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Si, dans certains cas, les faits que je signale et les conclusions que j'en tire laissent quelque chose à désirer, c'est que les notes que j'ai prises au cours de plusieurs séjours en France ne suffisent pas, si nombreuses qu'elles soient, à justifier des conclusions plus précises ; faute de mieux, j'espère avoir pu orienter mes lecteurs, leur offrir les moyens de contrôler mes recherches et de les pousser jusqu'au point où un texte quel* conque n'aura plus rien à leur cacher, quant à son origine. J'ai dû m'arrêter à Tannée 1550, environ, convaincu, pour- tant, que ni avant cette daté ni après il n'existe de texte dont l'origine soit vraiment et entièrement mystérieuse ou inconnue. Le nombre de pages mises à ma disposition étant limité, j'ai dû être très bref, peut-être trop bref, sur bien des détails qui pourraient être fort utiles à ceux qui tiennent, comme moi, à produire des résultats « définitifs ». La deuxième partie constitue un commentaire sur certains vers dont le sens m'a semblé douteux. Le but de tous ces petits chapitres n'est point de résoudre les problèmes qu'ils soulèvent ; ce sont précisément les problèmes (plutôt, quelques-uns des problèmes) que je n'ai pas réussi à résoudre que je voudrais soumettre aux recherches plus approfondies ou plus heureuses de ceux qui se sont occupés ou qui s'occu- peront de l'étude de Patlielin ou d'autres textes qui peuvent aider à l'éclaircir. Ce n'est donc qu'un commentaire provi- VI PRÉFACE soire qu'on trouvera dans cette monographie, et ce c taire provisoire est très loin d'embrasser tout ce que j'ai trouvé de difficile dans le texte de Pathelin. Que dis je ? Le texte lui-même est << provisoire ». A la fin j'ajoute une liste des vers douteux que je n'aurais pu étudier sans dépasser le nombre de pages que doit com- porter ce volume. Puisque tout le monde connaît les magnifiques travaux d'Anatole Claudio et que son Histoire de l'Imprimerie en France renvoie à tant d'autres recherches, j'ai cru remplir suffisamment mon devoir en mentionnant au fur et à mesura les ouvrages que j'ai trouvés les plus utiles pour mes recherches ; pour se renseigner sans perte de temps on n'aura qu'à consulter l'Index qui termine cette Étude. Quant à l'édition critique qui m'occupe depuis si longtemps, et dont d'autres travaux m'ont si souvent obligé de remettre la publication, je compte pouvoir l'achever avant la fin de 4920 ; entre temps, j'espère qu'on voudra bien m'aider à la rendre aussi bonne que possible ; voilà le but de cette Étude, et voilà pourquoi je l'appelle « provisoire ». Je ne saurais terminer cette préface sans exprimer ma recon- naissance à quatre personnes. M. Lonis Cons m'a donné maint bon conseil au cours de mes études, car c'est à lui que je dois presque tout ce que j'ai dit à propos de la paternité de Maître Patkelin. A M™ Cons je suis redevable de beaucoup de vérifications exécutées avec le plus grand soin sur les textes originaux. Après avoir lu mon manuscrit, M. A. L. Guérard m'a aidé à corriger certains défauts de style, et M. C. D. Vatar a bien voulu me signaler quelques erreurs et certaines obscu- rités qu'il a découvertes dans les épreuves. 1 I TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE I LES TEXTES PRIMITIFS I OBSERVATIONS GÉNÉRALES II DÉTAILS SUR LES IMPRIMÉS PRINCIPAUX 4 . Le Pathelin de Guillaume Le Roy . 3-10 2. Le Pathelin de Pierre Levet 40-13 3. Le Pathelin de G. Beneaut 43-44 4. Le Pathelin de Pierre Le Caron 45-22 5. Le Pathelin de Marion Malaunoy 22-28 6 . Le Pathelin de Jean Herouf ou Herulf 28-34 7. Le Pathelin « Ye 347 », de Treperel 34-33 8. Le Pathelin « Ye 242 », de Treperel 33-34 9. MaUtre pierre pathelin, Imprime a Paris par Iehan Trep- perel a lenseigne de lescu de France 34 40. MaUtre Pierre Pathelin [Paris, vers 4505] 34-35 44 . MaUtre pierre Pachelin 35-39 42. L'édition B. M., C. 8. b. 44 (2) : MaUtre pierre Pathelin.. 39-40 43. L'édition B. M., 242. a. 42 (4) : MaUtre PUrre Pathelin. . . 40-44 44 . MaUtre pUr-re Pathelin 44-42 45 . Le Pathelin de Jean Bonfons 42-44 46. Le Pathelin de Galiot du Pré 44-45 III LES MANUSCRITS 4 . Le manuscrit 4723 46 2. Le manuscrit Bigot 46-48 3. Le manuscrit La Vallière 48-50 4 # Le manuscrit de Harvard 50-51 TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE 11 MENTAIRE SUR QUELQUES PASSAGES DU TEXTE DE PATEEUN 1er, ». 3 52-55 mt dttêout lorme, v. 13 ; Adaocat potatif, v. 170 55-62 ire, ». 19 «2-47 le* (eitet, ». 52 67-10 marchande, ». 65 70-74 I Mit, ». 101 75-77 ». 138 77-78 que» ne virent père ne mère, ». 217 78-80 wf froidure, ». 245, et la date de Pathelin 81-92 rie, ». 272 ; de par une tongtine, ». 273 93-98 lier, ». 476 ' 98-102 •der leure, ». 491 103-106 e mien, ». 547 106-108 mr le lui, ». 1290 108-110 supplémentaire de vers ayant besoin d'un commen- ut-m 113-115 LISTE DES ILLUSTRATIONS Planches. Pages. I. La marque de Pierre Levet (4489 ou 4490). Frontispice. . . 4 H. La Destruction de Troye la Grant 4 III. Cy finist la Destruction de Troye la Grant 5 IV. Le Doctrinal de Sapience (4 février 4485) 8 V. Cy finist le Doctrinal de Sapience (4 février 4485) 9 VI. Le Livre des Sainctz Anges (20 mai 4486) 42 VII. Cy finist le Livre des Sainctz Anges (20 mai 4486) 43 VIII. Le Blason de Faulses Amours (8 novembre 4486) : la marque de Pierre Levet 46 IX. Cy fine le Blason de Faulses Amours (8 novembre 4486).. . 47 X. Le Grant Testament François Villon (4489) : la marque de Pierre Levet 22 XI. Cy finist le Grant Testament François Villon (4489) 23 XII. Le Drapier chez Pathelin. Édition anonyme. British Muséum: C. 8. b. 44 (2) 38 XIII. Maistre Pierre Pathelin. Édition anonyme. British Muséum : C. 8. b. 44 (2). Finis 39 XIV. Le Drapier chez Pathelin. Édition anonyme. British Muséum : 242. a. 42 (4) 40 XV. Maistre Pierre Pathelin. Édition anonyme. British Muséum : 242. a. 12 (4). (Finis) 44 XVI. Titres de Galiot du Pré (4532) et d'Antoine Bonnemère (4533) -. 44 XVII . A. — Galiot du Pré (4532) et B. — Antoine Bonnemère (4533). Les vers 948-984 45 XVIII. Maistre Pierre en contant sur se$ doit. Première illus- tration de Pierre Levet 50 XIX. Dea cest trop. Deuxième illustration de Levet 54 XX. Ho. plut bat. Troisième illustration de Levet 98 XXI. Quoy dea chatcun me paitt de lobet. Quatrième illustra- tion de Levet 99 XXII. La scène du procès. Cinquième illustration de Levet. ..... 440 XXIII. Pathelin veut être payé. Sixième illustration de Levet .... 444 «h • • CHAPITRE I LES TEXTES PRIMITIFS I OBSERVATIONS GÉNÉRALES Des textes de Pat he lin quels sont les plus anciens ? Cette farce s'est conservée, tout en subissant toutes sortes de muti- lations, dans au moins une trentaine d'éditions, et dans plu- sieurs manuscrits. Peut-on établir, par des méthodes convain- cantes, l'affiliation réelle de tous les textes connus et acces- sibles *. Peut-on démontrer quelle forme de Pathelin doit pri- mer toutes les autres et par conséquent servir de base à une édition critique ? Dans plusieurs bibliographies, on trouve des réponses à ces questions, mais les hypothèses sont beaucoup plus nombreuses que les preuves: Jusqu'au mois de juin 1905, c'est-à-dire pendant plus de quatre siècles, on n'avait offert au public que des conjectures, fondées sur des examens incomplets. Dans la Modem Philology de cette date on a pu voir des preuves que c'est Germain Bineault (Beneaut) qui a copié 1. On en trouvera des listes incomplètes dans l'édition critique de F. Génin, dans le Répertoire de Petit de Julleville et dans la préface que M. Emile Picot a mise en tête de la reproduction en fac-similé du Pathelin de Marion de Malaunoy, 1904 [1905]. Des éditions dont parle M. Picot, je n'ai pas pu voir celles qu'il désigne par i, par k et par m, ni deux éditions faisant partie de la bibliothèque de feu le baron James de Rothschild ; par contre, j'ai pu étudier plusieurs éditions peu con- nues, quoique je n'en aie considéré que deux ou trois dans la présente étude bibliographique. Les deux éditions du British Muséum (voir infra, pp. 39-40) figurent sous les lettres / et m dans la liste de M. Picot. • •• .. •■>. \i \ #TUDE SUR PATÊELîN - » • • • • . i'édititm *dê* Pierre Levet, et non Levei qui a copié Bineault, .cemme l'avaient déclaré MM. Claudin et Picot et d'autres bibliographes. Et, dans les Modem Language Notes de mars 1906 (« Pathelin in the Oldest Known Texts : Part I »), par des comparaisons plus minutieuses, ayant trait aux textes de ces deux éditions, aussi bien qu'à leurs bois, ces preuves ont été définitivement établies. Dans le second article, grâce à la courtoisie et à la sagacité de M. A. Rosset *, j'ai pu montrer par une preuve physique quels feuillets du seul exemplaire connu du Pathelin de Guillaume Le Roy sont contrefaits, point sur lequel il n'avait existé jus- qu'alors que des conjectures discordantes. Je citerai pour la seconde fois ce que M. Rosset m'a écrit à ce sujet en 1905 (lettre du 13 octobre) : «... le papier [des feuillets contrefaits] étant un peu plus épais que l'ancien et [ce qui est plus impor- tant] le foulage ayant manqué, le verso des pages contrefaites ne laisse pas apparaître les caractères imprimés au recto [c'est- à-dire, imités à la plume]. » Cette preuve était aussi facile que convaincante ; toutes les pages authentiques de l'édition de Le Roy révèlent le foulage de sa presse. Ce que je n'ai pas pu démontrer alors, et à l'heure actuelle nous n'avons que des indices, non pas des preuves, c'est que le texte de Le Roy ait incontestablement précédé celui de Levet. C'est là une chose dont personne ne doute, mais que personne n'a démontrée. Cette question me semble capitale, et je me propose de découvrir la vraie généalogie de tous les anciens textes de Pathelin, car il n'y en a aucun qu'on ait le droit, sans l'avoir examiné scrupuleusement, de déclarer un dérivé sans valeur ; il est au moins concevable qu'une édition imprimée avant, disons, 1550, nous apporte des leçons qui ne se trouvent dans aucun autre texte, imprimé ou manuscrit, et qui nous ramènent vers l'auteur. De plus, beaucoup des éditions relativement modernes contiennent des leçons qui, quoique inventées par des libraires ou des imprimeurs, ont autant de droit à la considération que les « corrections » offertes 1. Bibliophile de Lyon. M. Rosset s acheté ce livre en 190t. LES IMPRIMÉS î pour les mêmes vers par des savants modernes. Les impri- meurs des quinzième et seizième siècles n'étaient pa6 tous des gâcheurs d'ouvrage, et rejeter leurs leçons ou variantes en alléguant que leurs textes ne sont que des copies évidentes, ce serait se priver d'un secours souvent fort précieux, car ces gens avaient, sur bien des points, une compétence linguis- tique qui nous manque, et leurs variantes, qu'elles s'expliquent par un désir de rendre le texte plus intelligible, ou que ce soient des substitutions inconscientes, ou tout bonnement des fautes grossières, nous serviront non seulement à éclaircir le texte de Pathelin mais à déterminer les dates des changements qu'il a subis. II DÉTAILS SUR LES IMPRIMÉS PHINOPAUX 1. — Le Pathelin de Guillaume Le Roy On attribue cette édition à Le Roy sur des témoignages purement intérieurs : son format et son caractère typogra- phique. Elle montre, en fait, la même fonte que Le Roy a employée dans plusieurs livres qu'il a signés et datés, et on affirme qu'il a abandonné cette fonte vers 1486 *. Deux curieuses erreurs dans le Pathelin de Levet (1489 ou 1490 2 ) indiquent que sa source était paginée comme l'édition de Le Roy et, par conséquent, que Levet s'est servi de lédi- tion de Le Roy ou de quelque édition antérieure ou intermé- diaire qui s'est perdue 3 . 1. La De$truction de Troye la Grant (1485), les Propriétés des choses (26 janvier 1485), le Doctrinal de Sapience (février 1485), le Liure des Sainct* Angas (30 mai 1486). Voyez les Modem Language Notes, mars 1906, p. 68, et les fac-similés insérés dans le présent volume, 2. Voyez in/ra, p. 11. 3. Il est probable que plusieurs éditions ont entièrement disparu ; chose bien plus étrange, la plupart des éditions qu'on connaît n'ont survécu que dans un seul exemplaire connu : Le Roy, Levet, Beneaut, Le Caron, Malaunoy, etc. 4 ÉTUDE SUH PAT H EU S Tout au bas de la page 6 dans Le Roy on trouve les vers suivants 1 : Pathelin en contant sur ses dois [80] Pour vous, deux aulnes et demye et [pour] moy trois voire bien quatre ce sont La page 7, dans Le Roy, commence correctement par : Guillemette Vous comptez sans rabatre qui dyable les vous prestera Dans Levet (de même dans Beneaut, qui l'a copié), le vers 82 commence ainsi : ce sont : oe sont mie Voici ce qui est arrivé : en composant le vers 82, Levet (ou son compositeur) permit à sa « copie » (sa source immédiate) de s'ouvrir à la page 16, et là son regard tomba sur les vers suivants, près du bas de la page : Pathelin [260] Trois aulnes pour moy et pour elle elle est haulte deux et demye ce sont six aulnes ne sont mie Il est presque superflu de signaler la ressemblance extraor- dinaire de ces deux groupes de vers ; et il est à peine besoin de relire les vers 261-262 pour voir comment ils ont trompé l'imprimeur et ce qu'il y a pris ; il n'y a d'étrange que la coïn- cidence. Les vers 261-262 sont la source de la leçon ne sont mie, cela saute aux yeux ; mais ce qu'il faut noter avec un soin particulier, c'est que dans Le Roy le vers 82 reste incomplet tout au bas d'un verso et que les vers 261- 262 se trouvaient presque au même point sur le verso 16. Si le vers 82 s'était trouvé plus haut, il est peu probable que 1. Toutes mes citations reproduisent aussi exactement que possible les textes originaux ; ce sont des copies diplomatiques. La Destruction de Troye la Grant Imprimé par fi. Le Boy LES IMPRIMÉS 5 Levet eût fait cette erreur. Il a dû s'en apercevoir, car, ayant composé la ligne erronée, il a repris son travail au bon endroit, mais sans détruire ses quatre syllabes superflues (ne sont mie), qui donnent, en effet, douze syllabes au vers 82. Qu'on ouvre maintenant le fac-similé de Le Roy à la page 44. On y trouvera tout en bas : Guillemette [732] Paix iescoute ne scay quoy qui va flageolant il sen va si fort grumelant qui semble qui poye [== doye] resuer A quatre lignes du haut de la page 44 Le Roy a : , Guillemette r 778] Par mon serment il ma ouye il semble quil doye desuer Je feray semblant de resuer alez la Dans Levet, le vers 735 fait la troisième ligne du haut de la page 40, et y prend cette forme : quil semble quil doye desuer Tout au haut de la page 42, dans Le Roy, on trouve : Pathelin [736] Il n'est pas temps de me leuer Le vers 736, avec « Pathelin » en vedette, suit correcte- ment le vers 735 dans les deux éditions, en sorte que nous trouvons dans Le Roy la rime resuer : leuer, et dans Levet desuer : leuer. Ainsi pour la seconde fois, si je ne me trompe, Levet s'est égaré parce qu'il regardait la dernière ligne d'une page. En tournant deux feuillets à la fois, il a vu un groupe qui pou- vait facilement le tromper, car Le Roy, à tort, assigne les vers 778*780, avec le alez la du vers 781, tout entiers à ÉTUI» 9UB •Gmllemette *, et le 701 semble qui paye renier de Le Roy (t. 735*) se trouve être presque identique à son il semble quil doy* damer fv r 779). En an mot, la source immédiate de Levet a dû être me édition paginé* exactement comme celle de Le Roy, et ce n'est pas Le Roy qui a fait les deux euema que je de relever, il faut conclure que son édition est plus anHenne que celle de Levet, ou bien qu'elle reproduit un texte plus ancien, moins éloigné de celui de Fauteur, tout en étant elle- même moins ancienne que l'édition de Levet ; cette dernière alternative me semble tout à fait invraisemblable. fi ya plusieurs autres leçons qui appuient la thèse que Le Roy a précédé Levet, mais puisque je les ai étudiées ailleurs (Modem Langaage Notes , mars 1906. T je me bornerai à un simple renvoi; comparez, pourtant, la leçon chaudes testes 1 de Le Roy (v. 52) avec la leçon saige* testes de Levet. Laquelle en est la lectio difficilior ? Compares, aussi, les leçons sui- vantes des vers 531-535, en notant que c'est encore Le Roy qui offre la lectio difficilior (v. 533), quoique sa leçon devienne facile à comprendre, et forme un très bon vers, si on le ponctue de la façon suivante : Guillemette Le Roy : [531] Ha guillaume Il ne fiait point couurir de chaume ycy me bailliez ses brocars a lez sorner a vos coquars [535] a qui voua voudrez iouer Levet : [533] icy ne bailler ses brocars aies sorner a voz cocars a qui vous vouldriei iouer Voici comment f éditerais Le Roy : Ha ! Guillaume, il ne fault point couvrir de chaume ycy. Me bailliez ces brocars? Etc*. 1. Cf. infra, ch. II, § 4. 2. Depuis le commencement du xvi* siècle, presque tous les typo- ffr*phfîfl ont préféré les capitales pour toutes les lettres initiales, c'est- LES IMPRIMÉS 9 Est-ce qu'on peut déoider oette question d'antériorité par un* comparaison dont le but serait de montrer que le texte est « meilleur » dans Le Roy que dans Levet, ou vioe varia ? Si par «c meilleur » on doit comprendre évidemment beaucoup plu» clair, beaucoup plue correct comme document du fr&n- çaie qu'on parlait et écrivait ver$ 1460 % je croie qu'une telle comparaison ne produira jamais que des résultats bien vagues, qu'une quantité variable de pour et de contre ; tantôt ce serait Le Roy, tantôt ce serait Levet qui l'emporterait, Non, pour résoudre ce problème il faut trouver des indices spéciaux, des faits de nature à convaincre tous ceux qui savent distinguer une impression d'aveo une preuve. Si les détails que je viens de signaler ne suffisent pas à démontrer que l'édition Le Roy soit, en effet, plus ancienne que oelle de Levet, il ne reste, à mon avis, qu'une seule méthode scientifique d'en établir la date, et encore cette méthode peut promettre plus qu'elle ne tiendra : On connaît quatre livres, signés et datés, que Le Roy a imprimés avec les mêmes caractères dont il s'est servi pour son Pathelin. Or, si Le Roy n'a pas renouvelé oette fonte, et rien n'indique qu'il l'ait renouvelée, certaines lettres, surtout certaines capitales, ne manqueront pas de révéler des cassures. Si ces cassures sont plus nombreuses et plus frappantes dans le Pathelin que dans les autres livres, il s'ensuivra que le Pathelin est le dernier membre de la série, résultat de peu de valeur. Si, au contraire, elles se trouvent être moins nom- breuses et moins frappantes que dans tel autre membre, on pourra fixer la date du Pathelin k quelques mois pris. Je ne me dissimule pas ce que cette méthode aurait de coûteux et de difficile ; je l'ai appliquée avec succès en comparant plu- sieurs impressions de la marque de Pierre Levet, mais une à~dire, pour la première lettre de chaque ligne, lorsqu'il s'agit de vers. Cette tradition peut être belle, mais elle a l'inconvénient d'amener des confusions dans certaine cas, lurtout ai une ligne ou un vers doit être ponctué par l'un dea signes suivants : ? (ou)! (ou) — (ou) ... Comme la olarté me semble plus importante que cette tradition, je ne me servi* rai de capitales que là où l'on s'en aert en imprimant de la proie* "*« i! * » t . ri**rrftj'* t mo r. m e iu -*m 31e» ma racne & d#*nr,ri» iwv^rrnioe te .eftr» sntaies. *',r&\+ nm wt a iate TTRciae m P^m^ùa le Le Rav tn * ,v>nv<*i >mm. marnons r 1^5 m • -."*•» . * * énormément £. mm pur ver*. mat* lettre par lettre, spnreocira tue de^ Lev*t *mt nnor la nluoart jurement ortha^raoîiiaacs : <îepen/fcmt. ;I r «a a te fort «çmiicafives -ra ie fort impar- tente*. thaûtu 11 a> en ait sa* ane -juTL a eût au introduire dan* «m texte «ma autre source -roc son intelligence ' . Cn fait < ror lerpiel .1 faut insister, en pariant in Pztheiin es Xjs, ftoy. £'*at oue aar+nat in Levet diiïere ie Le Rov h M;t«ona postérieures. » ce a est 'ineique OrVv* % M fco*+*t t la Société des textes français * pn p**r>i>r un fae^imilé de r-*ditîon de Le Roy • t W7 e/wvm^ ee fstfi^\cc.\\é e*t épuisé, et que F édition de Le Rot 4m t tervir de hase à la plupart de mes recherches et de celles A+, V*i* le* Pathelinwte*. je tiens a la décrire plus en détai Cette édition porte le titre Maistre Pierre pathelin 'p. 1„ A/sn lignée , La page 2 est blanche. An haut de la page 3 ^ ii h on lit Mais ire pierre commencez pou, les Ters 1-20. Avant 1802, le seul exemplaire connu [celui de M. Rosset) ■▼ait perdu cinq feuillets racîy, f i, fc, fry, f r«y (pp. 15-16, 73-74, 81-82 et 85-88,, Pour citer M. Picot, « vers 1830, 4, La plupart de* r» ri an te* de Leret sont parement orthographiques ot* typographiques i&c&h&Mter, Le R : a c*bas*er ; viz, Le R : vis ; qusttre, \<* Il ; quatre ; iouloil, Le R : soulloit; etc.), et tout le monde serait daword sur ce point dans la majorité des cas ; & mon a ris, il n'en est pas •)n*) do l*/i/m (Le R : le non»), m de T*i$ez (Le R : Taisiez), ni de auocas (La M ; vJuocst), «te,, car ici il peut s'agir de Traies différences de son; Il ««t évident que susc (Le R ; êuscque$) ne compte que pour deux syl- labe* I Le Doctrinal de Sapience Imprimé par G Le Hoy 4 Février 1485 t'y lijn-it. |i; l>iK'triii»l *I*t Sajiipnc* 4 C*Ml«f (4M CI V LES IMPRIMÉS * Coppinger fit exécuter à la plume, non pas d'après un origi- nal qu'il n'avait pu trouver, mais d'après les éditions de Ger- main Beneaut et de Pierre Levet, sans suivre exactement ni l'une ni l'autre, des imitations destinées à combler les lacunes ». Les feuillets perdus portaient neuf pages de texte : les vers 234-265, 1367-1396 (ft), 1502-1539, et tout ce qui suit le paye tost du vers 1563 jusqu'à la fin de la pièce, qui devait se terminer au milieu de la page 87, si Levet complète Le Roy correctement. Tel que l'ont transmis Le Roy et Levet, le texte est trop court d un vers, qui se trouvait, apparemment, entre les vers 918 et 920. Actuellement, rauezeie (v. 919), quoi que cela veuille dire, s'accouple à ayst ; c'est là l'explication du nombre impair de vers : 1599 1 . Dans Le Roy, comme dans tous les autres textes anciens de cette pièce, beaucoup de vers, au lieu de disparaître tout à fait, ont perdu un mot ou plusieurs. Une omission notable dans l'édition de Le Roy se rencontre au v. 699 (Cest très- belle demande), que Levet complète joliment en ajoutant au feu à Yencor et nauez vous point doye du Drapier (v. 698). Notons, aussi, qu'au v. 1531 (contrefait dans Le Roy) Levet n'a que pour tout vray y fragment que Galiot du Pré a fort bien complété, en 1532, en faisant dire à Pathelin Or nen croyez rien. On n'a qu'à étudier la pagination de l'édition de Le Roy pour se convaincre qu'elle n'a jamais contenu d'illustrations. Quant à son texte, il est enlaidi d'un assez grand nombre de fautes d'impression dont la plupart se retrouvent dans Levet, et en beaucoup d'endroits on y rencontre des leçons tellement corrompues qu'on ne réussira peut-être jamais à les expliquer et à les « corriger » d'une façon satisfaisante ; pourtant, dans bien des cas, nos fiches ou un peu de bon sens nous per- mettront, je crois, de deviner juste. 1. Partout ailleurs Pathelin a toujours un nombre pair de mots à la rime, quel que soit le caractère des syllabes qui la constituent. La ver- sification des farces médiévales n'a pas encore été l'objet d'une étude approfondie. 10 ÉTUDE SUR PATBBUN U me semble possible que l'auteur de Pêthelin, que ce fût Guillaume Aleois (comme M. Louis Cous se propose de le démontrer), ou quelqu'un d'autre, ait pu avoir des relations personnelles avec Le Roy, qu'il ait pu même corriger les épreuves de sa pièce, mais que néanmoins il ait pu y laisser toutes les erreurs qu'on y trouve dans l'édition de Le Roy, et je pourrais citer à l'appui de cette thèse beaucoup d'ouvrages du xvi e ou du xvii* siècle qui fourmillent d'erreurs, quoique imprimés du vivant de leurs auteurs. Quelle que soit la vérité, arrivés au texte de Le Roy, nous entrons dans une obscu- rité qui n'est éclairée que par les feux follets de nos conjec- tures. Comme on Ta vu, ou comme on le verra, l'édition de Le Roy doit avoir la préférence sur tous les autres textes, imprimés ou manuscrits. 2. — Le Patbelin de Pierre Levet (Bibliothèque Nationale, Inv. Rés. Ye 243) Le frontispice de cette édition est la marque d'imprimeur de Pierre Levet : un cœur blanc, contenant les initiales P (B) L et surmonté d'une croix (c'est-à-dire d'un T), etc., le tout encadré. Au-dessus, on lit le titre ; Maistre pierre pathe- lin. C'est cette marque qui permet de dater cette édition. Elle a comme terminus a quo le 20 octobre 1489, car ce jour-là Levet acheva d'imprimer sa seconde édition du Blason de faulses amours (voir le colophon), et dans cette seconde édi- tion du Blason sa marque, presque intacte dans l'édition de 1486, montre une mince raie blanche qui prouve que le bois même était fendu du sommet de la croix jusqu'à un point situé à quatre millimètres du bord supérieur de la planche ! . Dans le Villon de Levet, daté (1489), et dans son Pathelin*, cette 1. Voyez la reproduction en fac-similé dans l'édition de MM. Piaget et Picot, toI. I, p. 466. S. Voyez les reproductions. LBS IMPRIMÉS 11 raie arrive jusqu'au bord, et certaines autres cassures moins frappantes s'y voient, quoique ces défauts et d'autres visibles sur cette marque réimprimée ne révèlent pas avec certitude si Levet a imprimé son Villon avant son Pathelin, ou vice versa. La marque me paraît un peu plus usée dans le Villon que dans le Pathelin, ce ^ùi me porte à croire que le Pathelin précéda et qu'il fut imprimé, par conséquent, vers la fin de novembre 1489; mais la date certaine (après le 20 octobre) est assez précise comme terminus a quo. Notre terminus ad quern est fixé par la date imprimée à la fin de l'édition de Germain Beneaut (ou Bineault) : le 20 décembre 1490. Le Pathelin de Beneaut a exactement le même format que celui de Levet; comme pagination, ces deux éditions diffèrent à peine d'une ligne. Ce qui est plus important encore, elles ont, chacune, six gravures sur bois placées exactement aux mêmes points. Par conséquent, Levet a copié Beneaut ou Beneaut a copié Levet. Le copiste est Beneaut; en voici la preuve. Les six gravures (plutôt les douze « bois » *) ne peuvent pas décider cette question d'antériorité, car toutes ont été tirées sur des planches différentes : partout où il y a le même sujet, on distingue, à y regarder de près, des différences de dessin. La preuve que Levet n'a pas copié Beneaut est fournie par le texte, et elle est irrécusable. Comparez : [273] Le R & Levet : Nenny de par une longaine Beneaut : Nenny en sanglante estrainne [323] Le R & Levet : quel vin ie boy. vostre feu père Beneaut : quel vin buuoit vostre feu père 1 1031] Le R & Levet : il ma broulle de pelle mesle Beneaut : il ma barboulle de pelle mesle [1425] Le R & Levet : par la char bieu moy las pierre [= pe- chierre] Beneaut: par la char bieu ne par sainct pierre 1. Gomme on emploie ce mot pour désigner le produit du tirage aussi bien que le (bois de) poirier ou le (bois de) buis même, au sens propre, on court un certain risque d'être ambigu ; j'espère avoir évité tout malentendu dans les cas où l'ambiguïté est possible» ^ïoMn* *nf n Trie 3*a«9at iniet ^ont Tnxz** tï:i * .1.1 *enl 9itEi * mnntrpr nse *j\ry* ls~<»t. Ce "*rï * ja _ii*-aie forme laus Le rlov .***>"■ .ur.e 2 iuitre -ruuie en % ".*&+£ mit «oie B^acaot, J aurait fallu »nr 711 !l * wtnrriUt encîenient ivv*c Le 3ov tant em diffe- r^nt n rz*ii&*lemeat ie 3<±seaat ians les Leti^ins m ^ *?>mt&rt*r H -lans m mmas ane miitaine i sabres '. A*< f^ S 07 wn» 'pie Lev*i la n»pr~wiui3e aussi. K^jiemamtai. rt+n**nt * 3*11 v ; Levet ; et par conséquent r^drcura & Le^ct **f wrSe de îa prwwe a^int le 20 décembre tiâ*k w.t t»h» « -mi t«eat cninote iu terno* cn'e^Lre la 4tt . I" *4it«on 'te Levet a dû oanitre entre novembre ii£9, r>vn. ^t te m;»-.eu d'octobre liW. Il est probable que Leveta pnM> *w* f**th*Uti et son V.rian presque smulta ,; /**>t rm^ux ae méfier des h jpothêses : «TaiHevrSr une déti #v>f%;*t4»>* q-*i * /Wïop^nt de l'histoire de l'imprimerie que povr les prrr.,^,/-/5ÇTk^* ; j^ ne d^*e*p*>re pas pourtant de pouvoir p té ôseï <**/**vtfr^ la date du Pathelin de Levei. Réussir à dater à tf t*U^ t *+ mois pt**, an moins à une année près, tantes les l/Jt^/rf»* confine* de cette pièce, découvrir an moins la source fm U'A %tmtw,+ de tons les manuscrits (quoiqu'ils soient tons *t(ti Hl n (prévue à la fin de la p. 67) lisez « and pages 85- Wt » ; (U) y, M, \\, 2i t ajoutez : « Le Roy also wrongly assigns 1149-52 Ut l'*iUt*\nt n ; (<-) p. 71, au début, au lieu de « (423) » lisez « (432) » ; M; l* /f « ri, X'J, au lieu de « Le Hoy and Leret hâve » lisez « Beneaut amJ l/flvat hâta n, Le Livre des Sainctz Anges Imprimé par G. Le Roy 20 Mai 1486 Cy finist le Livre des Sainctz Anges 30 Mai US6 LES IMPRIMÉS 13 lèvent des doutes sur certains vers ; elles ne portent aucune atteinte perceptible à l'ensemble; au contraire, on pourrait biffer un assez grand nombre de vers sans nuire ni à l'intrigue ni à la psychologie de cette pièce. Autant qu'on sache, le Pathelin de Levet est la première pièce de théâtre, sauf les comédies de Plaute et de Térence, qu'un imprimeur se soit donné la peine de pourvoir d'illustra- tions. Ces illustrations f , au nombre de six, ont été faites pour Pathelin et conviennent admirablement au texte ; plusieurs imprimeurs postérieurs les ont copiées, en général indirecte- ment, et c'est là un fait qui permet de dater plusieurs édi- tions. Comme Levet a reproduit fidèlement le texte de Le Roy partout où celui-ci est authentique, il a dû le reproduire avec la même fidélité là où le seul exemplaire de Le Roy qu'on ait trouvé contient des feuillets contrefaits. Les divergences de Levet sont pour la plupart insignifiantes, et parfois il témoigne d'un certain sens critique ; il est dommage qu'il n'ait pas édité sa source encore davantage, car évidemment il savait mieux que nous le français de cette époque. Dans ma pro- chaine édition critique j'ai l'intention de donner un fac-similé de cette belle et précieuse édition. 3. — L'édition de Germain Beneaut (Bibliothèque Nationale, Inv. Rés. Ye 237) C'est la première édition datée et la première qui porte le nom de son imprimeur : Explicit maistre pierre pathelin || Imprime aparis au scaumô deuât le || palois pargermai beneaut iprimeur || le XX mt iour de décembre || lan mil iiii c iiiixx et dix. Elle porte le titre Pathelin le grant et le petit (p. 1). 1. Dans la première édition de ma traduction (Boston, 1905), la repro- duction en fac-similé de la marque de Levet montre des retouches dont je ne suis pas responsable ; toutes les autres reproductions qu'on voit dans cette édition, comme dans celle de 1914, y compris la marque, sont exactes. Ces sept bois ont tant d'intérêt que je les ai fait insérer dans cette monographie. U ETLTHt STR MTKl/.V Si étrange qu'il parusse, ea titre se réfère, non pis à deux farces de Paikelm. mats à l'édition de Villon que Beneaut « imprimée U même année que son Pathelin : Cy finiat U grant testament nuistre franchis cillon mr codicille «et ballades & uj-itu Et le petit testament Imprime « paria par germain bineaut Imprimeur demeurant sa aaomont deaant U pallois Un mil ait e quatre vingt & dix. 11 est évident que Beneaut a imprimé son Villon peu après son Patkelin l'année finissait en marsl et je ne doute pas qu'il ne doive tout son texte de Villon a Levet aussi bien que celui de son Patkelin. Les bois de cette édition représentent : (1) Guillemette (dans le Villon de Levet. c'est U Grosse Margot) ; (2) Pathe- lin (dans le Villon de Levet, c'est Villon) : (3) te Berger et le Drapier (tuéme illustration que la quatrième du PathaUn de l-evet, rnttis retournée et refaite) : 1 4) Guillemette (répétée) ; (R) le Berger et le Drapier .répétés) : , 6'i la scène du Prooès (refaite); (7* la scène du Procès (répétée;. On voit que Beneaut a reproduit deux des six illustrations du Pathelin de Levet ; mai» n' avant ui exactement les mêmes dimensions ni exacte- ment les mêmes liâmes, elles ont été tirées sur d'autres plttiii'tie* et, put- conséquent, c'est par une comparaison des deux textes qu'il faut décider la question d'antériorité. Les fontes d'impression sont plus nombreuses dans Beneaut que dant Levet ; plusieurs de ses bévues sont telles qu'elles permettent de reconnaître tout de suite et in faillible meut la tut\ ou l'une des sources d'un petit nombre terieures. Pourtant, on verra que cette édition le source d'aucuue autre édition ; tontes les édi- ures remontent, en général indirectement, an ieriv Levet. Beneaut u'a corrigé en bon critique rois vers : 0<>/et« mémoire (v. *>67) Tait neuf syl- it b->n mémoire; chanter su messe [i. 835: n'est en fait vanter sa meesse (sic), ce qui peut ajou- en question un peu plus de couleur locale que îme n'avait sougë à eu mettre. Cette variante et vers 179 sont les deux traits las plus noiablas eneaut. tE6 IMPRIMÉS id 4. — Le Pathelin de Pierre Le Caron Grâce à la oourtoisie de M. Edouard Rahir, qui Ta mis à ma disposition en 1904, je puis donner une description assez eomplète de Tunique exemplaire de cette édition de Le Caron. Maistre \\ Pierre Pachelit\ [sic] ] . Sous ce titre, la marque de Le Caron. 37 feuillets. Entièrement gothique, comme toutes les éditions de cette pièce jusqu'à celle de Galiot du Pré ou de Janot (1532). Une moyenne de 32 lignes à la page pleine. Les feuillets ont actuellement 19 centimètres de haut, 42 centimètres de large. Sur une page quelconque, la partie imprimée a 16 centimètres de haut en moyenne. a Quatre feuillets qui manquaient dans le cahier f ont été remplacés par 4 ff. imprimé en 1840. » (Picot). Les feuillets ainsi réimprimés avec des caractères plus grands commencent par le v. 1404 (auant que ie puis$e estre ouy) et finissent par le Bee du v. 1557. Après le titre, vient une page portant deux bois côte à oôte : Pathelin et Guillemette. Ces deux bois avaient figuré déjà dans le Villon de Levet (1489) pour représenter ce poète et la Grosse Margot ; puis Beneaut en avait fait un Pathelin et une Guillemette. Dans le Caron, ces deux illustrations sont suivies de Maistre pierre commence, etc. Voici le oolophon : ([ Cy finist la farce de maistre || pierre pathelin Imprimée a || paris par Pierre Le Caron || imprimeur demourét a parié a leneeigne de la rose en la || rue de la iufrie ou a la grât |( porte du palais. C'est là que Le Caron s'établit après avoir quitté son officine « en la rue neufue saint Marry après lenseigne des Ratz ou au Palais, empres la porte », c'est-à-dire, après 1496, environ. Son Pathelin dut être imprimé peu avant 1500. Vers cette année il mourut, laissant son commerce à sa femme, Marion de Malaunoy (ou « La Caironne »), qui publia, elle aussi, un Pathelin. i. Voyez § 1*, p. 35. 16 ÉTUDE SUR PATBSUS Ce livre de Le Caron contient, outre les deux passe-partout ci-dessus mentionnés, les bois suivants : 2. Après le v. 265, les deux passe-partout, répétés. 3. Après le v. 510, une illustration nouvelle (?) : Pathelin dans son lit ; au milieu, Guillemet te, debout; à sa gauche (à notre droite), une petite fille tenant de chaque main on vase. Guillemette tend vers Pathelin quelque réceptacle qu'elle tient de sa main gauche ; dans sa main droite elle tient un petit objet qui est tout près de la bouche de Pathelin. Guil- lemette est habillée plus ou moins comme une religieuse ; Pathelin porte un bonnet de nuit. 4. Entre les w. 1036 et 1027, un bois représentant deux hommes qui causent ensemble ; derrière eux, un fragment de la muraille d'une ville. Cette illustration n'a, naturellement, rien à voir avec le texte de Pathelin ; elle avait figuré dans Le Chevalier délibéré d'Olivier de la Marche, imprimé par A. Yerard (le 8 août 1488>, avec d'autres illustrations qu'on retrouve dans une édition imprimée par Jean Lambert (1493- 1500). Le Carou effaça l'inscription mise par Verard sur cette illustration. * 5. Pathelin et le Berger, sur le v. 1237. Ce bois ressemble au bois correspondant de Levet, mais il est retourné et n'a gnes ; dans Levet il se trouve après le v. lophon, sur le verso, même bois que le précé- e Le Caron a une moyenne de 32 lignes à la ui de Levet. 29. Voilà pourquoi Le Caron nsérer ces illustrations aux points qui avaient >ur Levet (et Beneaut), quand même il l'aurait net pas le v. 179 et il ne reproduit aucune des i&niuëes de Beneaut ; j'essaierai de montrer t Levet. pas copié Le Roy. En voici les preuves : Au evet. il a sages testes ^Le R: ehmadea testa). Le Blason de Faulsea Amours Édition de Piètre Levet 8 Novembre 1481 l'y fin* le Hl&son do Faulaes Amours LES IMPRIMÉS 1*7 Aux vv. 80-81, il reproduit Terreur de Levet, en ajoutant ne sont mie. Au v. 533, il n'a pas ycy me bailliez ses brocars, comme Le Roy, mais ici ne bailler ses brocars, comme Levet. Au v. 699, Le Roy a perdu deux syllabes; Levet y insère au feu ; de marne Le Car on. Le Caron n'a pas copié Beneaut. Voir ci-dessus ; voir aussi les Modem Language Notes de mars 1906. Le Caron a copié Levet. Si la preuve de cette thèse n'est pas absolue, elle aura, au moins, le mérite d'indiquer exacte- ment la place que ce texte doit prendre dans la longue série des éditions connues. Comment est-il arrivé à Le Caron de choisir pour ses illus- trations 3 et 4 les mêmes points que Levet et Beneaut, tout en reproduisant tous les traits les plus frappants du texte de Levet ? A cette question, ajoutons ce fait : Lorsque Marion de Malaunoy imprima son édition à elle, elle suivit avec une fidé- lité plus exacte qu'intelligente le texte de son mari — asser- tion à confirmer plus loin; mais, arrivée aux w. 746 ss., environ, elle a dû se dire que le texte de Le Caron était par trop corrompu ; en tout cas, à ce point, environ, elle l'aban- donne et se met à imprimer, ou à « corriger », d'après Levet. Levet lui donne à peu près 200 vers, soit pour son texte, soit pour ses corrections qui sont peu soignées ; alors elle se remet à reproduire le texte de son mari, y compris presque toutes les erreurs de celui-ci, même les plus grossières. Dans l'officine de Marion de Malaunoy il y avait donc un exemplaire de l'édition de Pierre Levet, d'où je conclus que Le Caron s'est servi en effet du texte de Levet et de ce même exemplaire. Enfin si Le Caron n'a pas copié le texte de Levet, quel texte a-t-il donc copié? Quelque édition perdue, dérivée directement, ou bien moins indirectement, de celle de > Levet? Cela se peut, évidemment ; mais, à mon avis, la source directe du Pathelin de Le Caron, c'est le Pathelin de Pierre Levet. Le Pathelin de Le Caron offre beaucoup de variantes, dont quelques-unes seront utiles, mais en général ce ne sont que 2 iê ÉTUDE SUR PATBELW des fautes, souvent étonnantes, et Le Caron ne nous apporte rien, de bon ou de mauvais, qu'il n'eût pu produire sans con- sulter d autre texte que celui de Levet. Voici quelques-unes des erreurs les plus caractéristiques de cette édition, celles qui nous serviront le mieux à démêler l'origine de toute une série d'éditions postérieures. Au v. 19, Le Caron a longuement ; ce mot rime bien moins exactement avec despesche, on le voit, que ne le fait longue pièce, la leçon de Le Roy et de Levet. Malaunoy répète cette erreur. Au v. 127, Le Caron omet dieu ; de même Malaunoy, et plusieurs autres. Le Caron n'omet pas le v. 131 (mainte/fois el bien large- ment) ; Malaunoy l'omet, tout en comblant la lacune par Tin* sertion d'un vers de son cru (Ainsi quil e$t certainement), preuve suffisante que Le Caron n'a pas copié Malaunoy. Au v. 260, Le Caron omet et pour elle ; de môme Malau- noy et plusieurs autres imprimeurs, qui indiquent ainsi leur source. Le Caron transpose une partie du v. 865 au v. 866 et vice versa : henriey henriey ne de que maignen ycb salgneb conselapen Voici la leçon de Le Roy et de Levet : benrien henrien conselapen ycb salgneb nede que maignen Malaunoy fait de même, sauf qu'elle change conselapen en conselayen, variante qu'elle transmet à plusieurs autres imprimeurs. Evidemment, à ce point Malaunoy a eu recours à Levet, car rien n'indique qu'elle ait utilisé Le Roy ou Beneaut. Au lieu de quon et my mette ung peu deaue (v. 874), Le Caron donne : et quoy my mettre ung peu deaue tEâ IMPRIMÉS i* Malaunoy corrige cette erreur, tout en omettant peu, lacune qu'on rencontre dans plusieurs éditions postérieures. Au v. 896, Le Roy et Levet impriment : iehan du quemin sera ioyeulx [Levet : toi/eux]. Le Caron : iehan du quainay sera ioyeux Malaunoy reproduit la leçon de Levet ; également au v. 898, où Le Carbn a remplacé saint miquiel par saint iean. Sa plus grande faute, celle qui permettra de reconnaître sans peine et sans le moindre risque d'erreur toute une famille d'éditions (la famille Le Garon-Malaunoy), Le Caron la fait aux vv. 1007-08. Cette faute était destinée à être répétée mot à mot, ou avec de nouvelles aggravations, par Marion de Malaunoy et par six ou sept autres imprimeurs qui ont copié, directement ou indirectement, son édition. Le Roy et Levet donnent aux w, 1007-08 la forme que voici : quoy dea chascun me paist de lobes chascun men porte mon auoir et prent ce qûil en peult auoir Le Caron : quoy dea chûn memporte mon auoir et prent ce quil en peut auoir Le hasard ne joue pas deux fois de cette façon. Malgré ses fautes (elle répète la plupart de celles de Levet et y en ajoute un nombre considérable), cette édition est belle et elle contient plusieurs leçons qui méritent d'être signalées. En voici quelques-unes des plus intéressantes : [173] Ses deniers a qui les vouloit Le Roy et Levet ont denrées, ce qui fait neuf syllabes 1 . * [1 164] Pour ce vecy que tu feras 1. Littré a suggéré : Se$ denrttt a qui vouloit. ÎO ÉTUDE StJft PATHEUS Le Roy et Levet (pour ce vecy qui fera) ont perdu une syl- labe. Génin a inventé la leçon : « Et pour ce vecy qu'il faul- dr/i ». Je ne sais pas ce qu'il faut lire. Dans Le Roy et Levet, aux vv. 1203-04, on lit : or vieil après moy nous niron [Levet : nyron] nous deux ensemble pas en voye Le Caron, qui a trouvé cette leçon bizarre ou incorrecte, la transforme de la façon suivante : pas tous deux par une voye mais ce changement laisse le vers trop court d'une syllabe. La leçon de Le Roy et de Levet est-elle correcte ? Plusieurs éditions la reproduisent, mais cela ne prouve rien, car les fautes les plus grossières se répètent d'édition en édition. Pourtant on rencontre parfois, en vieux français, des arran- gements de mots qui nous paraissent d'abord tout à fait « bizarres » et qu'une lecture plus étendue nous révèle comme très courants et très corrects à l'époque. Est-il inutile d'ajou- ter que c'est le langage familier du moyen âge qu'on connaît le moins et que Pathelin est l'un des documents qui semblent l'avoir le mieux conservé, quoique Pathelin soit en vers et que tous les hommes, y compris M. Jourdain, aient toujours employé exclusivement la prose dans leur conversation natu- relle ? Au v. 1208 (5e tu ne payes largent), Le Caron ajoute une syllabe en changeant Urgent en largement. Le texte de Pathelin, tel qu'on le trouve dans les éditions primitives, con- tient d'autres abréviations transmises par quelque scribe. Le Caron modernise (en tout cas, il change) le non a des vv. 713, 719, 726, en imprimant non na (c'est-à-dire, non n'a). Levet attribue les w. 572-73 et le vous cries [criez] du v. 574 à « Pathelin ». Le Caron les rend au Drapier. Dieu y soit (v. 1071) montre que Le Caron a bien compris l'abréviation, dieu yst, que reproduisent Le Roy et Levet. LES IMPRIMÉS SI Quoique cette « correction » se retrouve dans l'édition Malau- noy, M. Schneegans a cru devoir imprimer : « Dieu aist ! Dieu y puist advenir ! » Il faut lire : Dieu y soit I Dieu puist avenir ! Ces deux façons de saluer étaient fréquentes. La meilleure des corrections dues à Le Caron se trouve au v. 76. Le Roy et Levet y impriment : Le Roy : dung gris vert ou dune brunette Levet : dung gris vert dung drap de brunette Le Caron : dung gris verd dung drap de brucelle Evidemment, Le Roy a laissé son regard errer au v. 92 (me fault. iii. quartiers de brunette) et Levet n'a fait que corrompre le texte davantage. Ce qui est plus curieux, c'est qu'au lieu d'adopter la leçon de Malaunoy (c'est-à-dire, de Le Caron), M. Schneegans garde la leçon de Le Roy, tout en citant la leçon de Malaunoy dans une note. La justesse de cette vieille correction me paraît aussi évidente - que la source de l'erreur qu'elle corrige. On aura donc : quel couleur vous semble plus belle dung gris vert dung drap de brucelle Au v. 467, Le Roy et Levet ont ceci : tant plus vous voy dieu par le père Le Caron a changé ce juron en par dieu le père, et cette variante a été adoptée par tous les éditeurs postérieurs ; mais que de tout temps les jurons aient violé la logique ou la syn- taxe, des milliers d'exemples le prouvent, et préférer la leçon de Le Caron à celle de Le Roy, n'est-ce pas risquer de perdre une leçon originale et en même temps moins banale que cette variante ? Remarquons, enfin, que presque partout Le Caron remplace chez par cheuz. Guillaume Alecis parait avoir employé sou- M ÉTUDE SUR PATHELIN vent la forme cheuz, et cheuz était peut-être la forme la plus usitée en Normandie, mais Marion Malaunoy revient à chez. Je n'ai appelé l'attention sur oe trait du texte de Le Carou que pour en préciser un peu mieux le caractère. Résumons quelques faits importants : Le Pathelin de Le Caron a été imprimé entre 1495 ou 1496 et 1500 ; Le Caron a reproduit, en y introduisant beaucoup d'erreurs (pour la plu- part insignifiantes) et en le corrigeant aux cinq ou six points que j'ai indiqués, le texte de Levet; comme plusieurs autres édi- tions de Pathelin^ celle-ci n'est connue que par un seul exem- plaire, qui se trouvait il y a douze ans à la librairie Rahir (Passage des Panoramas, Paris). Cette édition est la source principale de celle de Marion de Malaunoy, femme de Le Caron ; c'est à ce texte de Le Caron, plutôt qu'à ceux de Le Roy et Levet, que remonte tout un groupe d'éditions que je nommerai le groupe Le Caron- Malaunoy. L'édition de Le Caron est la cinquième des éditions connues. 5. — Le Pathelin de Marion Malaunoy Puisque la Société des anciens textes français a publié un fac-similé de cette édition et que ee fac-similé est accessible à tous les philologues, je pourrai passer rapidement sur certains détails (surtout, sur ceux que M. Picot a relevés daps sa pré- face) ou les omettre. Le titre : MaUtre \\ Pierre pathelin Hyttorie. Sous ces mots, on voit une illustration (Pathelin et le Drapier), répétée entre Sus aulnez (v. 256) et C Le drapier (sur C Et ie vous demande). Cette illustration révèle que Malaunoy connaissait le deuxième bois de Levet, mais les deux dessins ne se res- semblent que par le sujet. Le verso de ce premier feuillet porte les vv. 1-16, au- dessus desquels on voit, placés côte à côte, les deux person- nages qui, après avoir représenté dans le Villon de Levet (voir supra, p. 14) François Villon et la grosse Margot, servirent à Beneaut pour représenter Pathelin et Guillemette. Ici, Le Grant Testament Villon Édition de Pierre Levât 1483 Uy finist le Grant Testament François Villon Imprimé à Pari* par Pierre I.eret LES IMPRIMÉS *S « Pathelin » et « Guillemette » sont identifiés par des bande- roles. Ces deux figures ont été tirées sur des bois ou des planches de métal moins usés que les bois de Beneaut ; comme M. Picot, je crois qu' « il est fort possible qu'un fondeur pari- sien ait fait clicher les figures, [plutôt, quelques-unes des figures] destinées à illustrer un livre aussi répandu que Pathe- lin ». N'ayant pu faire photographier aucun détail de l'édition Le Caron, je ne sais si Malaunoy a employé exactement les mêmes bois (ou planches de métal) que lui. La troisième illustration ne diffère pas de la première. La quatrième (placée après Et quoy, v. 510) estuAe «nou- veauté » : elle représente Pathelin et Guillemette (!) dans un large lit à baldaquin. Ils ont l'air de causer, et Pathelin semble écouter comme s'il attendait l'arrivée du Drapier. Au pied d'une estrade, sur laquelle est placé le lit, on voit un chien qui dort, une paire de pantoufles, etc. Suivant la mode de cette époque, les deux époux se sont couchés tout nus, quoiqu'ils portent des bonnets de nuit. On voit que l'artiste ne s'est pas laissé gêner par son texte. Tout cela représente fort bien une chambre à coucher de cette époque, évidemment, mais ce qu'on pouvait voir au théâtre (c'est-à-dire, sur de simples tréteaux érigés devant quelque église ou peut-être à la foire), c'était naturellement quelque chose de moins com- pliqué ; en un mot, une scène de farce dans laquelle Maître Pierre se couchait tout seul et complètement vêtu. Quant au chien, je ne sais si Pathelin en possédait, et je laisserai à d'autres la solution de ce problème. La oinquième illustration, qui doit représenter le Drapier et le Berger, a été tirée sur le boiâ retourné que Beneaut avait fait pour reproduire la quatrième illustration de Levet. Sous le v. 1216, Malaunoy a essayé de représenter la scène du procès en mettant côte à côte deux illustrations qui ont dû figurer isolément dans d'autres livres. L'une (à notre gauche) doit représenter Pathelin ; c'est plutôt le portrait d'un clerc. L'autre nous montre un vrai juge, assis sur une grande chaise, et à côté de lui un tout petit greffier, assis par terre . M ÉTUDE SUR PATBEUN Le C. & Mal. : Luy qui est homme si rebella [202] Le C. & L. : m en plaist trestanl que c'est douleur Mal. : Si me plaist tant que cest douleur. Afin qu'il ne reste même pas l'ombre d'un doute sur l'ori- gine des éditions de Le Caron et de Malaunoy et pour pouvoir démontrer définitivement l'origine de plusieurs éditions pos- térieures, je citerai maintenant une série des variantes (en général, des erreurs) de Malaunoy, en choisissant celles qui m'ont semblé les plus significatives, les plus frappantes, celles qui auront le plus de valeur comme points de repère. Les leçons que Malaunoy ne peut devoir qu'à Le Caron seront indiquées par un astérisque ; je désignerai de nouveau par « (?) » tous les cas où ma' liste des variantes de Le Caron m'a fait défaut. Voir aussi la note. V. 155 : contre la. paroi/ ; L. : encontre la paroy ; Le C. : (?). V. 279 : Ce aont six eacua ; L. : ... huit escus ; Le C. : huit (7). V. 206 : Et ouy dea ;* L. : Et ouy bien. V. 260 : M. et Le C. omettent et pour elle. V. 225 : Tant quil; L. ; quanque il; Le C. ; quanque «m- V. 271 :. Cinq £ six ;* L. : et cinq et six. V. 274 : plus perte ou gaigne ;* L. : . . .ou plus gaigne. V. 281 : a ta 911e vous viendres;* L. : . . .quant vous vendre». V. 30i(elk9l}:Rienquelzconques;L.:Bien quiconque». V. 314 : aura heu çf galle;* L. : aura et beu # galle. V. 335 : Non quil puist ;* L. : non or quil peult. V. 381 ; Ce quauona ; L. : quaneque auons ; Le C. : (?). V. 401 : tout ce quilz ; L. : tout quant quih ; Le C. : (?). V. 446 : tu as ;' L. : tant as. V. 522 : Qua. il nest il;L. : Ou&y. nest il ; Le C. : (?). V. 524 : vient tout maintenant ; L. : vient tout venant ; L. C. : (?). LES IMPRIMÉS 37 V. S69 : # est ce ; L. : en esse ; Le C. : (?). V. 595 : Dou il; L. : dont il; Le G : (?). V. 597 : Car iay parle a luy ; L. : a luy parle ; Le C. : V. 604 : oncques ou; L. : oncques que ; Le C. : (?). V. 605 : oncq autre; L. : point aultre ; Le C. : (?). V. 622 : auom L. : na vous ; Le C. : (?). V. 628 : venez le veoir (bonne correotion) ; L. : venez voir; Le C. : (?). V. 636 : Ha maistre pierre ; L. : iehan ; Le C. : (?). V. 652 : en par tous les ; L. : en de par les; Le C. : (?). V. 661 : rompre la teste ; L. : tuer; Le C. : (?). V. 685 : qui se peult; L. : que ce; Le C. : (?). V. 726 : Non a pour quoy ; L. : non a mais a quoy , Le C. : Non na. pour quoy. V. 736 : se leuer;* L. : me leuer. V. 743 : si mescreant ; L. : si tresmescreant ; Le C. : (?). V. 746 : A ung tel ort villain brustier; L. : En ung tel or ; Le C. : brutyer ; Y. 786 : oncques tempeste; L. : telle tempeste; Le C. : y. 787 : Nouystes tel ; L. : ne ouystes ne tel ; Le C. : y. 841 : Anez ouy ; L. : auez entendu ; Le C. : (?). V. 853 : En celle; L. : en chelle; Le C. : (?). V. 871 : corumetrie ;* L. : comme trie. Bien que la proportion des erreurs (ou parfois des correc- tions) de Malaunoy ne soit pas moins grande après ce point, je n'en signalerai que quelques-unes : V. 933 : gargoulle (pour barbouille). V. 945 : bonne sep- maine (pour bote sepmaine). V. 948 : Va fou tuba (pour Va foutre va.) V. 1048 : Tu [les] rendras. V. 1176 : Que autre [mot] nysse. V. 1183: Que ie [te] die. V. 1197: ie [vous] prie. V. 1283 : vous bauez (correction de vous lauez). V. 1294. Ha conart (pour ou cornards). V. 1308 : M. & Le C. omettent *S ÉTUDE SUR PATHELIN qui Uuez. V. 1469 : De drap [a] ung [tel] entendeur. V. 1498 : venir (pour tenir). V. 1581 : autre chose (pour autre parolle). Dans les notes que j'ai écrites en étudiant l'unique exem- plaire de Le Caron (été de 1904), je n'ai consigné que les variantes vraiment caractéristiques ; il est donc probable que la plupart de mes « (?) » sont superflus et que presque toutes les variantes que suit ce signe sont à attribuer à Malaunoy. Celles de ces variantes qui méritent le nom d'émendations sont peu nombreuses et elles sont pour la plupart fort banales. L'orthographe de Malaunoy est un peu plus moderne que celle de ses prédécesseurs ; elle tend à moderniser le texte même, mais rarement, et probablement sans s'en rendre compte. Le Pat he lin de Marion Malaunoy a été imprimé après la mort de Le Caron, c'est-à-dire, après 1495. Il a paru avant le mois d'octobre 1499 ou, au plus tard, avant 1502, car Herouf (ûi/ra, § 6) a réimprimé cette édition, et Treperel, Y 317 (infra, § 7), a réimprimé celle de Herouf, « entre le 13 octobre 1499, date de la chute du Pont Notre-Dame, et l'année 1502, au cours de laquelle Jehan, ou, d'après Lottin, sa veuve, s'établit définitivement rue Neuve-Notre-Dame, à l'enseigne de l'Écu de France. L'officine ne fonctionna pas plus de deux ans dans la rue Saint-Jacques. Voy. Renouard, Imprimeurs parisiens, p. 354 » (Picot, préface, p. 8). 6. — Le Pathelin de Jean Herouf (ou Herulf) (Bibliothèque de l'Arsenal B. L. [Belles-Lettres] Y., 11235) Maistre pierre || Pathelin et son iargon. Puis, un bois (le Drapier et le Berger) qui reproduit, inexactement, la qua- trième illustration de Levet. Sur le verso du dernier feuillet : Explicit; puis, Imprime aparisp Jehan herulf demou || rant en la rue neuue alymage \\ saint Nycolas; puis, la marque de cet imprimeur : un évêque et une sainte (?), tenant une ban- derole sur laquelle il y a son monogramme ; puis, une longue banderolle portant Jehan : • : herouf. LES IMPRIMÉS » Le bois qu'on voit au titre (1) est répété entre les vv. 1022 et 1023 (cf. Le Caron, 4), et encore sur le « Pathelin » du v. 1569. Le deuxième bois de Herouf (le Drapier chez Pathelin) est placé sous « Guillemette », v. 507, c'est-à-dire presque au même point où Ton trouve la troisième illustration de Levet, laquelle se trouve sur « Guillemette », mais ces deux bois ne sont pas identiques. Le quatrième bois (la scène du procès) se trouve entre les w. 1226 et 1227 (cf. Le Caron et Malaunoy). On voit le Juge, assis sur une estrade ; à gauche, un personnage vêtu d'une longue robe et portant une calotte ; puis, le Berger avec sa houlette et un homme portant une calotte et une robe courte, à droite. Comme exécution, ce bois vaut mieux que le bois correspondant de Malaunoy. Selon Ph. Renouard (Imprimeurs parisiens, p. 179), Jean Herouf exerça de 1501 à 1528, environ, le métier de libraire- imprimeur. M. Picot dit : « La première impression connue de Jehan Herouf (Les quatre Novissimes) est datée du 3 mars 1502 (n. s.). . . .Nous pensons que l'édition de Pathelin doit être rangée parmi les premières productions de Herouf, parce qu'elle est encore du format in-4. » M. Picot propose comme date : « v. 1705. » Quelques citations suffiront à démontrer que Herouf a réimprimé le texte de Malaunoy, tout en con- sultant celui de Levet, et qu'il a été copié à son tour par Treperel (Ye 317), et, par conséquent, que son édition a dû être imprimée entre 1496, au plus tôt, et le 13 octobre 1499 ou Tannée 1502. [28] Mal. : Que nous vault cecy pas empaigne Her. & Trep. : que no' vault cecy pas espaigne [!] [82] Mal. : Ce ne sont mye Her. & Trep. : Ce sont six aulnes et demye. [127] Tous les trois : Mercy vray pardon luy face [lisez mercy dieu vray, etc.]. Arrivé aux vv. 130-32, Herouf s'est aperçu de la grosse bévue de Malaunoy, mais il ne la corrige qu'en partie : IM ÊfUDE SUR PATBEL1S Par ma foy il nie declaira Le tëps quoo fait présentement Moult de fois menest souuenu [189J Mal. : Qui veult viure & soustenir pairie. Herouf et Treperel omettent paine. Puis, au v. 236, Trepe- rel omet moi, et au v. 389 il omet Ceat ung guillaume, omis- sion aussi convaincante que celle de ie ris au v. 792, et au lieu d'imprimer Ha quelle nicel (t)e { v .829) il a mis : Ha guille- met te. Herouf n'a donc pas copié Treperel, eela saute aux yeux. Méfions-nous pourtant des comparaisons partielles ! Car, au v. 855, Treperel a presque ta même leçon que Beneaut (Quant il deust canter aa meue), à qui il doit ses illustra* tions. Puis, aux vv. 862-971 (où Malaunoy a pris à Levet, plutôt qu'a Le Caron, une bonne partie du soi-disant jargon flamand), Herouf reproduit Malaunoy mieux que Treperel ; pourtant parfois c'est Treperel qui suit de plus près les leçons particulières à Malaunoy. La conclusion inévitable, c'est que ni Malaunoy, ni Herouf, ni Treperel ne se sont limités à une seule source; au contraire, il est clair que ces trois impri- meurs et d'autres (par exempte, Bonfons) se sont servis de plus d'un texte, soit pour ta première composition, soit pour « corriger » une épreuve plus ou moins fidèle a une source unique. En général, tes textes de Palhelin, imprimés et manu- ,s, posent un problème simple, si difficile qu'il soit à udre. erouf ne manque pas de continuer la mutilation des vv. 7-08 : quoy dea chacQ mëporte mon a= et prêt ce ql en peult auoir uoir en arrivant au v. 1579, il répète l'erreur due à Malaunoy : Que ung bergier ung mouton vertu Ung villain paillarl me rigolle Le bergier Bee Patbelin Nen auray ie autre choie [lises parollei Les imprimés ai De même, Treperel (Ye 317), mais Treperel omet vestu. Les variantes qui prouvent que Herouf a tiré presque tout son texte de celui de Malaunoy abondent ; je citerai maintenant quelques-unes de celles qui démontrent non moins sûrement qu'il a eu recours au texte de Levet (probablement en corri- geant ses épreuves) : Vv. 30-31 : plus questamine Resesj ; Mal. : Claires ; L. : reses V. 160 : Que lavis ie belle; Mal. : Heque. . . ; L. : Que... Y. 206 : Et ouy bien ; Mal. : Et ouy dea; L. : . . .bien V. 279 : Ce sont huyt escus; Mal. : . . .six escus V. 381 : Quâque auons ; Mal. : Ce quauons y. 401 : tout quât quilz ; Mal. ; tout ce quilz V. 475 : Feres vous ; Mal. : Direz vous y. 522 : Ouay nest il; Mal. : Qua il nest il V. 636 : Ha maistre iehâ ; Mal : . . .pierre y. 816 : quilest\ Mal. : quil ya y. 841 : entendu ; Mal. : ouy V. 1061 : ne nen apointeray; Mai. : ie nen appointer ay V. 1346 : tout quanque\ Mal. : tout tant que Herouf n'omet pas le v. 179 et il n'a aucune des leçons particulières à Beneaut ou à Le Caron. Quant à Le Roy, il n'y a que scauons (pour saurons), v. 276, pour indiquer que Herouf lui doive quoi que ce soit. Il faut attribuer cet accord au pur hasard : dans les deux cas c'est tout simplement une faute d'impression. La ponctuation de Herouf est convain- cante, car elle s'accorde trop bien avec celle de Malaunoy pour qu'il puisse la devoir à une autre source. 7. — U Pathelin « Ye 317 », de Treperel («g » dans la liste de M. Picot) (Bibliothèque Nationale, Inv. Rés. Ye 237) La source principale de cette édition, c'est le Pathelin de Herouf (supra, § 6), mais Treperel a tiré ses six illustrations 12 ÉTUDE SUR PATÊEUX directement sur quatre des six bois de Levet : l'identité est complète, sauf certains signes d'usure. Ces illustrations sont : 1. Le Drapier et le Berger (Levet 4), sous Maistre pierre || Pathelin et son || iargon. Recto du premier feuillet. 2. Pathelin et Guillemette (Levet 1). Verso du titre. Puis, Maistre pierre commence. 3. Scène du procès (Levet 5). Auf. B i, p. 13. Puis, Pic à rie, v. 272. 4. Le Drapier chez Pathelin, p. 23. Puis, pardonnes moy ie nose, v. 517. 5. Scène du procès (Levet 5). Au f. E i v°, p. 50. Puis, Puis que vous estes en présence, v. 1235. 6. Le Drapier et le Berger (Levet 4). Au/", ij v°, p. 62. Apparemment, Treperel a employé pour cette édition de Pathelin la même fonte que pour sa Vie de Saincte Barbe, 18 octobre 1499. Voir Claudin, Hist. de l'Imprimerie, etc., II, 154. Comme l'indique le colophon, ce Pathelin a paru « entre le 13 octobre 1499. . . et Tannée 1502 »; il a suivi le Pathelin de Herouf (supra, p. 28), probablement en 1502; Cy fine maistre pierre pathelin || Imprime a Paris par Iehan treperel \\ demourant a la rue saine t iacques près || saint yues a lymaige saint laurens. (Au v° du f. F iij ; le f. F iiij, ainsi que le f. F i, manquent, c'est-à-dire, les w. 1501-46, et la première partie du v. 1547.) Treperel doit la majeure partie de ce texte à Herouf, car il reproduit la plupart des plus grosses erreurs de celui-ci, tout en omettant beaucoup de mots qui ne manquent pas dans Herouf, et en introduisant certaines leçons fautives qui servi- ront à identifier clairement cette édition (Ye 317); voici quelques-unes des plus caractéristiques : V. 446 : tant tu as (tiré en partie de Levet). V. 530 : estes vous foie (manque dans Malaunoy et, je crois, dans Herouf). Vv. 713, 719 : Non, na (emprunté à Le Caron?). V. 863 : Vuacarme lief gademan (estropie Levet?). Les iMPhtMÉâ ai V. 866 : Ych saine le nede que maignen (Le C. : ych salgneb conselapen; Herouf : ych lagneb nede que maignen). V. 872 : Cha a drigee [!] je vous emprie (Le G. et Herouf. : dringee. . .). V. 1124 : Et se ie [!] ten enuoje [?] absouz (comme Herouf). Vv. 1273 et 1274 a : De loig pour fournir son libelle \\ Il loing pour fournir son libelle (le y. 1275 est omis). Vv. 1355 ss., attribués à tort au Berger. V. 1385 : . . .que dieu rea (comme Le R. et Levet). Remarquons, enfin, que cette édition de Treperel (Ye 317) reproduit la pagination de celle de Herouf, quoique les six illustrations (à l'exception de celle qui se trouve au v. 507) ne soient pas placées aux mêmes points ; ajoutons que le v. 1317 [Une autre fois il en ira) est le premier vers du f. E iij, qui finit par le v. 1351 (Puis de brebis au coup la quille) , comme dans plusieurs éditions postérieures qui ne sauraient remonter à celle-ci, restée stérile. 8. — Le Pathelin « Ye 242 », de Treperel (Bibliothèque Nationale, Inv. Réserve) « Cette édition, que nous n'avons pas vue, est antérieure au 13 octobre 1499, date de la chute du pont Notre-Dame. » (Picot). En voici la preuve : Cy finèt [sic] maistre pierre pathelin \\ Imprime a paris par <£ Iehan \\ Trepperel demourant sus le || pont nostre dame. <[ A lymaige || sainct laurens. Six illustrations, tirées sur les bois de Levet, car elles montrent les mêmes cassures et d'autres encore. Cette édition a le même nombre de feuillets que celle de Levet et en reproduit le texte avec une fidélité si complète que je n'y trouve rien à signaler. Il est probable que Treperel a imprimé ce Pathelin et sa première (?) édition de Villon presque simultanément, c'est-à-dire, en 1497. Le Villon donne la même adresse et est daté du 8 juillet 1497. s JU ÉTUDE SUR PAT HEU S 9. — Maiitre pierre pathelin. . . .Imprime a Péris par Iehan Treppe || rel. Demour&t en la rue neufue nostre || Dame, a lenseigne de letcu de France (« i » dans la liste de M. Picot) « Cette édition a été imprimée entre 1502, époque à laquelle Trepperel s'installa rue Neuve-Notre-Dame, et Tannée 1511, date de sa mort » (Picot). Vers 1904, cet exemplaire appartenait à M. Lebeuf de Montgermont. Je n'ai pas réussi à me renseigner plus exacte- ment, et je ne risquerai aucune conjecture sur la source du texte de cette édition (a pet. in-8 goth. 44 ff. de 36 lignes à la page, sign. a-e par 8, f par 4 »). Quelques-unes des nom- breuses leçons que j ai citées à propos d'autres éditions per- mettront, peut-être, d'indiquer la source de celle-ci. Selon M. Picot : « Au titre est un bois représentant Pathelin, le drapier et le berger devant le juge ; au v°, un autre bois repré- sentant Pathelin chez le drapier. Le dernier f. est orné au r° et au v° de deux bois : Pathelin et le berger, et Pathelin dans son lit. Certains de ces bois [lesquels ?] se retrouvent dans l'édition Le Caron (e) et dans les éditions «. /. n. d. (A, l) ». Le caractère de ces bois et leur disposition pourraient servir d'indices. 10. — Maistre Pierre Pathelin (« j. » dans la liste de M. Picot) « Finis. S. L n. d. [Paris, v. 1505], in-8 goth. de 36 ff. de 28 lignes à la page, sign. A-D par 8, E par 4 » (Picot). « La première ligne est imprimée avec les gros caractères qui ont été employés dans l'édition e publiée par Pierre le Carron. Au-dessous, une figure représentant Pathelin chez le drapier. Le volume ne contient pas d'autre bois. Cette édition est jointe à l'édition du Testament Pathelin à quatre person- nages de Guillaume Nyuerd, et les deux ouvrages paraissent sortir de la même imprimerie ». Il « fait actuellement partie de la bibliothèque de M mv la comtesse de Béarn ». LÈS IMPRIMÉS *5 Je n'ai pu obtenir aucun renseignement sur le texte de cette édition. Je ne sais que ce qu'en a dit M. Picot. 11. " — Maistre pierre || Pachelin [sic] (Bibliothèque de F Arsenal, B. L. [Belles-Lettres] 11234) Au-dessous du titre, un bois (Pathelin dans son lit, Guille- mette et le Drapier) dérivé avec plusieurs changements du troisième de Levet. ln-8 gothique. A-D par 8, E par 4, mais le dernier feuillet a été refait à la plume par une main moderne. Ce feuillet porte, v° : Cy fine pathelin imprimé nouuel-[le] || ment a paris a t enseigne saint Nicolas, adresse qui doit être la vraie (voir plus loin). Au verso du titre : C Maistre pierre commence, suivi de 25 vers, comme dans l'édition du British Muséum C. 8. b. 11 ; tandis que dans les éditions Ye 1292 et Ye 1291 (cette der- nière est celle de Bonfons), Bibliothèque Nationale, le verso correspondant ne porte que 24 vers. Dans cet exemplaire, le texte du Pathelin primitif est suivi, pour la première fois (?), des deux farces qui prouvent mieux que tout autre témoignage combien la forme primitive avait été populaire pendant au moins quarante ans ; il est probable que ces deux suites ont été imprimées très peu de temps après leur naissance (1) Le nouu || eau pathelin\\a trois Personnaiges | Cestassauoir \ Pa \ \ thelin \ Le Pelletier \ Et le Prebstre. Au-dessous, un bois : deux hommes qui marchandent ; l'un d'eux appuie la main sur l'épaule d'un petit garçon, comme dans l'édition de Bonfons. Puis : fi On les vend a Paris en la rue neufue || Nostre dame a lenseigne sainct Nicolas (f. A i\, comme dans l'édition du British Muséum, C. 8. b. 11). Puis, le colophon : C Cy fine le nouueau Pathelin Imprime \\ nou- uellement a Paris ; puis, un bois (le Drapier chez Pathelin), comme dans l'édition G. 8. b. il. Vient ensuite : (2) Le tes- ta met || Pathelin A Quatre per- \\sonnaiges \ Cestassauoir Pa || thelin \ Guillemet te ; Lapo || ticaire. Et M es sire Iehan le *6 ÉTUDE SUR PATÊEUN Cure (titre répété, je crois exactement, dans l'édition C. 8. b. 11). Puis, un bois : une femme, trois enfants et deux hommes (même illustration dans C. 8. b. 11). Puis : (£ On les vend en la rue Neufue || nostre dame a lenseigne saint Nicolas (colophon presque identique à celui de l'édition C. 8. b. 11). Les trois pièces ont ici le même caractère typographique, et l'adresse authentique à la fin de chaque suite indique la presse de Jean Herouf, ou celle de Jean Sainct Denys, comme source de toutes les trois. On a vu (supra, § 6) que Jean Herouf exerça de 1502 à 1528 (cf. Picot); « on suit Jehan Saincl-Denys de 1510, au plus tard, à 1531 (Ph. Renouard, Imprimeurs parisiens, p. 336) ». Plusieurs fautes (que je citerai) prouvent que le texte de cette édition remonte à celui de Malaunoy, mais on y trouve un grand nombre de leçons qui prouvent avec une égale cer- titude que l'imprimeur s'est servi d'un autre texte, sinon de deux ou de plusieurs. Comme mes notes (quoique nombreuses) ne suffisent pas à justifier une décision digne de confiance, je me contenterai de signaler certaines leçons qui m'ont semblé précieuses comme indices de sources : Vv. 130 ss. : Par ma foy il me declaira Le temps quon voit présentement On voit que le v. 131 y manque, comme dans Malaunoy, quoique le v. 132 y prenne la même forme que dans Levet. Cette mutilation se retrouve dans l'édition B. M., C. 8. b. 11. [135] Sessez vous beau sire Même erreur dans l'édition B. M., C. 8, b. 11 et Ye 1292 (Sesez). [155] Tous deux contre une paroy Dune matière et dung arroy De même, l'édition B. M., C. 8. b. 11, Ye 1292 et Ye 1291 (Bonfons)); Herouf (§ 6) a la paroy. LES IMPRIMÉS 37 [179] Lung lautre ainsi comme on faict [Et 181] Quest il souef & traictif De même, B. M., C. 8, b. 11., B. M., 242, a. 12 (1), Ye 1291 (Bonfons) et Ye 1292, Malaunoy n'omet pas doulx, ni Herouf, B. D., 11235. [230] La première aulne y sera Même substitution de y à dieu dans les deux éditions du British Muséum dans Ye 1292 et Ye 1291; Herouf, B. L., 11235, ne fait pas cette erreur, qui a amené payée des pre- miers [!], v. 231. [234] Par dieu vous estes bon homme B. M., C. 8. b. 11. : même erreur, également dans Ye 1292 et Ye 1291 ; B. M., 242. a. 12 (1). : . . .aussi bon homme. Herouf, B. L., 11235, comme Malaunoy. Au y. 269, B. L., 11234 a ei pour elle, qui manque dans Malaunoy, etc. [269] Si elles ny sont fault rabatre Mutilation reproduite dans les deux éditions du British Muséum, dans Ye 1292 et Ye 1291. [273] Nenny ce nest que langaige Cette erreur est reproduite dans B. M., C. 8. b. 11., et Ye 1291 ; dans B. M., 249. a. 12 (1), et Ye 1292 on lit : . . .qune longaigne. [323] Quel vin ie boy a mon soupper Dieu pardoint a vostre feu père [324] En passant disoit bien compère Cette mutilation, qu'on retrouve dans les deux éditions du British Muséum, dans Bonfons, etc., est un témoin infaillible en faveur de ma thèse. 38 ÉTUDE SUR PATRE UN Les éditions antérieures à celle-ci confondent deux vers (352-3) en imprimant Que deuint vostre vielle cota hardie [Le R. & L,] Ayant pris cette faute typographique pour une leçon erronée, l'éditeur à qui Ton doit ce méchant texte la « corrige » de la façon que voici : Mais belle dame que deuint Vogtre vieille cotte hardie Inutile d'ajouter que cela se perpétue (dans les deux éditions du B. M. etc.) et que c'est un témoin aussi sûr que l'autre (vv. 323-24). A partir de ce point, je me bornerai à signaler certaines leçons qui semblent être nées avec cette édition (B. L., 1 1234) et qui permettront ou bien d'indiquer la source de plusieurs autres, ou bien le groupe auquel elles appartiennent- V. 558 : Dictes. car. V. 567 : par unze n V. 568 : habillez vous. V. 6H : tandis iay. V. 618 : vous ne vois. V. 727 : par le blanc. V. 746 : putier. V. 754 : le soleil. V. 766 : que ia ne face manque. V. 786 : doneques tempes te. V. 787 : en tel. V. 790 : barbouiller ie. V. 846 : en turpinois. V. 848 : Venez en dulcemo ad selle. V. 855 : Quant il chante. V. 864 : Et bigoglise galan. V. 865 : Henrien hurien roslaen. V. 866 : Ich faegne de que magne m. V. 920 : Ca orf en os. V. 948 : Va vestu va sanglant plaillairt. V. 972 : haultaine diuinite. Vv. 1007 ss. : Quoy dea chascun memporte mon auoir Et prêt mô auoir. or suis ie le roy des mes= Mesmemet les bergiers des çhaps chans Me cabassent ores le mien V. 1014 : pourtant happe. V. 1050 : mes biens. V. 1158 souuiendra. V. 1267 : // crie. V. 1288 : tant moleste. V. 1290 retournons. V, 1310 : Monsieur par quelque malice. V. 1345 Cy il. V. 1411 : brouilleriez. V. 1418 : ne en faict ne en res- Le Drapier chez Pathelin n anonyme. Brltiah Muséum. C. S. b. H (2) Maistre Pierre Pathelin Édition anonyme. Britltb Mmenm. C. 8. b. 11 (2) LES IMPRIMÉS M ponse. [V. 143S : ne par aainct, comme Beneaut.] V. 1462 : Pour sept bestes. V. i486 : quoy quon die. V. 1487 : resuerie. V. 1500 : Disner avec maistre pierre. V. 1515 ! Vous mesmes. V. 1516 : le ne le croiray aultrement. V. 1517 : Moy dea non fais. V. 1519 : Osiez vous- J'ai signalé cndessus l'omission de certains mots ; il manque aussi dans cette édition des vers entiers, probablement tous ceux qui manquent dans l'édition B. M., G. 8. b. 11 (2); il faudra que je relise B. L., 11234 pour en donner une liste complète, mais je crois pouvoir affirmer que les mêmes lacunes caractérisent les éditions suivantes : Arsenal, B. L., 11234, B. M., G. 8. b, H (2), B. M., 242. a. 12 (1), Bib. Nat. f Inv. Rés., Ye 1292 et Bib. Nat., Inv. Rés., Ye 1291 (Jean Bon- fons). Voici les numéros des vers qui manquent dans l'édition B. L., 11234 et de celui qui doit y manquer : 131, 402, 720, 824, 867, 933, 967 (?), 1443. 12. — L'édition B. M. [British Muséum], C. S. b. 11 (2) C Maistre pierre || Pathelin Au titre, exactement le même bois que dans B, L., 11234 (supra, § 14), Dans G. 8. b. 11, la farce primitive suit LE Nouue-\\au pathell || A troys personnaiget/Cestassauoir I Pathelin / Le Pelletier \\ Et le Prebstre, et elle précède LE testament || Pathtlin A Quatre personnages / || Cestassauoir Pa- || thelin / Guillemette / Lapoticaire /Et messire Iehan le Cure, titre au-dessous duquel il y a un bois représentant (à notre gauche) une mère avec ses trois enfants et (à notre droite) deux hommes ; au fond, on voit des bâtiments. Dans B. M., C. 8. b. 11 (2), le texte de notre farce est presque identique ii celui de l'édition B. L., 11234 ; cependant on y rencontre une confusion de pages qui ne tient nullement à une confusion de cahiers ; la voici : [1278] Dont fut fait le drap de ma robe (1) [recto] [1298] Ung peu sa partie aduerse 40 ÉTUDE SUR PATHBUN [1318] Ainsi quil en pourra aller (3) [verso] [1345] Cy il nya ne rime ne raison [1299] Vous dictes bien il conuerse (2) [1317] Une aultre fois il en ira [1346] En tout tant que vous refardez (4) [1369] Sil na du conseil il nose Dans l'édition B. M., 242. a. 12 (1), ce désordre prend une forme qui a dû rendre la lecture de Pathelin encore plus difficile, car, comme on le verra, le désordre qu'on vient de constater ne consiste plus dans le simple déplacement d'une page ; il produit un véritable chaos. 13. — L'édition B. M., 242. a. 12 (1) Maistre Pierre II Pathelin Voici ce qui sert le mieux à identifier ce texte : le v. 1278 est le premier vers d'un recto qui finit par le v. 1298 ; le verso suivant commence par le t. 1318 et finit par le y. 1343 ; la page suivante (recto) commence par le v. 1344, suivi immé- diatement des vv. 1345, 1299 et 1300 (!), et elle finit par le y. 1317 (!) ; la page suivante, un verso, commence parle v. 1316, qui, dans cette édition, devrait être le premier vers d'un recto, et finit par le v. 1369. On trouve donc le désordre que voici : [1344] Six esc 1 dor en sa maison Il nya ne rime ne raison le iuge [1299] Vous dictes bien il te [sic] conuerse [recto] Il ne peult quil ne te [sic] congnoisse [1317] Une aultre fois il en ira le iuge Ici, Maistre Pierre || Pathelin précède LE nouue-\\au pathelî || A Troys Personnaiges || Cesta ssauoir Pa || thelin || Le Pelletier \\ Et le Prebstre, texte qui a ce colophon : ([ Cy Le Drapier chez Pathelin Édition anonyme. Britiih Mmenm. 34 M&istre Pierre Pathelin ftilitiun anonyme. British Muséum. 242. t LES IMPRIMÉS 41 fine le nouueau. Pat he lin. Impri || me nouuellement a Paris, recto. (Dans l'édition B. M., C. 8. b. 11, on trouve : C On les vend a Paris en la rue neufue \ \ Nostre dame a lenseigne sainct Nicolas, f. signé A i.) Au verso on trouve la deuxième illustration de Levet (tirée, probablement, sur le même bois ou sur une copie du même bois, très usé) et, au-dessous, Le leslamèt pa \\ thclin a quatre personnaiges ; à la fin : ([ Cy finist le te\\stament maistre Pierre pathelin. Les trois pièces réunies dans ce petit livre semblent être sorties de la même presse que les trois pièces reliées ensemble dans B. L., 11234 et B. M., C. 8. b. U. A la fin du Testa- ment, dans ce dernier, on lit : C On les vend a Paris en la rue Neufue \\ Nostre dame a lenseigne || Sainct Nicolas; c'est l'adresse qui se trouve à la fin du Pathelin de Jean Herouf, Arsenal, B. L., 11235, et qui suit Le Nouveau Pathelin et Le Testament dans l'édition B. L., 11234 (supra, p. 36). 14. — C Maistre pier- re Pathelin (Bib. Nat., Inv. Rés., Ye 1292) Au titre, un bois (le Berger et le Drapier) qui paraît remon- ter à celui que Treperel (Ye 317) avait emprunté à Levet (supra, p. 32). Sous ce bois : |[ On les vend en la rue nostre || Dame a lenseigne sainct Iehà baptisle. Selon Renouard (Imprimeurs parisiens, p. 399), c'est là l'adresse de J. Jehan- not, des Janot, de Groulleau et des Le Mangnier. Le verso porte les vv. 1-24 (cf. Bonfons, Ye 1291) ; les w. 25 ss., jusqu'à Vous ne scauez (v. 71 ; f.a. ii.) ont dis- paru. Les vers qui commencent par Vous ne scauez || Belle dame, etc., et qui comprennent les mots Mais dieu voire (v. 279) suivent le v. 1454 (cf. Bonfons, Ye 1291) ; en tout, cinq feuillets (a. iii. ss.) ne sont pas à leur place. Le hui- tième f. (comme dans Bonfons, Ye 1291) commence parle « Pathelin » en vedette sur le v. 280 (Or sire, etc.). Entre les w. 1277 et 1370, on trouve le même désordre que dans B. 4* ÉTUDB SUR PATHELIN M., C. 8. b. 11, mais là, comme ailleurs, ce texte est plus corrompu. Notons quelques-unes des leçons les plus signifi- catives de oette édition : V. 79 : Qui en brunette ne choisist mye. V, 323-4 : Quel vin ie boy a vo$tre souper || En passant dis oit bien compère. V. 344 : // ne verroit... V. 345 : ...luy baillera. V. 446 : ...tant as le corbeau. Vv. 468-70 : Ha parles bas en faisant chère fade || Las que ferez vous il est malade. (Même erreur dans les deux éditions du British Muséum et dans celle de Bonfons.) Etc. Ce textes perdu les vers suivants : 131, 402, 720, 824, 867, 933, 967, 1443 ; il remonte donc à celui de B. L„ 11234 ; e ne saurais en indiquer la source immédiate ; il ressemble de près au texte de Bonfons. 15. — Le Pathelin de Jean Bonfons : f£ Maistre pier- || re Pathelin (Bibliothèque Nationale, Inv. Rés., Ye 1291) Selon Renouard (Imprimeurs parisiens, p. 35), Jean Bon- fons avait oommenoé dès 1 547 à vendre des livres ; il est mort en 1568. En 1548 il a publié les Chansons nouuellement composées, livre daté. Entre 1547 et 1568, si non plus tôt, il a publié son Pathelin, avec le Testament du dit maistre Pierre pathelin et Le Nouueau pathelin a trois personnages. Apparemment, son Pathelin devait avoir la même pagina- tion que l'édition B. L. 11234, mais on y remarque certaines différences significatives. Les vv. 1278-1369 se suivent cor- rectement, mais, après le v. 1454 (Au temps quil les vous a gardes), dernier vers du oahier signé Z>, Bonfons commence à répéter, ainsi : Le bergier Bee le iuge Voicy angoiftte LES IMPRIMÉS 4* Ce» quatre lignes (vers 1 301) se trouvent au haut dune page qui finit par le v. 134 i, ainsi : Monseigneur maïs le cas me touche Pathelin G C'est-à-dire, les w. 1318 ff. sont attribués, à tort, à Pathe- lin. La page suivante eommenoe par le v. 1318 (Toute/foyêfpar ma foy ma bouche), déjà imprimé presque à la fin d'un verso, et elle finit par le v. 1841 (Quant mon drap, etc.); puis, on trouve le f. E ii. y feuillet qui commence par le v. 1342. Les cahiers A~Û comprennent les vv. 1-1454 (A, 1*323; B f 326- 678 ; C, 679*1081 ; Z), 1082-1484). La première page du texte est signée G (ce reoto contient une partie du v. 1301 et les w. 1302-14); néanmoins, cette page est suivie d'une page signée E ii (au commencement de laquelle se trouve le v. 1342). Voici ce qui est arrivé au compositeur. Ayant aohevé le v. 1454, il a repris au v. 1301 (voyez ci-dessus), mais, au lieu de suivre le même texte, il a pris celui de Galiot du Pré, car les vers répétés reproduisent jusqu'à la ponctuation de Galiot et c'est à lui qu'ils doivent la jolie leçon Or nen croyez rien, qui complète le v. 1831. A part les vers dérivés de l'édition de Galiot du Pré (tout ce qui suit le v. 1484, jusqu'à la fin, v. 1399), le texte de ce Pathelin reproduit si fidèlement celui de l'édition B. L., 11234 que je l'aurais pris pour une copie directe de ce der- nier (11234) si le Pathelin coté Ye 1292 ne révélait la même faute (c'est-à-dire la confusion du texte après le v. 1454) qu'on trouve dans Bonfons ; cette faute m'oblige à conclure que le texte de Bonfons et le texte de l'édition Ye 1292 remontent à une source qui remonte à son tour à l'édition B. L., 11234, car il y a dans le texte de Bonfons beaucoup de leçons qui l'empêchent d'être une copie de Ye 1292 et vice versa. Inu- tile de les citer; d'ailleurs, les faits que j'ai signalés à propos de Bonfons et de l'édition Ye 1292 rendent cette preuve super- flue. Le texte intermédiaire peut être un de ceux que je n'ai pas vus, à moins que ce ne soit un texte perdu. 44 ÉTUDE SUR PATHEUN Le Pathelin de Bonfons se termine sur un feuillet signé f : ([ Fin de pathelin \\ Cy après ensuyt le || Testament du dit \\ maistre Pier || re pathe- || lin. Puis, on trouve |[ Le Nouueau || pathelin a trois \\ personnages/ C es tassauoir || Pathelin \\ Le pelletier \\ Et le prebstre (recto), titre sous lequel il y a un bois représentant le Drapier, un client, etc., comme dans l'édi- tion B. L., 11234. Le Testament remplit 14 feuillets ; le Nou- veau Pathelin eu remplit 24. A la fin des trois pièces on trouve ce colophon : f£ Cy fine le grant maistre Pierre» \\ Pathelin. Ensemble le testament dice* \\ luy. Et après sensuyt un nou=\\ueau Pathelin a trois person \\ nages. Nouuellement Im- \\ prime a paris I pour les le» || han Bonfonsjde» \\ mourant en la || rue neufue || nostre da= \\ me a len \\ seigne || Sainct Nicolas. C'est l'adresse que donne Herouf (B. L., 11235), et on a vu que les deux suites du Pathelin de l'édition B. L., 11234 sont sorties des mêmes presses. 16. — Le Pathelin de Galiot du Pré Cet excellent libraire commença sa carrière en 1512 et mourut en avril 1560. (Renouard, Imprimeurs parisiens f p. 113.) Clément Marot l'appelle « honorable personne Galiot du Pré, libraire marchant juré en l'Université de Paris », et Marot mentionne l'édition modernisée du Roman de la Rose, publiée par Galiot. (Voyez les œuvres de Marot, éd. 1879, IV, 184.) En 1532, Galiot du Pré publia son édition de Villon et Maistre Pierre Pathelin \\ restitue a son |j naturel. Ce texte précède Le grant blason de faulses || amours et Le loyer de folles || amours, imprimés tous les trois Pour Galiot du || Pre libraire || 1532. Le Pathelin de Galiot est la première édition de Pathelin en lettres rondes. Doué, comme l'indique son titre, de sens critique, Galiot fit reproduire le texte de Levet, tout en le corrigeant çà et là et en y laissant entrer un petit nombre d'erreurs. Il paraît avoir consulté une édition de la A.— Galiot du Pré (1532) Ton 948-984 B. — Antoine Bon ne more (1533) LÈS IMPHlMÉâ & série Le Caron, car, au v. 1014, par exemple, il a pour néant gabbe, et je pourrais signaler plusieurs autres leçons moins significatives qui appuient cette conjecture. Le Pathelin de Galiot du Pré est la source, directe ou indi- recte (ou Tune des sources), de tous les textes, imprimés ou manuscrits, où l'on trouve les leçons suivantes : V. 134 : car pour lors il estoit tenu (Levet : et puis lors, etc.). V. 187 : incessamment de besoingner (Levet : tousiours, etc.). V. 273 : Nenny tant de peine mengaigne (Levet : Nenny de par une longaine). V. 623 : par mon serment cesl trop resue (Levet : Et par dieu cest trop remue). V. 737 : il est comme arriue a point (Levet : comme il est arriûeapoint). Y. 1531 : Galiot complète ce vers en y ajoutant Or nen croyez rien. Après Tannée 1532, la plupart des libraires ou des impri- meurs reproduisent le texte de Galiot du Pré, en y ajoutant généralement le Blason de faulses amours et le Loyer de folles amours ; quelques-uns, comme Jean Bonfons, conti- nuent à réimprimer le mauvais texte dont l'édition B. L., 11234 est le plus ancien type bien marqué. Si les descriptions qu'on vient de lire diffèrent sur bien des points de celles qu'on trouve dans les bibliographies propre- ment dites, c'est que j'ai voulu indiquer la source de chaque groupe de textes plutôt que les détails auxquels se bornent la plupart des bibliographes (format, caractères typographiques, etc.), quoique ces détails aient une importance que je n'ai pas manqué de relever en parlant de certaines éditions vraiment typiques. Cet exposé n'est pas complet et il est provisoire. lé ËTÛDË 6Uh PAtRÈUM III LES MANUSCB1TS J'ai vu quatre manuscrits de Pathelin. 1. Nouvelles acquisitions, 4723, Bibliothèque Nationale. 2. Ms. 15080, Bibliothèque Nationale (le ms. Bigot). 3. Ms. fr. 24647, Bibliothèque Nationale (le ms. La Val- lière). 4. Un ms. à Harvard Univeraity (nous l'appellerons le ms. H.). {. — Le ms. 4193. Dans le numéro des Modem Language Notée de mars 1906, j'ai affirmé que ce ms. remonte à un imprimé. Cet imprimé, c'est l'édition de Pierre Levet (supra, p. 10) ; on trouvera toutes les preuves de cette affirmation dans un article que la Romania* annoncé en 1916, mais qui ne paraîtra qu'après la publication de la présente Étude. 2. — Le ms. Bigot. Cette désignation provient d'une inscription moderne sur le premier feuillet du texte : « Ce Manuscrit vient de M. Bigot. » C'est un ms. sur papier^ contenant un filigrane dont je ne •aurais donner la date. Il représente une licorne dont la queue est courbée en aro à demi tendu et qui tient la patte de devant levée. La corne a 3 cm. de long ; l'extrémité du museau esta 6.5 cm. de l'extrémité de la queue. Ce filigrane ressemble aux numéros 10013, 11014 et 10021 des spéci- mens reproduits par Briquet dans Les Filigranes, trois spéoi» mens que Briquet assigne à la région nord-est. Plusieurs formes dans le texte indiquent également un scribe (ou com- pilateur) de cette région; notons, par exemple: esche, w. 569, 1137, etc. (au lieu de esse ou est ce); riache (au lieu de riace), v. 765, rimé avec fâche (au lieu de fasse ou face), cha Les imprimés 44 >tt lieu die ça), vv. 611, 852, 872), cômenchè, v. 855 (au lieu de commencer). On y remarque d'autres formes dialectales, comme esrache, v. 428 (au lieu de arrache [arraché], essaimees (?), y. 1092 (au lieu de e$$ommees ou assommées), dili- g au mit, v. 1198. 11 y manque beaucoup de vers ; 306*312, 530-537, 866, 869-870,921-930 (remplacés par un jargon tout à fait différent du jargon original), 1007 (point où Le Caron avait mutilé le texte), 1425-6. Après le v. 1002, le compila- teur a intercalé 56 vers de galimatias que Génin a reproduits en appendice, non sans un certain nombre d'erreurs. Ce ms. n'est pas toujours facile à déchiffrer. Il finit par le Bee du v. 1555, suivi de 8 vers ajoutés par une main moderne. En général, le texte du ms. Bigot reproduit assez fidèle- ment celui du Pathelin que nous connaissons, mais quantité de vers ont été refaits au gré du remanieur 1 , qui semble avoir voulu adapter le texte au goût de quelque auditoire provin- cial : le v. 19 (et aprins a clerc longue pièce) devient a paru H y * grant pièce ; la leçon hau Wat Wille, v. 871, au lieu de en vuacte vuile (Le Roy), ou de en vuacte viulle (Levet) ; semble indiquer la région de Genappes, mais rien ne jus- tifie la conclusion formulée par Génin ; le Pathelin primitif n'a rien à voir avec le pays wallon, ni comme composition ni comme scène. Ce ms., plutôt ce remaniement, ne remonte pas au delà de 'année 1532, et la preuve, c'est qu'au v. 1531 on trouve les cinq mots que Galiot du Pré a fait ajouter à ce vers (Or nen croyez rien). Il ne s'ensuit pas que le remanieur ait connu l'édition même de Galiot ; tout ce que je me hasarderai à affirmer à présent, c'est que ce texte est postérieur à 1532 et que le remanieur s'est peut-être servi d'une édition (sinon de deux ou de plusieurs) où le texte que Galiot avait fait restituer à son naturel s'était contaminé de nouveau par une confusion 1. Voici quelques exemples de ces variantes : V. 185 ; vous tenez trop bien la doctrine. V. 273 : foy que doy les sains de bretaigne. Vv. 748-9: car certes il ne donnoit rien || ne pour feste ne pour dimenche. Y. 1035: embougler. V. 1385 : desrea (Levet : dieu rea). 48 ÉTUDE StJR PXtBELÈH avec celui d'un dérivé de la série Le Caron-Malaunoy, etc. i au v. 726, on lit : non a. et pourquoy dont en vienge, et au y. 1008 on trouve ce qui peut être une trace de la confusion créée par Le Caron, cardes w. 1007 et 1008 il ne reste que chùn emporte mon auoir, suivi (v. 1009) de dont le me doy formèt doloir (Levet : et prent ce quil en peust [= peult] auoir) ; pourneât gabe, v. 1014) peut remonter à Le Caron. Tout mutilé qu'il soit, ce texte offre plusieurs leçons qui peuvent éclaircir certaines obscurités du texte de Le Roj ou qui ont quelque intérêt en elles-mêmes, mais ces leçons exi- geraient une étude particulière qui serait hors de propos dans cette monographie. 3. — Le ms. La Vallière. Ms. sur papier, contenant un filigrane. Ce filigrane paraît représenter le contour d'un animal fantastique qui ressemble un peu à une grenouille dont les pattes de devant auraient été transformées en nageoires et qui a, en guise de queue, une fleur de lis, entre les pattes de derrière. Ce ms. contient (1) une Moralité a vj personnaiges [le petit, le granty justice, conseill, paris] ; (2) Pathelin, ff. 48-91 ; une Moralité a vj personnaiges cest ascavoir aucun [personnage] cognaissance malice autorite et maleurte, pièce qui finit sur le verso du f. 157 ; (4) une pièce sans titre (c'est la Farce de la Pipée) où sont personnifiés Rouge Gorge, Plaisant fol lie, etc. ! F. 48 Cy comance la farce de Maistre \\ pierre patelin a v. personnaiges || Maistre pierre sa femme le drapier || le bergier le iuge. Maistre pierre incipit Après le dernier vers authentique (ici : Si me trouve je luy pardonne), ce ms. a un épilogue : le bergier Si me trouve je luy pardonne 1. Voyez Petit de Julleville, Répertoire, p. 37. les Manuscrits 4o Il conuient tirer ma guestre Jay trompe des trompeurs le maistre Quar tromperie est de tel estre que qui trompe trompe doibt estre prenez en gre la comedye adieu toute la oompaignie Explicit Ce manuscrit remonte (comme le ms. Bigot) à un imprimé, peut-être à l'édition publiée Chez Robert & Jehan du Gord, frère*, ...A Rouen, ... 1553, car au v. 157 le ms. et l'imprimé ont tous les deux la leçon Estes vous et sans différence, accord qu'on ne saurait attribuer au pur hasard (Levé ta : si séries vous sans différence). Pourtant, il faut signaler deux leçons qui sont, l'une approximativement, l'autre exactement, d'accord avec ce qu'on trouve dans le ms. Bigot : Bigot : tout parlai cornent II latine [vv. 97 ss.] nostre dame cOme II estime largemêt la diuinite La V. : tout en parlant il ... [?] fine [? p(ar)t Infine] Ne veez vo 9 corne II latine Haultement la diuinite Bigot & La V. : pater reuerendissime [vv. 958-9] pater metuendissime Aux w. 1007-10 le texte est un peu corrompu, mais cette corruption ne remonte pas à Le Caron ; on y lit : Ha dea chun me paist de lobes Et emporte tout mon auoir Et prent ce qlz pouent auoir Puisque ces deux mss. ont exactement la même leçon aux vv. 958-959, et que cette leçon est trop étrange pour qu'on puisse l'attribuer au hasard, de deux choses l'une : ou bien il s'agit d'une dérivation directe, ou bien les deux scribes ou remanieurs ont tiré la dite leçon de quelque source à moi inconnue ; c'est cette dernière alternative qui semble la seule i 40 ÉTUDE SUR PATÉBLtN probable. Quoi qu'il en soit, U leçon au feu, v. 699, remonte à l'édition de Levet, donc à un imprimé. Les vers suivants manquent: 49-56,259, 563, 920 et 1531, cette dernière omission étant très significative (voyez supra, pp. 39, 42). A commencer par le v. 912, on trouve des vers intercalés, jusqu'au v. 931, inclusivement, et il y a plusieurs autres vers où le texte a été plus ou moins refait ; j'en citerai quelques-uns : Y. 3 ; « brouiller ne haraser (Bigot : A brouillier neabara- cher). V. 13 : ung droit advocat desotz lorme. V. 19 : Et a este clerc longue presse. Yv. 58*59 : Si ont celx qui de beau veloux || Sont vestuz ou de camocaz. Y. 132 : Ou temps q le voys maintenât. Y. 134 : Pô le temps II estoit tenu. Y. 138 : Des biens temporeulx. Y. 185 : Vous neste%pas hors de lorine. V. 217 : Qui ne vit oncq père ne' mère (voyeat infra, p. 78). V. 261 : Pour faire robbe bonne et belle. Y. 273 : Nenny par sainct iacques despaigne. Y. 648 : Par lame du ftlz de mon père. V. 692: ... fusiciens.V. 772 : ... becsiaunes. Vv. 1518- 9 : Oustez en vostre fantasye \\ a vous estez en resuerye. Y. 1520 : Cest ung aultre daultre plumage. La plupart de ces variantes doivent être du cru du scâbe ou du remanieur ; il se peut qu'elles n'aient pas empêché « toute la compaignie » de goûter cette forme de la « comedye », bien plus fidèle au texte original que ne l'est le ms. Bigot. 4. — Le ms. de Harvard Ms. sur papier, acquis le 2 septembre 1878, à la vente de la Medlicott Library. Maistre Pierre Pathelin. 73 pages (16.7 x 10.4 om.). Après Pathelin on trouve une c chançon » : Un Jour passoye Près la saussoye Disant sornettes, La chsuauchoys Eté. S^tifhtfimtcommaut ■5xÙncttm«rir,st«1Ctmttai>lcqneiemefe «Buffet n«Huna|fet Mnempononeciaf amaffct ccS^UqaeMnowlfoft Maistre Pierre En contant sur ses dois Édition de Plerrp Lavet Jut&Ctftttûp Doa cest trop Deuxième HlustratioD de Levet Les Manuscrits • m Ce sont les premiers vers du Blason de faulses amours, de Guillaume Alecis. La leçon Nenni, tant de peine rnengaigne (v. 273 du Pathelin) confirme la conclusion que le copiste doit son texte à Tune des éditions qui remontent à celle de Galiot du Pré (supra, p. 44) ; il n'y a donc aucune raison pour s'appesantir sur le sens des mots « transcrit sur l'original » que le copiste a écrits au-dessous du dernier vers de sa « chançon » (Ceux qu'elle tient en son lien). Le copiste ajoute la date de son travail : « le Lundi 20 e de Sept bre », indication qui aurait plus de valeur s'il s'était avisé d'ajouter l'année. Son nom, griffonné après « Transcrit », etc., paraît avoir été Jules [?] J. Panort(ou Pavort), mais j'ai dû renoncer à l'espoir de pouvoir le déchiffrer. Dans cems., la farce est divisée en 14 scènes, dont la der- nière s'appelle « Scène treziéme et dernière » parce que deux scènes sont indiquées par « Scène huitième ». Ces divisions permettront à ceux que cela pourra intéresser de nommer la source immédiate de ce texte, de la farce et de la chanson, et, par conséquent, de compléter, au moins approximative- ment, la date ci-dessus citée. Dans un article publié en 1905, j'ai beaucoup exagéré l'im- portance de ce ms. ; comme toutes les formes de Pathelin, celle-ci avait bien le droit d'être examinée ; on voit k quoi cet examen, répété après plusieurs années de recherches, a abouti. CHAPITRE II COMMENTAIRE SUR QUELQUES PASSAGES DU TEXTE DE PATHEUN i . — Cabaaser, v. 3. Maistre pierre commença Saiucte marie guillemette Pour quelque paine que ie mette a cabasser na ramasser nous ne pouons rien amasser or vis ie que iauocassoye. Au v. 3, toutes les éditions anciennes ont la même leçon que Le Roy. Le ms. Bigot porte : A broullier ne a baracher. Le ms. 25467 : « brouiller ne harater. Génin invente et défend l'altération que voici : « A cabuser n'a ravasser », en déclarant que « cabasser fait un contresens, puisqu'il n'a signifié autre chose que gaspiller, comme au vers L'Aiguelet, maint aigneau de lait Tu as cabassé a ton maistre? rénin affirme que « Amasser, ramasser ne peuvent pas ver ensemble à la rime. » Et il ajoute : « La leçon - m'est fournie par la copie de M. de Monmerqué, faite nanuscrit du xvu* siècle, supposé de la main de Huet, la trace est aujourd'hui perdue. » i Laulaaye, dans son glossaire de Rabelais, cite le le Patelin où il explique ingénieusement, mais arbi- snt, caissier, ramasser, entasser, dans un cubas. Le ment du dictionnaire de l'Académie (Didot, 1842) CABASSER SI donne « Cabasser, voler, cacher, tromper, agir de ruse. »> Contresens et conjectures suggérées par cet endroit du Pate- lin manifestement corrompu, et affirmées sans hésitation, selon l'usage. Il suffît d'ouvrir Du Cange au mot Cabusare. » On n'a pas besoin de citer beaucoup d'exemples pour mon- trer qu'au xv e siècle le mot cabas avait, outre le sens qu'il a gardé, un sens figuré appartenant également au verbe, et que, par conséquent, la leçon primitive, justifiée par nos exemples, doit être conservée. Ce qui est peut-être plus important, nos exemples permettront, je crois, de voir que cabas et cabasser étaient des euphémismes ou bien des expressions argotiques (c'est souvent la même chose) qu'on employait pour éviter d'autres expressions trop crues, telles que voler, embler, etc. Essayons d'en saisir la nuance ou les nuances : . . . aussi le nez remuselé, racourcy, pressé comme une figue de vieulz cabas, etc. (/?. An. Po. Fr. y IV, 277.) portant dessus la teste Pour cabasset la marque de la beat©. (R.An.Po. Fr., VII, 55.) mes il a joué du cabas trop lourdement pour une fois, car il emporte le droit chois et la fleur de nostre héritage. (Mist. Pas*., 26367-70.) De cabas etbrouillerie Ne vient que malle fin, etc. (R. An. Po. Fr., V, 103.) Vieil homme cas, Pensant son cas, A courroux maint M ÉTUDE SUR PATHEUN Si on accepte la définition de Cotgrave, Pathelin est un avocat peu connu, un avocat insignifiant. Lacroix, dans une note : « C'est-à-dire : attendant des causes qui ne viennent point; avocat sans cause. Autrefois, le juge assignait les parties sous l'orme du village. Génin remarque avec raison que le proverbe : A étendez-moi sous Forme ! doit remonter au temps où saint Louis rendait la justice sous un arbre k Yincennes 1 . » Ni Génin ni Lacroix ne citent aucun docu- ment. Est-ce que aduocat dessoubz Vorme signifie seulement que Pathelin n'a pas de clients ? ou bien, qu'il n'a pas plus de clients qu'un avocat de village, ou qu'il n'est qu'un avocat de bas étage ? Il faut avouer que le texte n'est pas tout à fait clair, mais ce manque de clarté s'explique, je crois, par ce fait que Pathelin ne veut pas se regarder comme un homme complète- ment discrédité et vaincu ; malgré le vers or vis ie que iauocas- soye(v. 5), malgré la misère dont parle Guillemette (vv. 28-33), il espère toujours (w. 34-44), et on dirait que son oisiveté ne tient qu'à sa paresse (vv. 20-21, 34-43). Avant d'approfondir davantage les indices fournis par le contexte, essayons de remonter vers les sources de la locu- tion aduocat dessoubz lorme et, incidemment, du proverbe : Attendez-moi sous Vorme. Dans la Suite de la Clef, ou Journal historique sur les matières du tems (juillet 1750, tome lxviii, Paris, pp. 426-30), Dreux du Radier inséra un mémoire qui peut servir de point de départ à nos recherches, quoique ce bon archéologue n'indique pas bien clairement toutes ses sources. Si ce qu'il dit éclaircit un peu le texte de Pathelin, sachons-lui gré de son aide : il ne mentionne pas notre farce. Je le citerai : « Les grands seigneurs sous les premiers Rois de la dernière à la porte de leurs maisons, d'ordinaire sous quelque orme. . . , pourquoi les juges de village sont communément appelés juge* destous Vorme. » (Voir aussi Claude Fauchet, Œuvres , fol. 578 recto : « Ces plaids & gieux ou ieux souz Formel », etc., mais Fanchet ajoute fort peu à ce que nous savions déjà). 1. C'était un chêue. Voir Joinville. ADVOCAT DESSOUS VORME 57 race après avoir tenu la justice par eux-mêmes la confièrent à des personnes de leurs maisons, qui la tenoient souvent dans les Places publiques ou dans le Carrefour du Village ou Hameau où ils demeuroient. Il y avoit dans ces Places, comme il y a encore [en 1750], un grand arbre, qui est presque toujours un Orme y celui de tous les arbres qui s'étend le plus, & donne le plus d'ombrage. « Le grand nombre de témoins qui assistoient aux actes de la moindre conséquence dans les 9. 10. 11. 12. 13. fr même 14. siècles exigeoit qu'ils se fissent dans les places publiques, & c'était apparemment, comme cela arrive encore aujourd'hui, sous l'Orme du Carrefour : quand il s'agit de délibérations publiques, les habitans des Villages s'assemblent encore dans la Place, ou devant l'Eglise qui en est souvent assez pro- chaine. En ces occasions le Notaire ou Tabellion instrumente sous V Orme y où comparoissent le Syndic & les Habitans, ce lieu étant encore plus décent qu'un cabaret de Village, dans les cas où il s'en trouverait : car il n'y en a pas dans tous les Villages. « Malgré les sages dispositions de l'Ordonnance de 4667, il se trouve encore bien des Seigneurs qui n'ont pas fait les frais d'un Auditoire public pour administrer la justice. Leurs Offi- ciers la rendent sous VOrme du Village. Avant cette Ordon- nance il est a présumer que les Juges sous VOrme étoient en bien plus grand nombre. « II s'ensuit de cet usage très commun qu'entre les Habitans du Village, ouïes Vasseaux d'un même Seigneur... » on arran- geait des rendez-vous sous forme pour régler diverses affaires, etc., et, selon Dreux du Radier, « Ceux qui se refu- soient à ces devoirs, pour s'en moquer disoient, attendez-moi sous l'Orme, qui était le rendez-vous le plus naturel, vous m'attendrez longtemps. » Quoique cet exposé soit postérieur de presque trois siècles à notre farce, on voit qu'il établit certains faits importants sur lesquels Userait superflu d'insister 1 . 1 . On Mit que les coutumes du moyen âge aurvivaient en grand nombre encore en 4750, époque où écrirait Dreux du Radier. «0 ÉTUDE SUR PATHELIN un endroit où il faut supposer trop de luxe pour un village ou un hameau, et où il faut supposer l'existence de plusieurs avocats, quand même ceux-ci ne seraient pas à compter parmi [58-59] ceulx qui de camelos sont vestus et de camocas Pathelin a perdu sa clientèle (par conséquent, il est pour le moment un avocat sans causes), et sa réputation est mauvaise (vv. 44-57, et passim), mais il n'a pas été privé du droit de plaider, car c'est lui qui défendra Aignelet et que le Juge invitera à souper. A tout prendre, il est difficile de voir dans la locution advocat dessoubz Corme autre chose qu'une expres- sion de mépris à laquelle il ne faut pas attacher une significa- tion précise ; il semble que la définition que donne Cotgrave suffise et que cette définition s'accorde avec l'opinion de Joceaume, qui appellera Pathelin cest advocat d'eaue doulce (v. 756) et cest advocat potatifa trois leçons et trois pseaulmes (vv. 770-71). Dans la Farce de Colin, le père de Colin, Thevot, maire et magistrat, parle ainsi à une femme qui lui demande justice : Venez vous comparoir soubz l'orme ; Vous aurez expédition. La femme répond : Je voys mener paistre ma vache. Je reviendrai incontinent. Vous me trouverez seurement Soubz l'orme où vous avez dit. {An. Th. Fr., II, 403.) Au figuré, Vorme veut dire, aussi, un endroit où l'on pou- vait attendre en vain, croquer le marmot : Je croy qu'il fait meilleur icy qu'il ne fait aller peler l'orme. [Mis t. de la Passion, 11229-30.) AÙVOCAT DESSOUS VORÈiË «1 Dans VEnqueste d'entre la simple et la rusée de Coquillard, citée par Génin, on n'a probablement qu'un écho de Pathe- lin : Maistre Mathieu de Hocheprune Patron des enfants dissolus, Notaire en parchemin de corne Etgrant avocat dessoubz l'orme. Quant à potatif (v. 770), leçon de toutes les éditions anciennes, Génin l'a changée en « portatif », et voici son explication : « Avocat portatif, comme l'on disait évêque por- tatif, c'est ce que nous disons aujourd'hui évêque in partibus infidelium, ou simplement in partibus, c'est-à-dire évêque sans évêché. — «c Ainsy sont ilz mitre z comme beaux petits « evesques portatifs. * » [Le moyen de parvenir, ch. 59, Abso- lution.) « Cela est aussi bon que le fait de M. de Césarée, « evesque portatif, qui fesoit sa visite par le diocèse d'un qui « l'en avoit prié. » (Ibid. , 77, Commitimus.) Ainsi, par analogie, l'avocat portatif était avocat sans cause, avocat in partibus. » Comme le démontre un grand nombre de rimes et de graphies sans r, cette consonne s'omettait souvent au xv c siècle, ce qui justifierait à un certain point l'altération en question 1 . Mais comment Génin explique-t-il le potatif du v. 4522 ? Là encore c'est le Drapier qui parle et il dit : He deable il na pas [le] visaige ainsi potatif ne si fade [que vous, Maistre Pierre] « Potatif , de potare,boïre. Visage putatif, face d'ivrogne... », etc. 1 . Rimes dans Villon : bonne [= borne] : tonne : Serbonne : bonne (Lais, 274-9) ; Charles : mas les, etc. (Test. , 65-71) ; rouges : courges : bouges: Bourges {Test., 1223-8) ; Merle : mesle (Test., 1266-8). Dans la Passion de Semur (8234-5) : abre : Calabre (abre est fréquent dans cette pièce). Villon a ambesars et eschap pin (Test., 694, 1043). Dans P&thelin (1206-7) : aduoeat : moquart. On trouvera d'autres exemples dans Bru- not, Hist., dans Nyrop, etc. Puisqu'on trouve des rimes telles que dame : (Tas ne (Villon, T., 1564-6) ; répugne : une (Mis t. Viel Test., 4549-50), et beaucoup d'autres qui paraissent inexactes, il vaut peut-être mieux s'en tenir en général au témoignage des formes qui se trouvent à la rime on ailleurs fréquemment sans r, ou bien qui l'ont malgré leur forme latine et leur forme moderne . J g* ÉTUDE SUR PATB&Wi A mon avis, c'est là le sens qu'il faut donner à oet adjectif dans les deux cas. Aucun autre exemple de cette forme ne m'est connu, mais, dans la Condamnation de Banquet (mora- lité de 1507, environ), on trouve pointeur et bons nrchipota- teura : Devinez se, pour le Docteur, De boire je m'espargneray. Je aeray toujours potateur, Et mon ventre bien fournira^. C'est ., II, ««-100. 3. Il est possible qu'on doive entendre ce vist littéralement et que ce goutte puisse se rapporter à quelque article en vente. Cf. « Certes, je n'ai goûte d'argent » (Fab., V. 70), et « Je ne scé se ce seroit goûte » w. la moindre petite chose (Miracle, XXXIX, v. 1S24). Le sens actuel de ne voir goutte est son sens ordinaire au xv« siècle. DIEU IL SOIT 75 6. — Dieu il soit, v. 101. Les premières paroles que Pathelin adresse au Drapier, dans le texte de Le Roy (v. 101), sont : dieu il soit — formule de politesse très fréquente. La leçon de Levet (dieu y soit) et le contexte mettent le sens de cette locution hors de doute, mais la graphie il [= i] soulève pour quiconque s'occupe d'éditer les textes anciens un problème qu'il faut résoudre de manière à ne pas fausser la représentation des sons. Ma thèse, c'est qu'on ne doit jamais changer ou moderniser l'orthographe d'un texte si ce n'est pour mieux montrer ce qu'elle a dû signifier pour les premiers lecteurs. Or, dans la plupart des éditions dites « critiques » on trouve des modernisations qui ne font que détruire certains phénomènes de la prononciation ancienne, et il en est ainsi notablement de la graphie il (pour i), ou î (pour il) y etc. Que dans la conversation de notre époque (et non pas exclu- sivement dans la conversation dite « familière ») on prononce très souvent i au lieu de il ou de ils, c'est un fait qu'ont observé tous les phonéticiens, et comme ces pages n'ont pas pour but d'enfoncer des portes ouvertes, je reviens au moyen âge. Le phénomène en question, si souvent méconnu par les auteurs d'éditions critiques, n'avait rien d'incorrect aux yeux des écrivains médiévaux ; en tout cas, rien n'indique qu'ils l'aient regardé d'un mauvais œil. Au contraire, il se produit dans tous les manuscrits que j'ai lus, et dans d'innom- brables éditions anciennes, quitte à être « corrigé » dans les éditions modernes. Dans Le Roy et Levet on trouve plusieurs exemples de ce phénomène : [60} quils dieni qui sont aduoeas [Levet : qui dient qui] "* ÉTUDC SCm FATMEITI ver» dont Genin et Sehneegan» tkliuuit le vrai caractère en le < corrigeât > ainsi: Um lient «a iix *oat adroeas Sr.ho**gai» se fortine d'une acte : « 60 Le Ti. qu'Uz d. Le /t. /.. B. M. '= Le Rot. Levet, Bessesat. Malaunov] qui sont 'eorr. tf»prèt Jaeab . • A mon avis, ce n'est pas « corriger », c'est détraire et c'est moderniser an texte ancien à l'usage des gens qui n'aiment pas cette prononciation et qui souffriraient de la voir « enlaidir ■ le texte d'un cnef-d'aravre. '97] pleiut or a diea qui «y vist goutte [Levet : quit] [269] mU sont elles ej sans rabatre [Leret : ti tonl] ( 343] qui nj a iusqoes a pampehmo [345] les «sens qui me baillera [Leret : e/au'i} [472] et si tous dit ce sont trouâmes [551] bas se roules qui ne sesueille [Leret : q ait] [733] ne scav quoy qui Ta flageolaal [Levet : quil] [7351 qui tenible qui doje resuer [Levet : quil. . . quil] [767] lit auenoit quon tous onjst [Levet : si tduenoit] [997] mai* qui sache que ie le see [Leret : quil] [1076] et sil vous plaist vous il Tendres [Levet : *i. . . y] [1225] monseigneur [sic] et si vous plaisott [sic] _ 1553] ce quil luy a baille lauance [Levet : ce qui] Dans aucun de ces cas nous n'avons le droit de supposer que ti représente autre chose que t'i (= se il), car si (= « if » anglais) ne se trouve jamais, dans Pathclin, devant ie, oout, etc., ni devant l'article. On peut conserver, mettre en évi- Annr» I» mi caractère de toutes ces leçons, soit en les repro- juelles (pourvu qu'on les explique), soit en les mne chaque cas exigera pour être clair aux lec- )(nous sommes tous des lecteurs modernes !) et andre. Voici le résultat de ce dernier procédé : - (269) si — (343) qu'C — (345) qu'ï — (472) S5i) qui' ne — (733) quV va — (735) onY n/e — (767) t'il avenoit [Levet ; t'i 1 advenoit] — AINSI 11 (898) qu'V sache — (1076) et s il. . . vous y — (1225) et s'ï vous — (1553) ce qui luy, etc. Il suffira d'une note compréhen- sive pour expliquer toutes ces graphies. On n'est pas obligé de les justifier, pas plus qu'on n'est obligé de changer en oui tous les oïl qu'on rencontre dans les textes anciens. Ces treize exemples, et une foule d'autres, tirés tous de textes du xv 9 siècle (car ils y foisonnent), indiquent de quelle façon il faut lire le v. 1287 [qu'il ne scait ou il a laisse) et le y. 1432 (pour congnoistre quil bien me fait [Levet : qui bien me fait]. Au v. 1287 entendons : où ï Va laissé, et au v. 1432 : qui le bien me fait. 7. — Ainsi, v. 138. Pendant plus d'une minute après son arrivée chez le Dra- pier (vv. 99-135), il est permis à Pathelin de rester debout tandis que lui et le Drapier échangent des formules de poli- tesse, etc. Tout à coup, le Drapier l'interrompt (v. 135) en disant : Seez vous beau sire il est bien temps de vous le dire [Levet : le vous] [138] mais ie suis ainsi gracieux Si simple et clair que le v. 138 puisse paraître, je ne le comprends pas. Aux vv. 183, 255, 378, 436, 903 et 1496, ainsi exprime clairement la manière (« de cette façon », « comme vous voyez », etc.). Aux vv. 102 et 142, ainsi maist dieu que n'est qu'une façon plus énergique de dire « je vous assure que ». Au v. 111 (Ainsi vous esbatez), il peut signifier soit « comme ça » (« C'est comme ça que vous vous amusez » — c'est-à-dire, à travailler), soit « donc », « eh bien », « alors » (« Alors, vous vous amusez ? », « Vous êtes donc de U ÉTUDE SUR PATBEÙN bonne humeur? »). Au v. 1522 (ainsi potatif ne si fade) ce même vocable semble exprimer le degré (superlatif), comme « tellement », avec une idée de comparaison : H e deable il na pas visaige ainsi potatif ne si fade [Levet; manque dans Le R.J A moins que gracieux n'ait ici (v. 138) quelque sens ou quelque nuance qu'il ne paraît pas avoir ailleurs, notre tâche se borne à interpréter Ainsi. Est-ce que le Drapier se reproche ironiquement d'avoir invité ce client en perspective à s'asseoir ? ou bien, pour paraphraser, veut-il dire : « Asseyez-vous donc, monsieur. Il est grand temps de vous inviter à vous asseoir (j'aurais dû le faire plus tôt), mais ainsi (en vous invitant, enfin, à vous asseoir), je fais preuve de savoir-vivre, d'être gracieux). » Ou bien, h Un oubli, monsieur; pardonnez mon manque d'attention ; ce que vous disiez m'absorbait complè- tement ; mais, comme vous voyez (ainsi), je sais recevoir les gens avec la politesse qui leur est due. » Pour terminer cette discussion, le Drapier veut-il dire : « mais je suis un homme simple (il ne faut pas que mon sans-façon vous offense) » ? ou, enfin, se réprimande-t-il ezclamativement avec une lourde ironie, employant ainsi comme un Français moderne emploie- rait si ? Il me semble que nos exemples de ainsi admettent l'une ou l'autre interprétation, et il se peut qu'en jouant cette farce les acteurs du xv* siècle aient interprété ce vers tantôt d'une façon, tantôt d'une autre. C'est là une chose qui arrive encore de nos jours. 8. — Quoncques ne virent père ne mère, v. 217 En arrivant chez le Drapier, Pathelin n'avait pour tout capital que ung parisi (v. 375), il lui fait entendre que lui, Pathelin, a mis appart quatre vings escus. pour retraire une rente QUONCQÛES NE VIRENT PERE NE MÈRE *• Pour un moment, le Drapier paraît un peu soupçonneux, mais notre aventurier dissipe sans peine la méfiance de sa vic- time, et non seulement il dit tout men est ung en paiement mais il fait semblant d'avoir un trésor caché : [215] Ne me chault couste & vaille Encore ay ie denier et maille quoncques ne virent père ne mère Le sens du v. 217 paraît évident, mais quelle en est la syn- taxe et comment faut-il expliquer cette locution ? Le ms. La Vallière porte qui ne vit onc père ne mère, et le ms. Bigot (selon Lacroix) a cette variante encore plus radicale : Si tost ! Ne vous chaille ! Encor ay deux deniers et maille Que ma mère ne vit onc frère. [? = onc, frère] Ainsi donc, le ms. La Vallière fait de père ne mère le com- plément direct de vit, tandis qne le ms. Bigot semble faire un nominatif de son étrange ma, mère. . . onc frère. Comme ces deux manuscrits remontent à des imprimés connus, je ne les cite que pour le peu de jour qu'ils peuvent jeter sur la leçon pri- mitive, ou celle de Le Roy. Le problème est posé par la leçon de Le Roy, et il s'agit tout d'abord de savoir ce que c'est que # le qu de quoncques : que régime? ou que pour qui ? C'est-à-dire, est-ce l'argent qui oncques ne vit père ne mère ? Ou bien, faut-il s'en tenir à l'interprétation de Génin? « — un trésor caché, un boursicot, comme celui d'un enfant qui peut en disposer à sa fantaisie, parce que ni son père ni sa mère ne lui en demanderont compte ». Cette interprétation semble bien raisonnable, bien claire; cependant, au risque de paraître chercher la petite bête, et trop éplucher les mots, je citerai deux vers qui semblent rendre un peu moins saugrenu l'autre point de vue : ÉTUDE 5UB rAJBEUS Lad Ux ne Terrant soleil ne lune les eacus qui [qu'il] me baillera. Sauf dans le français dn peuple, on n'a actuellement que deux on trois locations fréquentes où que se dise pour qui (comme dans advienne que pourra), mais an xv* siècle les exemples abondent : « Et oultre disoit icellni manuais ange les paroUes qne sensuient. .. » (Piler.de Cime, éd. de Vérard, 1497, f. iii); « et ce qne n'estoît mort » (Commines, éd. Man- drot, III, 4, p. 196; cf., ibid., III, 5, p. 209) ; «. . . ce qu'est prédit » (Gringore, II, 147) ; « en termes que pleussent a Con- rard * (Cent IV. IV., éd. 1863, p. 116); « ce que mieux leur pleut » (ibid., p. 232); « Et que plus est » (ibid., p. 251); « O enfans pires des humains Qu'avez tel meurtre perpétré » (An. Th. Fr,, III, 121); « Pour son ame qu'es cieulx soit mise » (Villon, T., 1236); « par le sainct sang que dieu rea m (Pathetin 1385; Levet), etc. Si, maintenant, le qu de quonequet (v. 217) a la valeur de qui, il est possible que la locution quonequet ne virent ne père ne mère eacbe un adage dont parle Gaston Fébus dans Le Roy Modut (ms. fr. 616, f. 32, Bib. Nat.) : « Aucunes gens dient que oneques loup ne vit son père et cest vérité aucune fovs. et non pas tousiours. Car il auient que quant la loupue en a mené celluy loup que elle veut plus comme iay dit et les autres loups sesueillent. ils se mettent tantost aux routes de la loupue. et silz treuuent que le loup et la loupue sont ensemble, trestous les autres courent sus au loup et le tuent. Et pour ce dit on que loup ne vit oneques son père. » La cachette imaginaire de Maistre Pierre, serait-elle donc un orphelinat, ou s'agit-il d'une plaisanterie moins subtile ? LA GtUNT FhOIDURE Si 9. — La grant froidure f v. 245, et la date de Pathelin. Lorsque le Drapier affirme que [244] trestout le bestail est péri cest yuer par la grant froidure à quelTii^er fait-il allusion ? Ou bien cette grant froidure est- elle imaginaire? Quant au sort du bétail, le Drapier ment, car, comme nous l'apprenons plus loin, ce n'est point une grant froidure qui a tué le bétail du Drapier mais c'est son Berger (vv. 1035-1 340), et encore ce n'est pas trestout le bestail qui est péri mais un certain nombre de moutons et de brebis (w. 1039-44, 1091- 1108, 1244-48), que le Berger a assommés au cours de dix ans (vv. 1041-44), quoique, d'après son propre aveu (vv. 1141- 43), il en ait mangie plus de trente en trois ans Le mensonge du Drapier ne nous regarde pas ; il s'agit seu- lement de savoir si, oui ou non, la grant froidure de ce vers 245 correspond à une grant froidure réelle et de tirer quelque conclusion légitime de ce que nous pourrons trouver dans des sources moins suspectes. A mon avis, cest yuer est l'hiver de 1464 : « En l'an mil iiii c lxiiii, l'iver fut grant, si grant n'avoit esté passez estoient xxx ans, et furent les neefz plus grandes qu'on ne les avoit veues de mémoire de homme » (Chronique du Mont Saint- Michel, éd. de la Société des anciens textes français, p. 67). L'hiver de 1435 fut aussi fort sévère : « la neige tomba pen- dant quarante jours. . . Il fit alors bien froid; des arbres mou- 6 M ÉTUDK SUR PATBEUX mrent et les oiseaux se réfugièrent dans leurs troncs l . » Mais, comme on le verra plus loin, il y a plusieurs faits qui nous obligent à rejeter cette date (1435) en faveur de l'autre (1464), la seule possible si 1 allusion est réelle. Si cett yuer n'avait pas été marqué par une froidure assez sévère pour tuer trestoal le bestail, non seulement cette allu- sion aurait manqué de sel pour les premiers auditeurs de notre farce, mais (ce qui est encore plus à propos) Fauteur ne se serait guère avisé de la faire. Le fait même qu'une telle froi- dure s'était fait sentir et qu'un chroniqueur la consigne pour un hiver qui a précédé de si près la première allusion incontes- table qu'on ait trouvée pour marquer le terminus ad quem de l'époque dans laquelle notre farce a pu paraître, vient appuyer ma thèse. Correspondant à un événement suffisamment frap- pant pour qu'il fût consigné, comme notoire, dans une chro- nique, cette allusion n'aurait pas manqué de plaire. Avant de continuer nos recherches sur le terminus a quo y assurons-nous du terminus ad quem. Rien de plus sûr. Une lettre de rémission, signée par Louis XI avant Pâques (22 avril) en 1469, le détermine. Peu de temps avant cette date, Jean de Costes, clerc attaché à la chancellerie du roi, ... se trouvait [un soir] à boire avec plusieurs camarades en l'hôtel de maître Glaude Sillon, de Tours. Après souper, Jean de Costes s'étend sur un banc au long du feu, disant : « Pardieu ! je suis malade » ; et adressa ces parolles à la femme dudit maistre Glaude Sillon et dist : « Je vueil coucher céans, sans aller meshuy à mon logeys. » A quoi ledit Le Danceur [qui paraît avoir provoqué la querelle où il fut tué] alla dire au suppliant ces mots : « Jehan de Costes, je vous cognoys bien : vous cuidez pateliner et faire du malade, pour cuider coucher céans 2 . » i. Voyez P. Champion, François Villon, etc., I, 22-24 (M. Champion, oomme moi, a utilisé pour ces détails le Bourgeois de Paris). 2. Bibliothèque de VÉcole des Chartes, 2* série, tome IV, p. 259. Voyez aussi F. Génin (éd. de Pathelin), p. 15, et Petit de Julie ville, Répertoire, p. 197. (Génin ne cite pas tout à fait correctement.) la grant froidure s* Revenons sur la question du terminus a quo> Car les vv. 244-245 ne sont pas notre seul témoin. D'abord, posons à nouveau le problème de la valeur rela- tive des diverses monnaies qui sont mentionnées dans Pathe- lin. Pathelin a acheté six aunes de laine ; il demande : combien [276] monte tout Le drappier Nous le scauons bien [Levet : scauron] a vingt et quatre solz chascune les six neuf frans Pathelin Hen cest pour une ce sont huit escus [Malaunoy : six escus]. Comme la leçon huit escus n'est qu'une faute d'impression, corrigée en six aux w. 641, 1327, 1344, nous avons les équi- valences suivantes : 6 escus = 9 francs =144 solz. Faut-il prendre cette équation au sérieux? Et, si elle a jamais été exacte, en quelle année un escu valait-il un franc et demi, ou vingt et quatre solz ? Avant 1560, Etienne Pasquier avait songé à cette méthode de déterminer la date de naissance de Pathelin 1 . La base de son raisonnement étant (« on ne sait pourquoi », dit Génin) que « l'écu de Pathelin vaut trente sous », son raisonnement ne doit pas nous arrêter. Vers 1854, s'appuyant sur une ordonnance du cinq décembre 1360, et sur une autre du 17 septembre 1361, aussi sur le relevé que Du Cange a dressé (voir Moneta) d'après le registre de la cour des comptes, Génin trouve que « Le calcul s'établit aisément », et il tombe sur les années suivantes : 1353, 1354, 1355 et 1356. «J'ai vainement cherché cette coïncidence de valeur à une autre époque. Donc l'action, dans la farce de Pathelin [conclut-il], se passe sous le Roi Jean, vers 1356. Est-ce à dire que la 1. Recherches de U France, livre VIII, chap. 59, 84 ÉTUDE SUR PATHELIN pièce ait été composée à cette même date, au milieu du XIV e siècle? On serait tenté de le croire, mais il n'en est rien : le fait serait impossible », etc. Dans son Répertoire du Théâtre Comique au Moyen Age (1886), Petit de Julleville dit : « Ce procédé nous paraît, a priori, très peu sûr. Dans la conversation, Ton continue à se servir des noms de monnaies, qui n'ont plus cours légal, ou même n'ont plus d'existence réelle. C'est une habitude univer- selle dont on pourrait citer d'innombrables exemples : beau- coup de personnes âgées comptent encore par écus, quoique depuis un siècle il n'y ait plus d'écus... Au reste, ce pro- cédé de raisonnement ne mène à rien. » La comparaison que fait Petit de Julleville est mal fondée. Les monnaies dont il est question dans notre farce n'ont rien de figuré ; au contraire, les noms qui nous concernent corres- pondaient à des monnaies qui avaient cours légal, et si Pathe- lin dit ce sont six escus, c'est qu'au moyen âge on devait s'accommoder des pièces disponibles : si c'étaient les francs qui manquaient, on offrait des écus, etc. * Voilà pourquoi le Drapier dit neuf frans my fault ou six escus (v. 641) ; que Maître Pathelin le paie en francs ou en écus, cela lui est égal, pourvu qu'il lui paie ce qu'il lui doit. J'ai essayé de poser ce problème raisonnablement et de l'éclaircir un peu, autant que me l'ont permis les données dont je dispose ; d'ailleurs, en général, le but des présentes études est de poser et d'éclaircir certains problèmes que je n'ai pas pu 1. Fait bien connu ; voyez pourtant les Ordonnances de$ Roy s (xit* et xv« siècles) et Villon, Test., vv. 1266-72 : Item, vueil que le jeune Merle Désormais gouverne mon change, Car de changier envys me mesle, Pourveu que tousjours baille en change, Soit à privé soit à estrange Pour trois escus six brettes targes, Pour deux angelots un grand ange : Car amans doivent estre larges. (On allait jusqu'à se servir de monnaies étrangères pour compléter certaines sommes! Voyez Villon, Test., y. 1026.) LA GRANT FROIDURE «5 résoudre. Passons maintenant à d'autres témoignages relatifs à la date de Pathelin. Lorsque Pathelin leurre le Drapier en l'invitant à venir man- ger de son oie, fait-il allusion à quelque dicton ou proverbe déjà connu, ou crée-t-il une locution qui, sous diverses formes, est destinée à faire fortune ? Pathelin [298] Souffist il se ie vous estraine descus dor non pas de monnoye Et si mangerez de mon oye par dieu que ma femme rotist Quelles idées le vers Et si mangerez de mon oye a-t-il pu éveiller ou réveiller dans les esprits de ceux qui assistaient aux premières représentations de cette farce, ou dans les esprits des premiers lecteurs? Est-ce qu'ils en sentaient, dès qu'on le récitait ou qu'ils le lisaient, toute l'intention? leur permettait-il de prévoir quelle sorte de repas attendait le Drapier chez Maître Pierre ? L'oie, une oie, avait fourni le fond d'un dicton peu avant le terminus a quo (l'hiver de 1464) qui a été indiqué : en 1461 ou un peu plus tôt, Villon avait écrit : Les mendians ont eu mon oye; Au fort, ilz [les povres] en auront les oz : {Test., 1649-50.) Ici, encore, l'oie est imaginaire : Villon n'avait pas eu d'oie, pas plus que Pathelin, et si les deux allusions ont quelque chose de commun, d'évidemment commun, ce n'est que l'idée qu'une oie est un plat de luxe 1 et que l'oie dont il s'agit n'est pas réelle. 1. Faut-il le prouver ? Et tous les jours une grosse oye Et ung chappon de haulte gresse. (Villon, La«, 125-36). Après avoir amassé, vous pourres sans travail En hyver manger la grosse oye, etc. Voyez Montaiglon, Recueil de poésies françoise$, I, 462, et An. Th. Fr., III, 232. Ls Commune (dans une sotie de Gringore) parle de «mo n te ÉTUDE SUR PATHELTN Voici ce qu'a écrit M. Pierre Champion à ce propos ! « G. Paris (Romania, XXX, p. 392 [anno 1891]) a adopté le point de vue de Marcel Schwob qui trouvait dans ce legs [Testament, 1649-50] un souvenir du trait bien connu de Pathelin (antérieur dans ce cas à 1461) : Et si mangerez de mon oye (v. 300). J'avoue ne pas partager cette opinion. Paire manger de Voe est ailleurs employé par l'auteur de Pathelin comme une façon proverbiale de dire : berner quelqu'un (Éd. Schneegans, v. 177. Cf. Les oisons mainent les oes paistre, v. 1587). Et il y a par contre danâ le Pathelin des souvenirs du Testament (v. 367, 747). L'admirable farce parait bien dater de la seconde partie du règne de Louis XI et n'a rien à voir avec Villon *. » En effet, trompé à son tour par le rusé Aignelet, Pathelin lui demande : [1577] Me fais tu mangier de loa Mais il reste à prouver que ce soit là une façon proverbiale de dire : berner quelqu'un ; ce vers peut tout aussi bien n'être qu'un écho, un écho moqueur de la promesse : Et si mangerez de mon oye En vrai humoriste, Maître Pierre, quoique fort déçu, se moque de lui-même. Quoi de plus naturel? De même qu'il y a au théâtre « la scène à faire », de même il y a (si je puis dire) le vers à faire. Or ce vers, notre auteur l'a fait, et son vers ne doit rien de son piquant à l'existence (supposée) de quelque anecdote ou de quelque phrase proverbiale en vogue avant notre terminus a quo. Quant au v. 1578, Les oisons mainnent les oes paistre [Levet] c'est bien un proverbe et on le trouve au moins un siècle et demi avant Pathelin : oye » (Picot, R. G., XI, 557), et dans la Sottie du Monde, Genève, 1524, on lit : Pour ce tien toy telle diette : Despens peu ; la ou tu souloye Manger perdrix, mange d'une oye. Plat un peu moins cher. (Picot, R. G., XVII, tt. 274-76.) 4. François Villon, etc., 1913, I, 165, note 2. LA GRANT FROIDURE 87 Trop petis oisons sui pour mener aues paistre. (Gilles HMuisis, II, p. 114.) Poésies y éd. Kervyngde Leitenhove. « L'admirable farce » ne date pas « de la seconde partie du règne de Louis XI » (1461-1483); nous verrons plus loin si elle « n'a rien à voir avec Villon ». Parmi les centaines de proverbes ou soi-disant proverbes que Guillaume Alecis a entassés dans ses Faintes du Monde (Piaget et Picot, vol. I, p. 88, vv. 275-6) on lit : Tel dit : « Venez menger de l'oye », Qui n'a chieux luy rien appresté. De deux choses Tune : ces vers d' Alecis font allusion à l'épisode dans Pat he lin, ou bien cet épisode fut tiré d'une anecdote déjà courante et proverbiale. L'alternative qu'il faut adopter, c'est la première, car, dans le même ouvrage, Alecis fait une autre allusion incontestable à la farce de Pathelin (j'allais dire, à sa farce de Pathelin, mais c'est à M. Louis Cons 1 plutôt qu'à moi qu'il incombe de démontrer cette thèse) : [859] Tel a largement de blason Qui ne scait pas son pathelin ; Selon MM. Piaget et Picot, « nous n'avons malheureuse- ment aucune donnée qui nous permette de dater Les Faintes du monde avec quelque précision. Elles sont évidemment postérieures à VA B C D des Doubles [1451]; mais nous les croyons antérieures aux pièces religieuses de Guillaume Alexis ». Croyant avoir remarqué qu' « avec les années, le poète devient plus sérieux, plus lourd », MM. Piaget et Picot sont portés « à placer vers 1460 la composition des Faintes du monde ». Et ils ajoutent : « Une allusion à Pathelin que nous relevons au v. 860 ne nous parait pas s'opposer à cette hypothèse. » 1. A l'heure qu'il est, M. Coqs défend une thèse bien plus importante : il est aux tranchées ; mais souhaitons que M. Cons puisse reprendre ses recherches aussitôt que la guerre aura cessé. M ÉTUDE SUR PATHEUN Si ce que j'ai dit à propos de cest y uer est juste, il faudrait avancer la date des Faintes du Monde de cinq ans au moins ; leur terminus a quo serait donc Tannée 1465. La farce de Pathelin parait être le seul ouvrage littéraire auquel Alecis fasse allusion dans ses Faintes du Monde, et il y fait allusion trois fois. En voici la troisième : [317] Tel se confie en son bergier Qui luy cabasse ses moutons ; Pathelin [1 139] - Laignelet maint agneau de let luy as cabasse a ton mestre Ces trois allusions (y compris celle des vv. 859-860) semblent indiquer que la farce était déjà populaire; elles prouvent, à ne pas s'y méprendre, qu'elle fut composée avant les Faintea du Monde et que Fauteur de ce dernier ouvrage n'était pas un de ceux qui ne savaient pas leur patelin ; au contraire, elles prouvent qu'il le savait bien et qu'il l'aimait; c'est là un point qu'il faut signaler surtout à ceux qui s'occu- pent de la paternité du Pathelin, car Alecis était moine. Notre recherche de la date de Pathelin doit tenir compte d'un passage des Cent Nouvelles (No. 33). L'un des deux amants de certaine dame, ayant appris qu'elle accorde plus de faveurs à son rival, s'écrie : « Nostre Dame ! on m'a bien baillé de l'oye, et si ne m'en doubtoie gueres ; si en ay esté plus aisié à décevoir. » Si cette leçon est correcte *, baillier de Voye avait pris le sens détromper (d'une façon particulière) avant 1465, ou, ce qui est plus important, cette locution existait déjà en 1462, année de la mort d'Antoine de la Sale, à qui l'on a attribué la rédaction anonyme de ce recueil 2 . 1. Je cite -d'après l'édition de 4863, p. 462. Lacroix (dont toutes les productions sont suspectes) imprime : de V oignon. Il n'existe aucune bonne édition des Cent Nouvelles Nouvelles. 2. «Le recueil ne fut achevé et offert à Philippe le Bon qu'en 1462. » Joseph Nève, Antoine de le SaIIc, 4903, p. 90. LA 6RANT FROIDURE M En affirmant que Pathelin « n'a rien à voir avec Villon », M. Pierre Champion veut dire simplement que Villon n'est pas l'auteur de cette farce; il trouve, par contre, qu'il y a dans Pathelin des souvenirs du Testament (lisez, des Lais et du Testament) 9 et nous renvoie aux vv. 367 et 747. Considérons en premier lieu ce dernier vers : Guillemette [746] En ung tel or villain brutier [Lisez ort] oncq lart es pois ne cheut si bien Nous n'allons pas nous appesantir sur ce passage. Dans les Lais, v. 191 (Busche, charbon et poix au lart),lespois au lart ne sont mentionnés qu'à cause de leur bonne saveur; dans Pathelin y ce plat offre une comparaison : le Drapier est joli- ment tombé dans le piège que lui ont préparé l'avocat et sa femme : oncq lart es pois ne cheut si bien. Non, rien ne nous oblige à voir dans cette comparaison un souvenir des Lais ; nous pourrions y voir tout aussi bien un souvenir d'autres ouvrages ou un souvenir qui n'a rien de littéraire. Le v. 367 de Pathelin est plus significatif. Ayant dupé le Drapier, Maître Pierre s'en réjouit grossièrement : [364] le marchand nest pas desuoye belle seur qui le ma vendu par my le col soye ie pendu sil nest blanc cOme un sac de piastre le meschant villain challemastre ' en est saint sur le cul. . Peu après 1457, Villon composa une ballade dans le jar- 1. Le mot challemastre n'a été trouvé que dans Pathelin. Dans Le* Quinze Joyes de Mariage (11* joye) on lit que certain galant qu'on force par une ruse d'épouser une damoiselle avec laquelle il aura toutes sortes de malheurs « sera mis en la nasse »... « Et semblera ma r tin de cambray qui [= parce qu'il] en sera scaint sur le cul ». Ed. Heucken- kamp, p. 68. Selon Génin, « Martin et Martine sont deux figures de paysans qui frappent sur l'horloge de la cathédrale de Cambray. L'homme porte sur sa jaquette une ceinture attachée fort bas et serrée fort étroit. C'est une mode du xiv e siècle ». Dans la 37* des Cent Nouv. Nouv., on lit : « Car, la Dieu merci, les histoires anciennes, comme Matheolus, Juvenal, les Quinze Joyes de mariage », etc. 9ù ÉTUDE SUR PATHELIN gon ou jobelin d'une bande de malfaiteurs qui s'appelaient les Coquillards, et cette ballade contient un vers qui peut être la source du y. 367 de Pathelin : [11] Brouez moy sur ces gours passans, Advisez moy bien tost le blanc, Et pietonnez au large sur les champs, Qu'au mariage ne soiez sur le banc Plus qu'un sac de piastre n'est blanc 1 . Génin traduit : « Tombez-moi, camarades, sur ces imbé- ciles de voyageurs, et picorez abondamment dans la cam- pagne, afin, lorsqu'on vous jugera, de ne pas vous trouver sur la sellette plus blancs qu'un sac de plâtre. — Dépourvus, à sec d'argent 2 . » Consultons pourtant l'Enquête. Elle explique ainsi le mot blanc du v. 12 : « Ung homme simple, qui ne se congnoit en leurs sciences ou tromperies, c'est ung sire,, une duppe, ou ung blanc. » Depuis 1435 (traité d'Arras) ou 1444 (la trêve anglaise) les bandits qui se servaient de ce « langage exquis » et secret «régnaient... dans la Bourgogne, en Champagne, autour de Paris et d'Orléans ». Au mois de février 1455 (n. st.) Jean Rabustel, procureur syndic de Dijon, adressa aux juges son rapport sur la situation et, peu de temps après, on arrêta ., VI, 120.) Ici, il ne s'agit pas d'une vraie danse, mais il semble bien que l'auteur veuille exprimer l'idée d'une marche cadencée. Ces deux exemples auront plus d'intérêt si on les rapporte à une définition qu'on trouvera dans Lart et science de rheto- ricque pour faire rigmes et ballades (éd. d'A. Verard, 1493) : « La ricqueracque est en manière dune longue chanson faicte de couplets de six ou de sept sillabes la ligne et chascun cou- plet a deux diverses croisées la première ligne et la tierce de sillabes imparfaictes. » hiC A HIC ; DE PAR UNE LONGAÎNÊ ft* On voit que ricqueracque n'est qu'une variante ancienne de rie a rac. Si cette sorte de chanson ne s'appelait pas la ricquericque (ou ricquaricque), aussi bien que la ricqueracque, il n'en est pas moins évident qu'en dansant on disait, ou chan- tait, indifféremment rie a rac ou rie a rie, et que ces trois syllabes, qui à l'origine, n'étaient, probablement, qu'une de ces innombrables « onomatopées » qu'on trouve dans tant de refrains, avaient fini par prendre un sens précis, grâce au caractère de la danse dans laquelle elles figuraient. Comment tout cela nous aide-t-il à mieux comprendre le rie a rie de Maître Pathelinl On va voir, j'espère, qu'ici comme ailleurs l'auteur de notre farce a su produire un effet que le temps a fait disparaître, que ce rie a rie est plus riche d'humour qu'il n'en a l'air. Lorsqu'il s'agit d'auner le drap que Maître Pierre vient de choisir, au lieu de l'auner seul, le Drapier invite son client à l'aider : Le drapier Prenez la nous les aulnerons ' silz [= si] sont elles cy sans rabatre empreu et deux et trois et quatre et cinq et six Pathelin Ventre saint pierre rie a rie Ce qui résulte de cette façon d'auner, c'est un mouvement qui a dû ressembler à la cadence de deux danseurs, ressem- blance que le Drapier rehausse en comptant, chaque fois que les deux hommes aunent. Cette interprétation n'exclut pas la définition : « avec une scrupuleuse exactitude » ; elle la com- plète. Quant à Nenny de par une longaine, telle est la leçon de Le Roy, de Levet, et de plusieurs autres imprimeurs dont les éditions remontent à celle de Levet. 1. Le Drapier reut dire « Prenez là », prenez le bout du drap, la partie qui est près de vous ». Voyez Picot, Recueil général, XVII, vv, 202-3. H ÉTUDE SUR PATHËLÎN Beneaut (décembre 1490) invente la leçon Nenny en sanglante est raine, juron vigoureux ! . Le ms. La Vallière porte Par saint Jacques cTEspaigne, et, en 1532, Galiot du Pré (qui a réimprimé l'édition de Levet, tout en l'éditant çà et là) pré- fère Tant de peine mengaigne. En 1532, ou un peu plus tard, le scribe à qui Ton doit le mauvais texte du ms. Bigot sub- stitue Fot/ que doy les sains de Bretaigne^ et, vers 1549, Jehan Bonfons, tirant cette partie de son texte de l'édition que j'ai désignée par la cote « Arsenal, B. L. 11234 », ou de quelque autre édition du même groupe, répète la coquille langaige ! — Nenny ce nest que langaige. En 1854, Génin se croit obligé de lire :« Nenny, ce n'est qu'une longaigne», leçon qu'il aurait pu trouver dans l'édi- tion du British Muséum cotée » [B. M.] 242, a, 12 (1) * ». Or, Génin savait que « ce mot longaigne signifie ordinairement des latrines, un cloaque (Du Cange, sous Latrina). Mais [dit Génin] il avait aussi le sens, que ne donnent pas les glossaires, de longueur exagérée, abusive, soit au propre, soit au figuré. Par exemple, dans le Pescheor de Pont-sur-Seine : Je ne vous lerroie bouter Vostre longaine de boiel. (Barbazan, III, p. 186.) [Recueil Général des Fabliaux, III, 70.] « Dans la leçon que j'ai préférée, continue Génin, il signifie allongement, perte de temps 3 ». En 1859, Lacroix (le Bibliophile Jacob) more suo> emprunte la leçon de Génin, sans en avoir l'air, puis il se moque de 1. Dans lequel e$traine n'a que peu de sens. Voyez pourtant le t. 1451 (dans le Roy). 2. Génin dit : « J'ai suivi la leçon de l'exemplaire gothique sans date ni nom d'imprimeur, aux armes d'Huet (Bibl. imp., V, 4408 a). » C'est, je crois l'édition cotée actuellement « Ye 1292 » (Bibl. nat.). 3. Pour l'imprimeur qui a introduit cette leçon, longaigne pouvait toutaussibien avoir le sens « chose sale », « chose de mauvaise qualité » (significations justifiées par des exemples dans Godefroy). On pourrait citer bien d'autres variantes qui sont dues tout simplement à l'insou- ciance d'imprimeurs qui ont voulu amender le texte. RIC A RIC; DE PAR UNE LONGAINB 97 lui dans une note : « Génin n'a pas compris ce mot qu'il tra- duit par perte de temps ! Il s'agit ici du chef de la pièce de drap, ou de la lisière ; Pathelin veut dire que le Drapier lui offre ce qui ne vaut rien *. » Comme ce n'est pas par pudeur que Beneaut et les autres ont introduit leurs variantes, on peut dire que dès 1490 la locution de par une longaigne avait commencé à intriguer les lecteurs de Pathelin ; tâchons de l'éclaircir. Au xiii* siècle, longaigne avait signifié « latrine », etc., et on l'avait employé comme terme d'injure grossière, mais le sens « allongement » [longaigne de boiel = vit) est peu sûr et aucun des exemples qu'on cite n'indique que ce mot ait jamais signifié « perte de temps » ou « lisière 2 » ; la leçon Nenny ce nest quune longaigne n'est probablement qu'une altération due à quelque imprimeur qui aura mal lu le con- texte, ou qui aura cru devoir remplacer la leçon de par une longaine (longaigne) par quelque chose de plus intelligible. Acceptons la leçon de Le Roy, de Levet, de Le Caron, etc., et tâchons de voir cette scène. Le Drapier et Pathelin se mettent à deux pour mesurer le drap et, à chaque mouvement du drap, Pathelin triche en le tirant un peu trop vers lui. En tout cas, il est content de Taunage : Ventre saint pierre rie à rie Alors le Drapier, désirant montrer combien il est scrupu- leux, demande : Aulneray ie arrière 1. Lacroix fausse l'interprétation que donne Génin et ne cite aucun document pour appuyer la sienne. 2. Les exemples que cite Godefroy sont tous, apparemment, du xm* et du xiv* siècle ; pour le xv e siècle, je n'ai trouvé que l'exemple dans Pathelin. Les Ordonnança des rots emploient le terme lisière (voyez, par ex., vol. XIV, p. 472, ordonnance du 15 octobre 1458, et passim). Les significations que Godefroy offre pour longaigne soni : «latrine, cloaque, lieu infect, excrément, chose sale, chose de mauvaise qualité » et, «en parlant de personne, terme d'injure grossière, répondant au mot excré- ment. » Voyez Recueil Général des Fabliaux, I, 75, I, 203, 1, 308, II, 73, II, 254, V, 229; Renart (éd. Martin), VII, vv. 783-90; Aucassin (éd. Suchier, § 24). Rien dans Cotgrave. 7 ftS ÉTUDK SUR PATHBUN o'oat~à~dire, derechef, pour la aeoonde foU '. A>iuty, 8 1 écria Pathelin, et n'étant pas homme à s'occuper de bagatelles (peu loi importe que le Drapier loi ait donné, cm qu'il ait pris, quelques pouces de moins, ou quelques pouces de trop 1), il jure de par une long aine y juron qu'il fait suivre de la décla- ration, en apparenoe très naturelle, en réalité ironique, [qu'jil ya ou plus parie ou plus gaigne en la marchandise Car de par une longaine est bien un juron, comme le prouve sa forme même (cf. de par las dyablea, v. 652), et à coup sAr oe n'est point une faute d'impression. Pourquoi Pathelin dirait-il : « Ce n'est qu'une lisière » ? quand même oette tra- duction aurait l'appui de quelque exemple oertain ? Que ce mot puisse suggérer l'idée d'une longueur excessive, oela est fort possible, et oe serait ajouter à l'opportunité du juron ; pour- tant, rien ne prouve que oette longueur excessive soit due à la lisière. Et quant à l'interprétation qu'offre Génin (m allonge- ment, perte de temps »), quoique raisonnable, elle n'est pas nécessaire et, pour l'offrir, il a recours à une édition imprimée au moins vingt-cinq ans après celle de Le Roj. Un Pathelin moderne dirait, peut-être, « flûte !» ou « sut ! » * 44. — Flageoler, v. 476. [474] helas ce nest pas maintenant ferez vous quil fault rigoler et le me laissez flageoler car il non aura aultre chose t, « Geste femme si futt arrière de soa fils visitée. . ., » (CenJ M>u». Jfcuftr,, W, m3, p. W3 ; of. U*e\, pp. 2S9, 492). Laeroix traduit : « Ba plus, davsatoge* » Comme amar* pouvait signifier « dans l'autre sans», il J « peut-être ua calembour. Cl. « Et garde d> tourne? arrière » (F*rc* ofa siniser, vexe la fia), e'esUhdira, « Garde-loi d*y retourner encore»* Ho. plus bas Troinlème illnitrUion de Level quoj>8cot0afmi)mepai)lBefo6es diafaii) ma; portemon auoit etpinttcequifajpcuftaïunt oc(ii(eiefetDj>8eetmfcfians mèfmeiitfes6n«ittsBt6c§«mp» mccnBufmfotesfemici) «qui iat> toufioiitefflit Su 6ta) ifnemopaspo«t6io)8«66« quoy dea chascun me paiat de lobes Quatrième illustration de LeTet FLAGEOLER 99 Que signifie flageoler ? Génin cite Le chemin de pauvreté et de richesse , poème de Jean Bruyant, xiv 6 siècle : Mais bien croi qu'au derrain creusse Barat, s'autre conseil n'eusse. Car si bel m'avoit flageollé Que tout sus m'avoit affbllé. « Car il m'avait si bien joué du flageolet, qu'il m'avait rendu fou I » Lacroix : « Mystifier, jouer ». Schneegans : «marmotter». Déjà vers 1363, ce verbe avait, outre son sens propre, un sens métaphorique : Ainsi chascuns me rigoloit, Pour ce que ma dame voloit Que nos amours fussent chantées Par les rues, & flajolées ; Et que chascuns apperceust Qu'elle m'aimoit & le sceust. (Voir-dit f Yv. 7606-11.) Faut-il voir en ce participe un sens défavorable ? S agit-il tout simplement de l'accompagnement instrumental, le flajol ou le flageolet servant à embarrasser davantage le poète (Machaut) en rendant ses amours encore plus attrayantes au public ? Et que veut dire le passage suivant ? Et encore vous ay je en convent Que partout vos lettres flajolle Et monstre, nés à la carole. ( Voir-dit, p. 301 . ) Ici, on ne peut prendre flajolle au pied de la lettre, mais le sens n'est pas clair, quoique la dame semble se moquer des lettres de son amant. Peut-être quelques exemples du xv* siècle, ou du xvi 6 , nous permettront-ils de comprendre un peu mieux ce que veut dire Maître Pathelin. Consultons deux passages de Guillaume Alecis : iOO ÉTUDE SUR PATBELîN Tel te paist de ballet parollet Qui est uug souverain trompeur ; Tel en beaulx termes te flageolle Qui est ung asseuré pipeur. (Le* Faintes, etc., w. 441-44.) On dirait une allusion à Pathelin. N'est-ce pas lui, le vrai Tel? C'est encore Alecis qui, dans Le Martyrologue des faulses langues écrit ceci : Faulx détracteurs, mencongiers raporteurs, Qui sans cesser sur tous estatz mesdictes, Et vous aussi, vilains blasphémateurs, Grans séducteurs, des bons persécuteurs, Voiez ci com, par leur langues mauldictes, Sont en enfer rosties, arses et cuytes Maints povres âmes, et pendues a douleur Par crualz dyables, dont ont esté induictes A tout mal dire, comme toy, flajolleur. MM. Piaget et Picot ne définissent ni flageoller {flageolle) ni flajolleur. Est-ce que flageoler (v. 476) — et le me laissez flageoler — veut dire, « Et laissez-moi lui jouer de mon fla- geolet » (flageolet imaginaire), c'est-à-dire, lui exécuter quelques sottes mélodies, comme font les joueurs de flageo- let ? Citons d'autres passages : [526] deliurez moy dea. ie demeure beaucoup sa sans plus flageoler * mon argent Le Drapier s'en va ; Guillemette : [732] Paix iescoute ne scay quoy qui va flageolant 3 il sen va si fort grumelant qui semble qui doye resuer i. Rien n'indique que Guillemette « ait marmotté ». 2. Peut-être la voix du Drapier prend-elle des accents différents, plaintifs lorsqu'il flageole, etc. • * • • •• • PlagbolëR • ; ^ ;. # ... loi • • • ■*— en marmottant, peut-être; marmotter est la ## trOTûction/ qu'offre Schneegans, et pour chaque exemple. On peut se. //..• demander d'où Schneegans l'a tirée. Pathelin prie le Juge de faire taire le Drapier : [1448] et par dieu cest trop flageolle Pourquoi dit-on « flûte ! »? Faut-il rattacher le verbe flageo- ler à l'art de l'oiseleur ? Ce n'est pas que du flageolet, ou du flajol, qu'on jouait en flageolant : A chascun mas ont assez fltjolé Et de musette, de fleuste et de bedon. (R. An. po. fr., X, 214.) En général, flageoler semble s'être employé (surtout au XV e et au xvi 9 siècles) dans un sens ironique, mais il n'est pas facile d'en saisir les nuances. J'ajouterai quelques exemples qui aideront peut-être à éclaircir les quatre passages de Pathelin. Si vous allés à eux parler Et escouter leurs beaulx esditz, Hz [les prescheurs] scauront si bien flageoller * Qu'i vous mettront en Paradis, etc. (R. Po. fr., XII, 69.) Puisque ainsi est, sans flageoller, Venez moy ayder a rhabiller, etc. (Farce de Jeninol, dans An. Th. Fr., I, 399.) Prenez suin de jambes de grue, Et l'en frottez sans flageoler ', Et tantost sera saine et drue. (La médecine de maistre Grimache, dans R. Po. fr. f I, 167.) Mais que ne tombez point aux pattes, Quelque chose qu'on en flageolle, etc. ' (R. Po. Fr., I, 169.) i. Cf. Pathelin, v. 476. 2. Cf. flageoler en français moderne (terme de manège), au figuré : avoir un tremblement dans les jambes (Dict. gén.), à cause de quelque faiblesse. Faut-il traduire ici par « vigoureusement » ? 3. Qui qu'en grogne était une phrase fréquente. •, • • • • t • • •• « » - • • • îw ...•/. \; \ «TlJDK sur pathelin • .• Que tu as des propos malfiz, Esse à toy à tant flageoller ? * Mais de quoy te viens-te [sic] mesler ? Tu faite une grande harangue, etc. (Le quaquet des Femmes, dans B. Po. fr., VI, 184.) Ajoutons à ces passages les définitions que donne Cotgrave (1611): « Flageoler. Topipe, or play on a whistle. « Flageoler en l'oreille. To flatter ; to whisper. < Flageolet : m. A pipe, whistle, flûte ; also os Flageollet. « Flageoleur : m. A piper, a whistler ; also a consener, cheater, conycatcher, notable deceiver. » A mon avis, ces exemples indiquent le développement sui- vant : De bonne heure, on a dû se servir du flajol, du flageo- let ou d'autres instruments semblables, pour attirer les oiseaux dans les gluaux ; de là l'idée d'une sorte de musique par excellence triviale, bien propre à tromper les bêtes (cf. l'em- ploi de chanter aux w. 7, 388, 402, 450). Ce verbe exprime- rait donc à peu près ce qu'exprime pipen dans un vers de The Knighïs Taie (1837-39): That oon of you, al be hym looth or lief, He moot go pipen in an yvy leef : This is to seyn, she may nought hâve both, etc. Les définitions de Cotgrave semblent indiquer à peu près quel sens on doit attribuer à ce verbe dans chacun des quatre exemples ; ce qu'il enregistre pour flageoleur serait à ajouter à ce qu'il met sous flageoler 2 . 1. Peut-être, « à dire tant de sottises ». 2. Le français moderne a pour ce verbe le sens argotique « flatter » (cf. Cotgrave) ; la langue littéraire ne parait lui donner que deux sens : «jouer du flageolet » et « vaciller en marchant ». NE GARDER LEURS 103 \2. — Ne garder Veure, v. 491. Pathelin [490] Or laissez celle bauerie Il viendra nous ne gardons leure Quant à nous ne gardons leure, M. Nyrop cite la Vie de Saint Alexis, strophe 61, la Mort de Garin, w. 4547-50, les Enfances Ogier, vv. 1155-8, Berte aux grans pies, w. 858- 62 et le Miracle V, w. 529-32. Ses citations le portent à la conclusion que voici : « Le vers de notre texte veut donc dire : nous sommes préparés à la visite du drapier, nous l'at- tendons tranquillement 4 . » On verra que la locution nous ne gardons leure est suscep- tible d'une, autre interprétation qui en fait une expression d'impatience ou d'incertitude à l'égard du moment où un évé- nement attendu peut avoir lieu. C'est cette dernière interpré- tation que semble exiger le contexte des w. 490-91 . Exami- nons certains autres passages : Si la comandent atorner Au» damoiseles qui la gardent Et qui le jor et Teure esgardent, Dont eles sont forment iries ; etc. (FaM.,1,48, M. etR.) 1. Le verbe veoir pou y ait remplacer garder, ou etgarder, mais ne veoir Veure parait avoir toujours exprimé l'impatience : Quant vendra ? qu'a venir demore 1 Je ne quit ja voer celé ore Que je vos tiegne entre mes bras ; «le. (Fsfcl., VI, 17. M. et R.) Cf. Don Quijote, I, chap. r?, ad fin. : « Hochas, puea, de galope y aprisa las hasta alll nunca vistas ceremonias, no viô la hora Don Quixote de verse acaballo, y salir buscando las aventuras »; etc. 104 ÉTUDE SUR PATHEUN Ici, esgardent veut dire, par excellence « attendent », « attendent avec impatience 1 ». Par sa forme comme par son sens, il correspond au verbe italien sguardano, à côté duquel on trouve risguardano y riguardano et le simple guardano, qui ont tous trois la même, ou presque la même signification. Pareillement, en vieux français, esgarder (voyez ci-dessus) et le simple garder peuvent signifier ce qui n'est signifié actuel- lement que par regarder 2 , quoiqu'il soit resté le substantif égard : Guardent aval vers la marine, etc. (Marie de France, Lais, G., v. 266.) Je vi ore vostre seignor Qui revendra, je ne gart l'eure. (Fabl. y I, 250, M. et R.) C'est-à-dire, soit « il me tarde de le voir », soit « bientôt — je ne sais pas au juste à quelle heure il arrivera ». De même, ou presque de même : Ge ne gart l'heure que il viegne. (Fabl. y II, 106, M. et R.) Notre cinquième exemple ancien exprime surtout l'impa- tience : [II] Ne garde l'eure qu'il ait fait; Moult forment se haste et etploite. (FabL, II, 90, M. etR.) Examinons maintenant plusieurs passages qui indiquent que ne garder Veure (sous diverses formes, mais en général au présent de l'indicatif) pouvait exprimer simplement le doute qu'on éprouvait ou l'ignorance où l'on était au sujet du moment où un événement probable pourrait avoir lieu : 1. Kr. Nyrop, « Observations sur quelques vers de 11 farce de Maître Pierre Pathelin », dans Oversigt over det Kongeligc Danske Videnska- bernes Selskabs Ferhandlnger, 1900, n° 5 (Bulletin de VAcad. des Se. et Lettres, Copenhague). 2. Voyez Warnke, Les Lais, glossaire {garder). Dans le Mist. de la P., t. 25510, esgarder = garder = regarder. NB GARDER LEVRE 105 Oi l'ai dire et si est avenu : qui tôt covoite, ce avons nos veu, ne garde l'eure qu'il a tôt perdu. Ainsi parle Agolant dans le Roman de Fierabras (vv. \ 407- 09), et il veut dire que celui qui convoite tout ne tient pas compte de l'heure où il aura tout perdu ; sa convoitise le préoccupe, mais à un moment quelconque la Fortune peut le priver de tout ; le malheur viendra le surprendre. Voici deux passages moins anciens : Mère, le celer n'y est preux. Par foy, bien vouldroie mourir : Je ne gar l'eure que jesir Doie d'enfant. {Miracle VI, 272, vv. 529-32.) Celle qui parle veut dire qu'à un instant quelconque elle peut accoucher, et elle croit cet instant bien proche. Pareille- ment : Mère Dieu, de dueil démener Ay je cause? Certes, oil, Quant cy me voy en tel péril Que ne gars l'eure qu'en mer verse. (Miracle XXIX, vv. 1722-25.) Pour mettre le lecteur à-même d'interpréter à sa guise le vers de Pathelin, j'ai tàohé d'éclaircir le développement de la locution ne garder Veure, et je crois avoir montré quel sens elle doit avoir dans Pathelin ; ces derniers exemples * nous autorisent complètement, me semble- t-il, à entendre par la variante nous ne gardons Veure : « nous ne savons à quel 1. Ajoutez-y ceux-ci, de Perce forest (xv* s.) et de VA B Cdes doubles de Guillaume Alecis (1451) : « Adonc s'appareillèrent les trois dames pour vestir le jouvencel ; si ne gardèrent l'eure qu'elles veirent [= tout à coup, elles virent] près d'elles tendu ung petit pavillon. » (Texte de Bartsch, Chr., éd. 1913, p. 307, ligne 29). Et : Tu ne gardes l'eure qu'es pale Et mort te coeuvre de sa palle. (Piaget et Picot, w. 1012-13.) « 10« ÉTUDE SUR PATHELIN instant [le Drapier arrivera]. » Pourquoi Pathelin dirait-il à Guillemette que lui et elle sont préparés à la visite du Dra- pier? Et qu'est-ce qui peut justifier l'idée qu'ils peuvent l'at- tendre tranquillement? Surtout si l'on tient bien compte du contexte, l'interprétation qu'offre M. Nyrop semble non seu- lement peu probable mais impossible. 13. — Sans le mien, v. 547. Le Drapier [544] Nesse pas céans que ie suis chez maistre pierre pathelin Guillemette Ouy le mal saint mathurin sans le mien au cueur vous tienne parlez bas Le mal que Guillemette souhaite au Drapier, c'est, bien entendu, la folie. Mais pourquoi interrompt-elle sa malédic- tion? Comment expliquer sans le mient Évidemment, c'est une formule d'exorcisme, mais quel substantif faut-il sous- en tendre? Consultons le Borna n de Renard : « Sire Brun », dit Bruianz li tors, « Maldaheit ait sans vostre cors Qui ja conseillera le roi Qu'il prende amende del desroi, etc. (Ed. de Martin, vv. 79-82.) Ici, vostre cors remplace, approximativement, le pronom vout y comme dans Pathelin : [186] vostre corps ne fine tousiours [tousiours] de besoiçnier et, en intercalant sans vostre cors, Bruianz veut dire qu'il SANS LE MIEN 107 exempte Brun des mauvais effets de sa malédiction, ou bien (ce qui semble moins probable) il veut s'excuser d'avoir à maudire qui que ce soit en la présence de Sire Brun. Le con- texte indique que c'est bien une formule d'exorcisme et que l'exemption de Sire Brun n'est qu'apparente, tandis que la formule qu'emploie Guillemette n'a aucune nuance d'ironie, quoique sa signification ne soit pas tout à fait claire. Il est probable que la locution sans le mien (comme sauf vostre grâce, vostre mercy, révérence parler, etc.) ne fut employée d'abord que dans un contexte où personne n'aurait eu de difficulté à la comprendre complètement. Ainsi, par exemple, un Bruianz li tors quelconque pouvait amoindrir, on sembler amoindrir, l'étendue d'une malédiction en inter- calant sans vostre cors, ou quelque ' autre formule du même genre, sur quoi un autre personnage aurait pu étendre l'effet de cet exorcisme en ajoutant et sans le mien, ou ce qu'exi- geaient les circonstances. Au v. 547 de Pathelin, les trois mots sans le mien ne sont obscurs que parce qu'ils ne se rapportent plus à ce qui pré- cède, ou s'y rapportent très mal. C'est-à-dire, sans le mien n'est ici qu'une formule égarée de son contexte primitif et, par conséquent, c'est une formule assez difficile à comprendre tant qu'on n'a pas réussi à en trouver le vrai point de départ. Comme Guillemette prononce ces trois mots, elle doit se signer, et on peut imaginer que Pathelin fait de même aux vv. 765-66 : Or paix riace ie regnie bieu que ia ne face Cette façon d'atténuer ou de détourner une malédiction ou un blasphème se rencontre dans d'autres textes ; voici deux pas- sages qui serviront à éclaircir davantage ceux de Pathelin : Mais pendu soit il, que je soye, Qui luy laira escu ne targe. (Villon, T., 916-17.) C'est-à-dire, Pendu soit quiconque léguera à « ma chiere 108 ÉTUDE SUR PATBEUS Rose » écu ou targe. On voit qu'en intercalant que je soye, Villon semble se maudire lui-même — c'est une formule ! . Enfin, ceci : Que mauldit de Dieu (sans péché, To.utes fois, le puisse je dire), Soit la pu [tain]... (Farce du munyer, éd. 1859, p. 245.) Comme le v. 547 n'a que sept syllabes, Schneegans suggère de l'amender ainsi : « sans le mien », ou « mais sans le mien ». La première de ces altérations ferait un con- tresens, et « mais » ne serait qu'une déplorable cheville; mais n'est pas le mot qui manque. 14. — Lui pour le lui, v. 1290. Pathelin [1287] Je sans mal et fault que ie rie Il est deiia si empresse quil ne scait ou il a laisse il faut que nous luy reboutons Comme on l'a vu (supra, p. 76), au XV e siècle et à d'autres époques, il s'est prononcé i, non pas peut-être toujours, mais très fréquemment, même devant une voyelle. 11 s'ensuit qu'en changeant il a laisse (v. 1289) en « il l'a laissé » (c'est-à-dire, son propos) Lacroix n'a fait que contribuer à effacer un phé- nomène qu'il aurait fallu mettre en évidence, car Maître Pathelin n'est point un « devoir » d'écolier moderne et il ne convient pas aux éditeurs de donner des leçons de français au génie qui l'a écrit, ni même aux imprimeurs auxquels nous 4. Tobler, VermiiehU Bêitrigt, I (4886), n* 47, p. 402. LUI POUR LE LUI 109 devons le seul texte qui nous rapproche de l'auteur. Pour garder l'authenticité du v. 1289, tout en le rendant plus intel- ligible, complètement intelligible, on n'a qu'à l'imprimer ainsi : qu'il ne scait ou i Ta laissé [ou bien : f Va]. La leçon luy reboutons est peut-être plus difficile. MM. Paris et Langlois offrent l'émendation « l'y rebou- tons », et ils expliquent : « L'y raboutons, l'y remettions ». Cette émendation ne repose sur aucune variante et elle n'est pas nécessaire, tandis que luy reboutons est conforme au génie de la langue ancienne et perdra son obscurité apparente aussitôt qu'on aura consulté quelques documents. Ici, luy représente le luy, et le pronom supprimé a pour antécédent [son] propos : Le iuge ' [1283] Paix de parle dyable vous lauez [Lisez : bàuex] et ne scauez vous reuenir a voitre propos sans tenir la court de telle bauerie Pareillement, au v. 761, on lit : ie luy baille en ceste place (c'est-à-dire, je le luy baillé [ — mon drap]. Dans Pathelin, ce sont les seuls exemples assurés de luy pour le luy (au v. 1145, ie croy que luy bailleray belle, luy peut représenter la luy). Mais, dans d'autres textes du XV e siècle, les exemples de luy pour le luy abondent; luy pour la luy est plus rare : <( Celluy qui luy ousta [l'anneau] luy fut mauvais varlet de chambre » (Commines, éd. Mandrot, V, 9). — « Le roy luy accorda » (Ibid., V, 2, p. 353). — « Mons r du Bouchaige et moy le vouasmes a monseigneur Saint Claude ; et tous les aultres... luy vouèrent aussi » (Ibid., VI, 6, p. 44). — « . . .le jeune duc n'osa denyer de luy bailler » (Ibid. y IV, 1, p. 260). — « Quel jour fusse [=fut ce] que tu luy fis? » [c'est- à-dire, l'enfant]. (Farce du Galant qui a fait le coup; dans Rousset, I, 13). — « Je luy baille (c'est-à-dire lobligacion]. M* ÉTUDE SUR PATEEUS [Mist* V. 7\ t. 38139 a.) « ...elle scait bien qui luy ha donné » {ArrtsU d\\mu>r$, XXVIII, éd. 1731, p. 285). — « Et pour tant je hir meneray » [ma femme au diable] (An. Th. Fr. t 111, 463K — « Mais de peur qu'on ne luy desrobe, je l'ay prinse pour mettre a point » (Ibid., I, 262). — « Qui luy portera ? [ceste ballade \ Que je voye » (Villon, 7\, 936). Etc. Quant à {r*\bomter> il aTait souvent le sens qu'exige mon interprétation de fojr \l*!t = fe '«y), c'est-à-dire, «il faut que nous hiy reboutons son propos ». Voici deux exemples qui serviront à compléter notre démonstration : « En son dan- gier bouter ne m oseroye » v Charles d'Orléans, éd. Héricaut, p, 3V « Boutei lui en la main ceci. Vadit cum urina ad Medi- cmm » ■FHcoU A. (».. XVII, t. 222; aano 1524). Mais ces exemples n % ont rien que de fort banal, et peut-être faudrait-il s'excuser de les avoir cités. On pourrait défendre reroendataou de MM. Paris et Lan- ^)i\b en soutenant que le Jry en question n'est qu'une faute d'impression ; ne vaut-U pas mieux essayer de justifier le texte tel quM «t, et uVrotr recours aux hypothèses qu'en déses- poir de La scène du procès Cinquième illustration de Lcvct ®« i>ioj«Siei) fafcfofij!«eefleffe6io)f«f(*r ïtSeraut »* Pathelin veut être payé Sixième illustration de Levct APPENDICE LISTE SUPPLÉMENTAIRE DE VERS AYANT BESOIN D'UN COMMENTAIRE Comme les pages qu'on vient de lire sont loin d'indiquer tous les problèmes que présente le texte de Pathelin, j'ajou- terai une liste des vers que je n'ai pas pu considérer, faute de documents ou faute d'espace. Ces vers soulèvent des questions très variées : des questions purement linguistiques (morpho- logie, phonétique, syntaxe, sémantique), des questions de versification, de mœurs et de coutumes, de psychologie et de construction artistique (les unités, etc.). Restent à considérer plusieurs questions qu'aucun vers ne soulève directement, telles que le fond historique, l'atmosphère morale, l'identité de l'auteur et la source ou les sources de son œuvre ; puis, il y a les analogues et les allusions, les rapports de Pathelin avec d'autres farces, etc., et ce n'est pas tout, il s'en faut. Voici la liste des vers (outre ceux dont j'ai parlé dans le chap. a), qui me semblent obscurs ou imparfaits et qui exigent, par conséquent, des recherches approfondies et une documen- tation vraiment explicative : I. V. 7: Sens exact d'aduocassaige (adocasserie y aduocacion). — II. V. 41 : sept syllabes. — III. V. 62 : ceste bauerie. Cf. w. 490, 1286. — IV. V. 76 : ung gris vert. Cf. w. 90, 92, 200-2, 228. — VI. V. 134 : et puis lors. Temps de estoit. — VII. V. 135 : ung des bons. Syntaxe et ponctuation. — VIII. V. 141 : quil me dist. D'autres exemples contemporains. — IX. V. 173 : denrées. — X. Vv. 198-207 : Explication géné- rale et sens de monnoye. — XI. V. 202 : que cest douleur. — 114 ÉTUDE SUR PATBEUN XII. V. 212 : crame. — XIII. V. 259 : le de brucelle. - XIV. V. 278 : pour une. — XV. Vv. 347-8 : entendeur. Cf. 1083, 1469. — XVI. V. 359 : couuerture. — XVII. 403 : brester. Cf. brette, v. 433. — XVIII. Vv. 464-72 : Originalité de cette ruse. — XIX. Vv. 304 et 494 : quiconque*. — XX. Vv. 498-9 Coutume. — XXI. 575 : fors que de noise. — XXII. V. 581 Syntaxe de me. —XXIII. V. 588 : forge. —XXIV. Vv. 6134 marmara carimari carimara. — XXV. V. 693 : tout en pré- sence. — XXVI. V. 713 : il . . .joindre. — XXVII. Vv. 746- 7. — XXVIII. Enfin, diverses choses dans les vers suivants (le lecteur ne manquera pas de reconnaître ce qui rend ces vers plus ou moins difficiles ou dignes d'un commentaire) : 765, 777, 789-90, 797, 806, 808-9, 838, 876, 878-80, 890, 896, 898-9, 943, 951, 956, 988, 1015, 1034, 1035-6, 1061, 1069, 1073, 1112, 1116, 1117, 1120-1, 1142, 1155, 1159-60, 1184, 1192, 1203-04, 1207, 1213, 1249, 1271-2, 1279, 1346, 1351, 1351-2, 1413, 1441, 1459, 1489,1495, 1497, 1499-1500, 1526, 4589. mmtm INDEX Abbé d'Iverneaux, 92. Abréviations de mots, 20. advocat dessous l'orme, 55-60. ainsi [gracieux], 77-78. Alecis Guillaume, 40, 21, 54, 59, 87, 91, 100. aprins a clerc et aprins a lettre, 64-66. au feu (correction due à Levet), 9. Béarn (comtesse de), bibliophile, 34. Beneaut (Germain), imprimeur, il. 13-14. Bibliographies de Pathelin, 1. Bigot (le manuscrit), 52. Bineault. Voyez Beneaut. blanc (signification de), 90-92. Blason de Faulses Amours, 10, 51. Voyez Alecis. « bois » (signification du mot), 11. Bon f on s (Jean), imprimeur, 25. British Muséum, éditions de Pa- thelin *v, 1, 39-41. brunette pour brucelle [Bruxelles], 21. cabasser, 52-55. cabusare, 53. capitales (emploi des lettres), 6. Caron (Pierre Le), imprimeur, 15- 22. Cassures comme indices d'anté- riorité, 7, 11. Cent Nouvelles Nouvelles y 88. Champion (Pierre), 66, 86, 89. Voyez Villon. chaudes lestes et saiges testes. 6, 16, 67-69. cheuz pour chez, 21. Chevalier délibéré (Le), 16. Claudin (Anatole), 2, 8. Colophon de Beneaut, 14; de Le Caron, 15; de Herouf, 28; de Treperel, 32. combien vrayement, 70. Condamnation de Banguet (La), 62, 71. Cons (Louis), 10, 87. Coppinger (bibliophile), 9. Coquillard, 61 ; les Coquillards, 90-92. Cortegiano (Il\, 66. Costes (Jean ae), 82. Cotgrave (Randall), 54-56, 72, 102 etpassim. Date de Pathelin f 81-92 ; date du Pathelin de Le Roy, 8 ; date du Pathelin de Levet, 10-12 ; date du Pathelin de Beneaut, 11-13 ; date du Pathelin de Le Caron, 15, 22; date du Pathelin de Treperel, 32 ; date de la pre- mière (?) édition de Treperel, 35 ; date du Pathelin de Malau- noy, 28 ; date du Pathelin de Herouf, 29. Destruction de Troye la Grant (La), 3. dieu il soit, 75-76. d'Iverneaux (l'abbé), 92. Doctrinal de Sapience JXe), 3. Dreux du Radier, 55-58. Du Cange, lexicographe, 53, 58 et passim. Fac-similé de l'édition de Le Roy, 8. Voyez Levet et Malaunoy, 22, Faintes du monde (Les), 54, 87-88, Voyez Alecis. Fébus (Gaston), 80. flageoler, 98-102. froidure (la grant), 81-82. 114 INDEX Galiot du Pré, imprimeur, 9, 15, 51. Génin (F.), 1, 52, 54, 56, 61, 68, 96-97,99 et paasim. gentil marchande, 70 ff. Gord (Robert et Jean), impri- meurs, 49. grimoire (ou grimaire), 62-65. Groulleau, imprimeur, 41. Guillemette, 14, 16, 22, 24. Harvard (le manuscrit de), 50-51 . Herouf ou Herulf, imprimeur, 25, . 28-33. Huet (le manuscrit (?) de), 52. il et Hz prononcés i, 75-77 . Illustrations, 9, 11, 13-16, 22-25, 29, 32-33. Voyez Liste des Illus- trations. Imprimés principaux (textes de Pathelin), 34$. Imprimeurs parisiens, 28-29. Voyez Renouard. Iverneaux (abbé d'), 92. Janot, nom d'imprimeur, 15, 41. Jeannot (J.), imprimeur, 41. Voyez Janot. Julleville (Petit de), 84. Lacroix, Paul (le bibliophile Jacob), 54, 56, 96, 99, 108 et passim. Lambert (Jean), imprimeur, 16. Langlois et Paris, éditeurs cri- tiques, 109-110. lart es pois, 89. La Sale (Antoine de), 88. Laulnoye (M. de), 52. Le Beuf (l'abbé), 58. ' Lebeuf de Montgermont, biblio- phile, 34. Le Caron (Pierre), imprimeur, 15- 22. lectio difpcilior, 6. Le Magnier. 41. Le Roy (Guillaume), 2-10, 16 et passim. Levet (Pierre), 1, 3, 8, 10-14, 16-17 et passim. Littré (E.), 19. Livre des Sainctz Anges (Le), 3. longaine, de par une, 95-98. Louis XI et Jean de Costes, 82. Loyseau, auteur du Traité des Sei- gneuries, 55. lui pour le lui, 108-110. Vung a Vaultre comme Ten fait, leçon omise par Beneaut, 12, 14. mainte ff ois et bien largement, vers omis par Malaunoy, 18. Maistre Pierre Pachelin, 15, 35. Maistre pierre Pathelin et son iar- gon, 28. Maistre pierre pathelin . . . Imprime a Paris par Iehan Trepperel, 34. Maistre Pierre pathelin Hystorie, 22. Maistre pierre Pathelin, édition du Britisn Muséum, 39-41. Malaunoy (Marion de), 1, 15, 17, 22-28, 36. Manuscrits de Pathelin, 46-50. marchant, quel, 61-74. Voyez gen- til marchande. Margot (la Grosse), 14-15, 22. Marque de Levet (la), 7, 10-11, 13. Modem Language Notes, 2-3, 6, 17. Modem Philology, 1. Monmerqué (M. de), 52. Monnaies dans Pathelin, 83-84. ne garder Teure, 103-106. Noël du Fail, 66. Nouveau Pathelin a trois person- naiges (Le), 35, 39-40. Nyrop (K.), 71, 74, 103-104, 106. Nyverd (Guillaume), imprimeur, 34. Olivier de la Marche, 16. Or n'en croyez rien (leçon qui se trouve pour la première fois dans l'édition de Galiot du Pré), 9. Voyez Galiot du Pré. oye, mon, 85-87. Pachelin, 15, 35. Palsgrave, auteur de V Éclaircisse- ment de la langue françoise, 54. Paris (G.), 86, 109. Voyez Lan- glois. « Pathelin in the Oldest Known Texts », 2. Pathelin le grant et le petit, 13-14, 92. Pathelinistes, 8. père ne mère, qu'oncques ne virent, 78-80 Petit de Julleville, 4, 84. Piaget et Picot, 10. Voyez Alecis et Faintes du monde , INDEX 115 Picot (E.), 1-2, 8, 15, 22-23, 28-2», 33-34 et passim ; voyez aussi Alecis, Faillies du monde et Piaget. Ponctuation des éditions cri- tiques, 6-7. Propriétés des choses (Les), 3. Quatre Novissimes (Les), 29. quatre pars (des), 68. que au lieu de qui, 79-80. quel marchant, 71-74. qu'oncques ne virent père ne mère, 78-80. quoy dea chascun me paist de lobes (leçon souvent estropiée), 19, 30. Rahir (Edouard), 15, 22. Renoua rd (Philippe), 28-29, 36, 41. rie a rie, 93-95 . Rosse t (A.), bibliophile, 2, 8. Rothschild (James de), 1 . Roy Modus (Le), 80. Voyez Fébus. Sainct Denys (Jean), imprimeur, 36. sans le mien, 106-108. Schneegans (E.), 21, 70-71, 86, 99, 101, 108. Schwob (Marcel), 86. Société des anciens textes fran- çais, 22 . Société des textes français mo- dernes, 8. Suite de la Clef, ou Journal histo- rique, 56. Testament Pathelin a quatre per- sonnaiges (Le), 34-35, 41 . Traduction de Pathelin, 13. Treperel ou Trepperel, 25, 28-24. Verard (A.), imprimeur, 16. Versification des farces médié- valAB Q Vie de èainte Barbe, 32. Villon (François), 22 (illustration), 61, 72-73, 84-86, 89-92. 107-108 ; le Villon (édition) de Pierre Levet, 11-12 ; le Villon (édition) de Beneant, 14 ; le Villon de Treperel, 35. LIBRO DE APOLONIO \ ELLIOTT MONOGRAPHS *■ IM TH« HOKANGb LANOUAGBS AN» UTBRATURBS Editod by EDWARD C. ARMSTBONG LIBRO DE ÀP0L0NI0 AN OLD SPANISH POEM EDITED BY C. CARROLL MARDEN PART I TEXT AND INTRODUCTION BALTIMORE PARIS THE JOHNS HOPEINS PRESS LIBRAIRIB E. CHAMPION 1917 PREFACE In the préparation of an édition of the Libro de Apolonio I hâve had, at various epochs, the hearty assistance of the Spanish Seminary of the Johns Hopkins University. To the members of that seminary I dedicate this volume as a record of their share in its composition and in. récognition of the inspiration the teacher may receive from his pupils. The Royal Spanish Academy, R. Menéndez Pidal, K. Pietsch, and H. R. Lang hâve given valuable aidin many ways. A. G. Sola- linde and A. Castro hâve examined the Escorial manuscript and furnished important items that were lacking. G. Gruen- baum has rendered scholarly services in connection with the proofs. To ail of thèse I take pleasure in expressing my grat- itude and indebtedness. To R. Menéndez Pidal, however, my obligations are of an exceptional character. I hâve drawn unsparingly upon his time and his fund of knowledge ; his giving has been cheerful and the value of his gifts inestimable. In publishing this édition of an Old Spanish poem circum- stances seem to warrant some departure from the conventional forms of présentation. The poem is preserved in a single faulty manuscript, the exact date of composition remains uncertain, and the traces that remain of four separate dialects of Spain create an unusual problem. Consequently, instead of attempting to reconstitute the original text, I print a text deviating from the manuscript only in case of the most clearly TI PREFACE indicated emendations, and incorporate with the critical coin- mentary suggested emendations of a more tentative character. The second volume will include that commentary, a study of the language, and a vocabulary. Princeton, N. J., December, 1916. TABLE OF CONTENTS Introduction ix-lvii 1 . — Manuscripts and Editions ix 2. — Author and Date xix 3. — The Apollonius Legend in Médiéval Literature. xxn 4. — Spanish Versions xxxii 5. — The Sources of the Libro de Apolonio xxxix Tbxt 1-76 ERRATA Page Str. ix, Une 46 : 470 Read : 47 XII, — 5 from bottom : mention — mention : XVI, — 47 : example, — examples XVIII, — 23: Pregunto — Preguntol "t — 2 from bottom : Poesia — Poesia XXII, — 24 and Une 23 : CanUr — CanUr de Mio Cid XXXIII, — 42: comiençase — comiença se XXXIV, — 9 from bottom : cibdad — çibdad XLVIII, 8 : Tarsiana — Tarsia 88 c: — Apolonio ! — Apolonio 88 d: — acorrido. — acorrido ! 458 c: — Tu — Tu, 244 d : — porque — por que 235 d: — a tanto — a tanto 257 c : - quisiere — quisiere, 342 b : — mesclar, — mesclar 327 a: — companya — conpanya 544 d : — fablas — - (Tablas INTRODUCTION 1. — MANU SCRIPT AND EDITIONS The only extant manuscript of the Libro de Apolonio l is preserved in a codex of the Escorial Library, I1I-K-4. The codex contains the following poems : Libre de Appollonio (fol. lr.-64v.), Vida de Madona Santa Maria Egipciaqua* (fol. 65r.-82r.), Libro dels Reyes doriente 3 (fol. 82v.-85v.). The Brst mention of the manuscript is that of Rodrigue z de Castro, who in 1786 describes it as apparently of the thirteenth cen- tury, and cites illustrative verses from the beginning and end of each poem 4 . The next référence, occurring two years la ter, is that added by Pérez Bayer to the notes of Nicolas Anto- 1 . Another manuscript of the Apolonio is mentioned by Gallardo as occurring in the catalogue of the library of the Conde Duque de San- lûcar, D. Gaspar de Guzmân : " Apolonio, en verso : en fol. (Caj. 23, nûm. 170)" and in the same catalogue occurs the item " Maria. Egipciaca (Santa) : en fol. (Caj. 23, nûm. 17) ". As the shelf number of the Apo- lonio and the Maria Egipciaca is the same, we might guess that the two works formed part of the same codez, and that thi s codex of the Conde Duque's library is the one now preserved in the Escorial. At ail events, we hâve no further information except the s ta terne nt of Gallardo, Uiat the Conde Duque's library went to the Convento del Angel, in Seville (Ensayo, IV, cols. 1479, 1484, 1495). 2. There is a facsimile of the first three lines in Amador de los Rfos, Hist. crit. de la lit. e$p., III, Madrid, 1863; and a photographie fac- simile of the Grst page in the édition published in Barcelona, L'Avenc, 1907, and in Gômez Bravo, Tesoro poético, Madrid, 1911. 3. Facsimile édition published by the Hispanic Society of America, New York, 1904. 4. Biblioteca espaflola, Madrid, 1786, II, pp. 504-505. What Rodiiguez de Castro désignâtes a Vida y passion de Cristo is simply ten lines of extraneous material occurring on fol. 86 r., and beginning : " Per obte- nir e a conseguir zo que demanaras a nostre senyor deus très coses si requeren". X LIBRO OË APOLONIO nio. Pérez Bayer considéra the scribe or author as having written in Provençal : " Anonymus Hispamis Lemosmus '. " In the Reviata de Madrid, Vol. IV (1840), Pedro José Pidal published an article entitled Vidas del Rey Apolonio y Santa Maria Egipciaca y la Adoraciân de los Sanloa fteyes *, and in subséquent numbers of the same journal ne published the text of the three poems. La ter, in 1841, the article and texts were issued in a separate volume with the title " Colecciôn de algunas poesias castellanas anteriores al siglo xv, para servir de continuaciôn a la publicada por D. Tomàs Antonio Sânchez ", and in 1842 the study and texts were included in the second édition of the Sânchez Colecciôn 3 . Pidal's state- ment in regard to the date of the raanuscript is non-comnûttal : " en letra bastante clara y Umpia, que algunos creen ser del siglo xiv, 6 principios del siglo xv, àùnque otros juzgan que es de mas antigua fecha". Amador de los Rios * quotes extensive illustrative passages taken from the Pidal édition, frequently without strict regard for exactness in transcrip- tion. In 1864 appeared a new édition of the codex by Floren- cio Janer, who, after referring to the earlier édition of Pidal, states : " Nosotros haceraos esta ediciôn reproduciendo paleo- gràfica y fidelisimamente el codice, ûnico conocido, en que se contienen, teniéndolo â la vista, y por lo mismo nos vemos precisados â rectificar y citar las lecciones ntodernizadas 6 i faisan dadas en la ediciôn de aquel eminente literato b . " Janer 1. Bibliothtca vetut, Madrid, 1788, II, p. 10S. S. Reprinted in nia Ettudioi lilersriot, Madrid, 1890, I, pp. 151-167, and followed by a supplemeatary study on El Poema de Apolonio, pp. 169-8». 3. Colecciôn de poetlat eaitellanat publicadas por D. T. A, Sànchei. Nueva ediciôn, hecha bajo la direcciôn de D. Eugenio de Ochoa. Con notas al pie de las paginas, una introduction y un vocabulario de vocea inticuadas, y aumentada coq un suplemento que contiene très poemaa nueTamente descubiertos. Paris, Baudry, 1842, pp. 583-7S. 4. But. erlt., III, pp. 277-304. 5. Portas catteOsnot anterioret *l tiglo XV. Colecciôn hecha por Don TomÀs Antonio Sânchez, continuada por el eiceleotisimo Sefior Don Pedro José Pidal y con siderablem ente aumentada e ilustrada, é rista de los codices y manuscritos antiguos, por Don Florencio Janer Bibl. de au*, up., LVII), Madrid, 1864. p. 283. INTRODUCTION XI expresses no opinion about the date of the manuscript, and, while his édition is a decided improvement on that of Pidal, it may be noted in passing that his errors of transcription are qui te as numerous as those accredited to the earlier editor. Since 1864, sélections from the Janer édition hâve appeared in the chrestomathies of Keller J , Monaci -, Gorra 3 , Alemany / Bolufer 4 , Gomez Bravo 5 , and possibly others; in 1896 Hans- sen published a reconstructed text of the first six stanzas 6 ; and in 1903 the présent editor called attention to some of the errors in Janer's text 7 , and has discussed, more recently, the question of scribal carelessness in the manuscript of the poem 8 . Final ly, the language of the Apolonio as contained in the Janer édition has been the subject of several spécial studies : Jules Cornu, " Etudes de phonologie espagnole et portu- gaise ", in Romania, IX (1880), pp. 71-89, which includes a study of the words ley, rey, grey in the poem. Federico Hanssen, " Sobre la conjugaciôn del Libre de Apolonio " (publicado en los Anales de la Universidad), San- tiago de Chile, 1896, 8vo., 31 pp. Winthrop Holt Chenery, " Object Pronouns in Dépendent Clauses : A Study in Old Spanish Word-Order ", in Pub. Mod. Lang. Ass. of America, XX (1905), pp. 1-151, contains a study of u interpolation " in the first 328 stanzas. 4 . Altspaniaches Lesebuch, Leipzig, 1890, pp. 22-25. 2. Têsti basso-latini e volgari, Roma, 1891, pp. 59-63. 3. Lingua e letleratura spagnuola délie origini, Milano, 1898, pp. 252-58. 4. Estudio elemental de gram. his t. de la leng. cast., Madrid, 1903, pp. 224-31. 5. Tesoro poético castellano de los siglos XII à XV, Madrid, 1911, pp. 44-62. 6. Sobre el hiato en la antigua versification castellana, Santiago de Chile, 1896, pp. 15-16. 7. " Notes on the Text of the Libre d'Apolonio ", in Mod. Lang. Notes, XVIII, pp. 18-20. 8. " Unos trozos oscuros del Libro de Apolonio ", in Revista de filo- logia espafiola, III, pp. 290-297. 2 XII LIBRO DE APOLONIO Erik Staaff, Étude sur les pronoms abrégés en ancien espa- gnol, Upsala, 1906, pp. 114-128. The manuscript is 250 X ISO mm. in size and is written in a very clear hand of the fourteenth century . The portion devoted to the Apolonio averages about twenty Unes to the page. Fol. 1 recto is decorated with a scroll in the upper margin, a scroll which probably continued in less elaborate form on the exterior vertical margin, since a slight trace of such continua- tion is still visible in the lower left corner. The balance of the vertical scroll, as well as a part of the large initial letter E y has been eut off by the binder. Each line begins with a capital, and generally there is a space before the folio wing letter. Initial r is frequently written as a capital, fairly consistently in the word Bey> but more or less sporadi- cally elsewhere. In a few cases other capitals occur in the interior of the verse, thus : Tiro (17 a), Ceteo (190 b), Pue,do (12 a), En (98a), Nauès (258 d, 458a), Naue (463c). At times initial c has the appearance of a capital, Carrera (251 c), Criada (364b), etc., and in other cases the c is larger than the normal small letter, but lacks the vertical bar that dis- tinguishes the capital. Somewhat the same is true of initial m, which is frequently small in size but capital in form ; cf. maior (244 d), marido (552b), muertos (653 c), etc. In the présent édition the use of capitals is confîned to the initial word of a verse or sentence, to proper names and Roman numerals. The atonie object pronouns in post-position are sometimes joined to the preceding verb, sometimes separated from it. In the présent édition this pronoun is always sepa- rated from the preceding word unless it is enclitic in form. The scribe uses the conventional abbreviations of his time, but the following transcriptions in the printed text call for spécial mention g is transcribed e ; where Et occurs in the text it désignâtes a capital E followed by the mark that possibly represents the letter t ; como is rendered as commo to differentiate it from como ; pa is rendered as pora. When the text shows m before a labial it signifies that the manu- INTRODUCTION Xlll script bas m; on the other hand, n before a labial in tbe text is the transcription of n or of the bar of abbreviation. Palatal n occurs in the manuscript as y, ny, and ny\ the first two are transcribed ny y tbe third, nny ; cf. est raya 275 b, duenya 16 c, sényor 41 b, etc. The scribe used the horizontal bar of con- sonantal abbreviation not only before a consonant but also for intervocalic n ; cf. rriëôs 354 a, ningTw 39 b, etc. The horizon- tal bar of abbreviation for intervocalic e occurs in such groups as enl, dla, ds, etc., and even in other groups, especially with r, thus : entend f r 6c, sabn 84 a. At times this abbre- viation stands for ue after velar g, magr (maguer) 217 a, 185 d, etc., and may even represent final e after mute and liquid, nombr (nombre) 3c, padr (padre) 10b, etc. The vowele after d is often represented by an apostrophe, d y (de) 7 c, comid' (comide) 53 b, lauuffirii" ~. vuiit '-i -a -en» «i _ -j i A&tâiOCtM Ot CT3'. :r*Jr. Quant çn ii" : mu cemr. Aonu.i~.it Li en qi ii oajî E li (i.-cL**U ']k il oeoit. De m*l talent empalait. Vne bore est blanx, I "jutre rocr^t . Ses parniea !i deronpoi t Ynt ta zent ki j'aperce' aoit . •■ Amis, dist-il. co u'i i ni e". Jo te laira. que ne foc ie\ " dite ... la cite n-iald.t INTRODUCTION XXXI e par escrit o mande a querre par mer e par terre par mer flotoit [ave]nture le menoit e set v il va s le regarda ande del art .T . .e ses tu quel part. One final trace of an Old French poetic version of the legend is found in the Jourdains de Blaivie, in which the author seems to hâve embodied much of the Apollonius taie. The names of the characters are, however, totally différent from those of the Latin legend *. French prose versions of Apollonius occur later than the poems, as we should expect, and of thèse prose versions we now hâve a worthy édition and study by Charles B. Lewis 2 . The first version is a fairly close translation of the Latin His- toria Apollonii Régis Tyri 3 , and is preserved in four manu- scripts, namely : Arsenal 2991 (14 cent.), Bibl. Nat. 20042 (15 cent.), Chartres 419 (15 cent.), Brussels 9633 (15 cent.). A second and freer version of the Historia is represented by two Brussels MSS. of the fourteenth and fifteenth centuries, respectively, a London MS. of the fifteenth century, and a Vienna MS. 3428 (15 cent.), the latter being the freest of this group. The Yienna version has not yet been published, a fact to be regretted, as we shall see in our study of the sources of the Spanish legend. Finally, there are printed versions Geneva 1482, Paris 1530, and Paris 1710, which belong to the Historia class. There is also a translation of the Gesta Romanoru m under the title, Le Violier des histoires Romaines 4 . Of the Italian legend little need be said. There are three 1 . Ed. K. Hofmann, Zweite Auflage, Erlangen, 1882. 2. " Die altfranzôsischen Prosaversionen des Appollonius- Romans ", in RomanUche Forschungen, XXXIV (1913), pp. i-277. 3. Cf. ibid., pp. 2-46. 4. Bibliothèque elzévirienne, Paris, 1858. XXXII L1BR0 DE APOLONIO fourteenth-century prose versions, based on ihe Historia Apollonii Régis Tyri *, and a poetic version, Istoria d Apollo- nio di Tiro in ottava rima, by Antonio Pucci (1310-1380). The poem is preserved in many manuscripts, the earliest of which is of the end of the fifteenth century, and the earliest printed édition is Venice, 1586. Modéra Greek shows two versions of the sixteenth centurv and a modéra folk taie 2 . V 4. — SPAN1SH VERSIONS In Spain the versions of the Apollonius story and références to the legend are not so numerous as in France and England. Nevertheless, the évidence is sufficiently strong to show that the story had a certain currency in Spain in the Middle Ages, and had doubtless a greater popularity than the extant mate- rial would seem to indicate. The Biblioteca Nacional has a codex containing the Latin Historia Apollonii, No. 9783. This is the manuscript mentioned by Amador de los Ri os as F-152 (12 cent.) 3 and described by others under the number Ee-403 4 . In contents this Historia corresponds closely to the P version published by Riese. The earliest version in the ver- nacular is the Libro de Apolonio itself, which belongs to the first half of the thirteenth century -\ The story was certainly known tothe compilersof Alfonso 1 .' Ed. Del Prête, Storia d'Apollonio di Tiro, romanzo greco dal latino ridotto in vol gare italiano nel secolo xiv, Lucca, 1861. AUo ed- Carlo Salvioni, La Storia di Apollonio di Tiro, versione tosco- veneziana délia meta del secolo xiv, Torino, 1889. Cf. also Klebs, op. cit., pp. 423-41. 2. Klebs, pp. 451-58. 3. Hist.criL, III, pp. 285 ff. 4. Cf. Béer, Handichriftenschâtze Spaniens, Wien, 1894, p. 293. 5. Fitzmaurice-Kelly states that the Donçella de Arcayona is based on the Libro de Apolonio, but does not give his reasons for the claim, nor does the text of the Morisco prose romance tend to confirm the relationship. Cf. also Menéndez y Pelayo, Antol. de poetas liricos, XII, pp. 514-16. The text is published in F. Guillén Robles, Leyendas mo ris- cas gacadas de varios manuscrite*, Madrid, 1885, Vol. I. INTRODUCTION XXXIII el Sabio's Grande e General Estoria (begun in 1270), and the compilera included, or intended to include, a version in Book V oftheir his tory. The last chapter of Book IVreads as folio ws : Del rey antiocho el grande e del rey apolonio e del acabamiento desta quarta gênerai ystoria. Andados doze afios de tholomeo philopater rey de alixandre, con- tesçio a apolonio rey de thiro e de ssidon coq el grande ànthioco rey de assiria. E el fecho que eue n ta la su estoria sobre la razon quel yua a demandar este rey apolonio, era una su flja muy fermosa para cassar con ella. E porque acaesçio esto deste rey apolonio con este rey ànthioco el grande rey de assiria en el tienpo deste rey tholomeo philo- pater, ponemos lo en el su tienpo. E comiençase la quinta parte desta ystoria en el rey apolonio. E fenesçe el quarto libro de los gentiles desta gênerai ystoria *. Unfortunately, the manuscript ends hère and we hâve to do withoutthe " quinta parte " which was to hâve related the story of Apollonius of Tyre. Furthermore, none of the twenty- two manusoripts of the Grande e General Estoria known to Berger contains a 4fc quinta parte " with an aocount of our hero 2 . It is quite probable, however, that the story in ques- tion was the version found in the Panthéon of Godfrey of Viterbo, which version likewise puts the opening épisode in the reign of King Ptolemy Philopator of Alexandria. The prose introduction to the Panthéon version reads as follows : His jtemporibus Apollonius, rex Tyri et Sidonis, ab Antiocho juniore Seleuco rege, a regno Tyri et Sidonis fugatur : qui navigio fugiens, mira pericula patitur. Sicut in subsequentibus versifiée exponemus. De Apollonio régi Tyri et Sidonis, et de ejus infortuniis atque fortu- niis 8 . What were the " his temporibus " in which the scène is laid? Klebs says " n&mlich gegen Ende des hannibalischen Krieges ", basing the statement on the preceding paragraph 1. Biblioteca del Escorial Y-Ml (15 cent.); the reading corre- sponds elosely to that of Escorial X-i-3, fol. 237. 2. S. Berger, " Les Bibles castillanes ", in Romania, XXVIII (1899), pp. 365-85. 3. Ed. Ratisbon, 1726, p. 175. XXXIV LIBRO DE APOLONIO entitled " Romana historia de Cartagine 1 M . But the three immediately preceding paragraphs, which occur on the same page (173), read respectively : De Ptolomeo Philopatore, quarto ab Alexandre) : quem Antioch u8 rex Syriae vicit, et imperavit pro ea, et Judaeos fecit sibi tribu tarios. Deeodem Philopater qualiter afflixit Judaeos. De Seleuco, minori filio Antiochi qui succedit in regnum, fratre suo Seleuco majore Romae pro obside manente. From the aboyé it seems that Godfrey of Viterbo associated his story of Apollonius with the reign of Ptolemy Philopator, just as did the compilers of the Grande e General Estoria. We know also that the compilers used the Panthéon as a source for other portions of profane history as recounted in Part IV, and even make spécifie mention of the " libro Pan- théon " of " Maestre Godfredo r \ In the fourteenth century Gower's Confessio Amant is was translated into Portuguese by Roberto Paym and afterwards into Spanish prose by Juan de Cuenca. The Spanish version, preserved in a manuscript of the fourteenth century (Escorial Library G-IM9), is now accessible in a modem édition 3 . The title reads : Este libro es Uamado confisyon del amante el quai conpuso juan goer natural del rreyno de ynglaterra. E fue tornado en lenguaje por- togues por rroberto paym natural del dicho Reyno E canonigo de la cibdad de lixboa . E despues fue sacado en lenguaje castellano por juan de cuenca, vesino de la cibdad de huete 4 . The story of Apollonius is found in Book VIII. It is known 1. Op. cit., p. 339. 2. Cf. Berger, op. cit., p. 384. 3. Confision del Amante por Juan Goer. Spanische Uebersetzung von John Gowers Confessio Amantis aus dem Vermâchtnis von Her- mann Knust, nach der Handschrift im Escorial. Herausgegeben von Adolf Birch-Hirschfeld. Leipzig, 1909. 8 vo., xxxiv + 554 pp. 4. Ibid., p. 460. I INTRODUCTION XXXV that Gower's source was the Panthéon of Godfrey of Viterbo 1 , and the opening Unes of the Spanish translation repeat the original source : Cuentase'en una coronica antigua que es llamada Panteon, en commo el grant Antioco de que Antiocha llevo originalmente su nombre, fue casado con una muy noble rreina, de la quai ovo una fija. The Spanish version folio ws closely the English original, but we hâve no clue to the circulation or popularity of the Spanish version. In the Continuation de la Crônica de Espafla del Arzobispo don Rodrigo Jimenez de Rada 2 (manuscript end of 15 cent.), compiled in the year 1455 and wrongly attributed to Gonzalo de Hinjosa 3 , the text records the successful uprising of San- cho against his father, King Alfonso el Sabio, and continues thus : E el rey don Alonso cuando se vido desapoderado e pobre, metiose en Se villa, que non le fincaua mas, e cantaua e decia asi : Yo sally de mi tierra para Dios servir, e perdf cuanto a via desde Enero fasta Abril, e todo el reyno de Castilla fasta Guadalquivir. E los obispos e perlados cuydé que meterian paz ; mas ellos dexaron esto e metieron mal asaz entre mi e mis fi j os como en derecho non yaz ; non à escuso, mas é voces como el a fi a fil faz. Fallerciéronme amigos e parientes que yo à via, con avères, e con cuerpos, e con su cauallerfa. Ayûdeme Jesucristo e la Virgen Santa Maria, que à ellos me acomiendo de noche e de dia. 4 . But the relation to the Panthéon is not so close as Singer and Klebs suppose. For an admirable study of Gower's version and its sources cf. Macauley, Works of John Gower, Vol. III, Oxford, 1901, pp. 536 ff. 2. Col. de doc. inéd. para la hisL de Espafla, Vol. CVI, Madrid, 1893. Manuscript, Bibl. Nacional, Dd-179. 3. Cf. Menéndez Pidal, Infantes de Lara, Madrid, 1896, pp. 71, 408; and Crâniens générales de Espafta, Madrid, 1898, pp. 93-97. XXXVI LIBBO DE APOLOMO Non he mâs à quien lo diga nin à quien me querellai*, pues los amigos que yo avia non me osan ayudar, que cou miedo de don Sancho desamparado me han. Va yo oi otras veces de otro rey conter, que con desamparo se ovo de mêler en alla mar, à morir en las ondas 6 en las aventuras bas car. Apolonio fué aq nette e yo faré otro lai * . The above ballad was first published in i 524 in the Sama- rio de las maravillosas y espantosas cosas que en el mundo han acontescido. It was issued in a more correct metrical form by Alonso de Fuentes in the préface to his Libro de Cuarenta cantos (1550). The Fuentes version was reproduced by Wolf 2 and Duran 3 , both of whom regard the ballad as early tradi- tional, though recognizing that its attribution to King Alfonso is apocryphal. While the change of assonance is a characteris- tic of primitive ballads, the style, subject, and source show clearly that it belongsto the later erudite school. A discussion of this question and of the influence of the poem on the later group of genealogical writings is furnished by Menéndez y Pelayo in his chapter on the famous Libro de las querellas 4 . It is barely possible that the Don Quijote contains a réminis- cence of the ballad through the mouth of Sancho 5 . The final verses of the ballad hâve a double interest ; first, in showing that the legend of Apollonius was well known to the Spanish public of the fifteenth century — so well known that the poet merely refers to it without giving unnecessary 1. Op. cit., pp. 24-25. The text is copied " con levés enmiendas al texto incorrecto " by the Marqués de Valmar, Estudio sobre las canti- gas del Rey Don Alfonso el Sabio, Madrid, 1897, p. 383. The ballad occurs also in manuscripts S-55, F-33, and ïi-53 of the Bibl. Nacional, and in a manuscript of the library of Menéndez y Pelayo. Cf. Menén- dez Pidal, Crôn. générales deEsp., pp. 95-97. 2. Primavera, No. 62; cf. also Studien, pp. 326-27. 3. Romancero, No. 949. 4. Antol. de poetas liricos, XII, pp. 93-98. 5. " Yo sali de mi tierra y dejé hijos y mujer por venir a servir a ▼uestra merced, creyendo valermas, no menos " (Don Quijote, Pt. II, Chap. xx). L INTRODUCTION XXXVll détails. In the second place, the author of the ballad seems to hâve known the Old Spanish Libro de Apolonio, and the final verses seem to be a réminiscence of the older poem : Dixo que non podia la verguença durar, Mas queria yr perder sse o la uentura mudar. De pan e de tresoro mando mucho cargar, Metio se en auenturas por las ondasdel mar*. (tr. 34/ Compare also the words of the people of Tyre when the king returns : Sennyor, dixeron todos, mucho as perdido, Buscando auenturas mucho mal as ssofrido. (Str. 645) The one other référence to Apolonio in ballad literature occurs in a poem by the " Caballero Cesareo " published in the Romancero of Sepûlveda (1566) and re published by Duran (No. 951) and Wolf (No. 63). The ballad is probably a reworking of the previous Yo sali de mi tierra, with some modifications of the significant passage : Iréme a tierras ajenas, navegando â mas andar, en una galera negra que dénote mi pesar, y sin gobierno ni jarcia me porné en alla mar, que asi ficiera Apolonio, y yo faré otro que tal. There also existed in the fifteenth century a popular prose version of the legend, as shown by the folio wing bibliographe ical item : " Historia de los Siete Sabios y del rey Apolonio. Sevilla, 1495. Gôtico, con grabados en madera. 1 volumen, folio, pasta ". My knowledge of this rare book is furnished by Professor Ramôn Menéndez Pidal, who discovered the référ- ence in the catalogue of a private library ; the book itself has disappeared entirely. The most récent version of the story in Spanish literature 1 . Cf. Klebs, p. 385. :ti v ■ uiMf; »* *.**€/ *•*• itii ^fra.t>, *t fer lï* >.«2F«t oé '/ A^<-îcji^. to* *u=rt* îé tilt t*A*% r«raoo i* ^*t 3--5*r*t:lT arictrarr r»£ hsstaKEl of the pr*>p*r najr*s. wL*ci i*i r*T-air*2. t. Op. cit., pp. 403-11. ». Op. n/. f pp. 243-47. INTRODUCTION XXXIX héros shipwreck and subséquent misfortunes at sea. Unfor- tunately, the Vienna prose version has not been published, though some account of the manuscript with brief extracts may be found in the above-mentioned work of Lewis ; a more detailed analysis is given by Singer { . On the basis of our présent knowledge it cannot be supposed that Timoneda made direct use of the Vienna version ; the most we can posit as a hypothesis is that the Timoneda version and the Vienna version hadacommon ultimate source forthose détails in which they resemble each other. 5. THE SOURCES OF THE LIBRO DE APOLOMO The first editor of the Apolonio believed that the poem was " de pura invenciôn ; nada hay en él, segun creo, de histôrico ni de tradicional 2 " ; later he changed his opinion in the light of the Latin prose version published by Welser, and the French prose version of 1710 3 . In view of the material presented in Chapter 3, it is évident that the Apollonius legend was well known at a period antedating the Old Spanish poem, and it is equally évident that we must look for the sources in the earlier French, Provençal, or Latin versions. The first critical exponent of a French origin for the poem was Ferdinand Wolf, whose argument in favor of a French " roman " rests on the following traits in the Spanish poem : 1 ) the persistent élément of chivalry ; 2) détails that vary from the Latin legend ; 3) the many words of French origin ; 4) the introductory stanza composedin " cuaderna via" and designating as u nue va maestria "a strophe form that was current in French and Provençal in the thirteenth century 4 . Milây Fontanals argues for a Provençal origin on the ground 1 . Aufsâtze und Vortr&ge, pp. 91-98. 2. Pedro José Pidal, E studios literarios, I, p. 155; Ochoa, Col. de poes. cas t., p. 256 ; Janer, Poet. cast.ant. al s. XV, p. xxxvn. 3. Estudios literarios, I, p. 171 ff. 4. Studien, pp. 51-54 ) cf. also Primavera, I, p. xiv. XL LIBRO DE APOLOMO that the legend was a favorite one in Southern France and that the Spanish poem contains obvious " provenzalismos v \ which last statement is repeated by R. Menéndez Pidal 2 . Fitzmaurice-Kelly posits a French or Provençal origin on the basis of the " cuadernavia " and because, " hâllanse también en el texto formas como men tengo, plegado, nu y H y metge, que fortifican la teoria de un poema redacto en vista de un original provenzal 3 ". Menéndez y Pelayo in his Antologla., II, does not express himself definitelyon the question of sources, but in the revised édition of this volume, Adolfo Bonilla y San Martin has added a note : " Hoy se admite la probabi- lidad del origen francés ô provenzal delLibro de Apollonio ", and cites Elimar Klebs as supporting this view k . Klebs, however, in the passage cited expresses himself as believing strongly in a Latin origin. Puymaigre 5 , Gorra 6 , and others endorse the theory of French origin, and Puyol y Alonso is manifestly in error when he gives the spécifie source as Jourdains de Blaivie 7 . In taking up the individual arguments for a French or Pro- vençal origin, it should be borne in mind that Wolf, the strongest exponent of this school, wrote at a period when the nationality of the Spanish epic had not been established as a fact. The élément of chivalry in the Apolonio can now be explained without recourse to foreign influence ; the author has consistently eliminated from his original ail pagan élé- ments and has thereby made the characters Christian in senti- ment, and the step from Christian to Spanish Christian is a short one. As to the détails that differ from the Latin legend, some would be a natural conséquence of the process of évolution just mention éd. Other variations would 1. De los trovadores enEspana, p. 541 ; also Poes. her. pop., p. 465. 2. Cantar de Mio Cid, I, p. 36. 3. Hist.de la lit. esp., Madrid, 1913, p. 24. 4. Hist. de la poesia es/)., I, p. 194 ; cf. Klebs, op. cit., p. 384 ff. 5. Vieux aut. casl.,1, p. 233. 6. Ling. e lelt.spagn. délie origini, p. 252. 7. ElArcipreste de Hita y Madrid, 1906, p. 191. INTRODUCTION XLl also be natural in any epic poem that was not a mère trans- lation, As to theuseofthe u cuaderna via", this fact means simply that the author was using an imported strophic form ; to conclude that the contents were thereby imported would necessitate the further conclusion that such poems asBerceos Santo Domingo de Silos and San Millan as well as the anony- mous Fernan Gonçalez were also of French origin *. In regard to the évidence based on linguistic traits, it has already been noted that Pérez Bayer catalogues the poem as Pro- • vençal 2 . Pedro José Pidal believes that it contains an occa- sional Provençal word, but the verbal termination -ons y which he uses in his édition, does not occur in the manuscript, as Janer was the first to observe 3 . Milâ makes the following remark in regard to the three poems contained in the Esco* rial manuscript : "han sido conservados en un mismo côdice y con titulo catalan, lo que prueba que esta era la lengua habi- tuai literaria, smo del compositor, del copista de los poemas. El Appollonio, que es uno de ellos, esta ademâs lleno de pro- venzalismos 4 ". He develops the point more In détail in his Trovadores en Espafla. : El mismo titulo del libro (Libre d'Apolonio) es ya semi-occitanico, locual a lo menos indica que era conservado en un pais de lengua de oc, y se hallan en él évidentes provenzalismos : genta, m'en tengo, si (por asi) vendre, qui (quien), plegado (reunido), nuyll, encara, debaylados, estados, benediga, metge, paraulas, venire, aturas (detienes),cosiment, mucha pena var e grisa (mucho pafto de mezcla y gris), entendre, juventa, padir, loguer, planyere, marchante, galeas, senes falla, cre- mar, etc. 5 . In compiling the foregoing list Milâ used the Pidal text, and we can eliminate the incorrect readings, vendre for vender (76 c), venire for venir (252 d) entendre for entender (373 b), 1. The question of the significance of the phrase " nueva maestria " has been discussed in Chapter 2. 2. Cf. supra, p. x. 3. Cf. édition of Janer, p. 289. 4. Poes. her. pop., p. 465. 5. Op. cit., p. 541. marchante for merchante 'kS9 b ; ettados is likewise an error, tbough 1 hâve been unable to locate the probable correct citation. The words 901, si = au , padir, ctmmenl are used quite generally la Old Spanish documents ; even such fbnns as plegado, aturar, encan , and lopaer, thougb especially identiGed with Aragonese, are found also in tbe other dia- lects by a natural process of borrowing. The remaining words in Mile 's list, as well as those recorded by Fitzmaurice-Kellv, are distinctly Aragonese in the thirteenth century, eren though they may be Provençal in their previous stage f . Milâ's theory of direct Provençal influence on the langnage of the Apolonio is repeatedby Menéndez y Pelayo 2 and Menéndez Pidal 3 , but in the absence of " provenzalismos " that are not likewise " aragonismos ", the theory loses its force. One important point remains to be considered, however, in connection with the Gallic origin. In view of the tact that tbe Apollonius legend was current in Old French and Proven- çal literature, is there any extant version in either of thèse literatures that might hâve served as a source of the Old Spanish poem ? While the références to an Apollonius poem or '* roman " are numerous, the only extant treatment is the fragment of the Old French poem published by Schulze 4 . This fragment of fifty-two Unes depictç the scène where Apollonius solves the riddle of Antiochus, and corresponds to strophes 22-28 ofthe Spanish poem. The riddle itself is not preserved in the French fragment, but we can reconstruct it from Apol- lonius' answer, Tu ne resoignes félonie, Quant tu la tiens en ta ballie ; La fille c'est la chars ta mère, Tu es li fils si n'as nul frère, i . Tho phrase pen* vera e grisais a scribal error for penna vera e grisa (349 0). Old Spanish documents contain fréquent mention of both the penna vera and ihe penna grisa. Cf. Vocabulary, a. r. 8. Il Ut. de la poes, cast., I, p. 163. 3. C*nUr de Mio Cid, I, p. 36. 4. Cf. iupra, pp. xxix-xxxi. INTRODUCTION XUU which shows that the riddle must hâve corresponded some- what closely to the form found in the Latin version, Scelere vehor, maternam carnem uescor, quaero fratrem meum, meae ma tris uirum, uxoris meae filium non inuenio (Riese, p. 6) ; and qui te différent from the Spanish form , La verdura del ramo es corne la rayz, De carne de mi madré engruesso mi. seruiz. (Str. 17) Other items of the French version are quite as différent from the Spanish : the présence of a group of Antiochus' courtiers or servants, each with a bared sword under his cloak ; the fact that Apollonius must hâve appeared twice before Antio- chus, once to hear the riddle and once to solve it ; the sym- pathy of the courtiers for the daughter, and the daughter's inter- est in Apollonius. Such items indicate motifs that would hâve appeared in the Spanish poem if it had been based on the French. In fact, the only spécifie détail in which the Spanish poem resembles the French is the sympathy of the courtiers for Apollonius — a détail which is found also in the Latin prose versions. Before dropping the French fragment, let us examine it from another standpoint. In translating a poem from one Romance language into another, we may naturally look for a close verbal similarity in the rhyme words. This is évident and explicable in the light of the etymological and syntactical similarities of the two languages. Thus a literal translation of the rhyme words of the first four verses of the French poem would hâve given the following in Spanish : espee-recelee > espada-recelada ; auoit-cremoit > avia-temia. The translater or adapter would hâve had at hand, throughout the poem, many rhyme words already prepared for him, and we should confidently expect him to hâve made use of his opportunities in this respect. Nevertheless, there isnota single rhyme word in the Old French fragment that is conserved in the Libro de Apolonio. 4 XLiV U-.tO ht UvU» Tbe otber possible source of the Spanish poan U ooe or mort of the Latin prose versions tbat ctrcolated so exteiisrvely in Europe after tbe elevenlb century. Tbere bave not beeii wanting those who indicated sueh a source for the poem. Ticknor says that it «as taken " almost witbont altération of incident " from the Geata Romanoram *. Amador de los Bios implies a relationship to the GetU Romanoram and Historia Apolonii '. Menéndez y Pelayo refrains from expressing final opinion on the subjeci, probably because tbe Apollonius legend was one of the few Bubjects wîtb which the great scholar wa« unfamîliar *. Baîst states that it is " eine nemlich einfach gehaltene Bearbeitnng der vielgelesenen Historia Apollonii régit Tyri". Klebs, after referring to tbe theory of Provençal origin, re marks : l)ncb scbeiot mir gegen dièse Annahme die Thaï sache xu sprechen, dunn in der Rom a me (Libre de Apollonio) bei aller Freiheit der Beband- lung ilcnnoeh Qberall die Wendungen des lateinischen Originale durchachimmern. Die Bearbeitungen, welebe nachweisbar mittelbare ■ind, CDtfernen sich viel wciter von ibm '. In elucidating thîs point he makes a cnreful comparison of the Apotonio witb Latin prose versions, and in the following remarks on the subject I hâve drawn largely from Klebs's excellent study. The séquence of events follows closely the Latin sources with, at times, a close verbal similarity. While spécifie illustrations of this latter point will be given in the . subséquent remarks, a more detailed treatment of individual itums will be found in the notes to the text. Hiese's édition of the Historia Apollonii Régis Tyri présents two versions of the story, occupying the upper and lower hulf, respectively, of the pages of the publication. The older version is represented by the Laurentian manuscript (LXVI- i. Lit., Ho s ton, 186*, I, p. 23. Il, p. 283. tW. Mr., Il, p. lu ; Origenes Je U XoreU, II, pp. INTRODUCTION XLV 4) of the ninth or tenth century, designated as A, and the Paris manuscript (4955) of the fourteenth century, designated as P. The younger version is that of the Oxford Collège manuscript 50, of the eleventh century, designated as 0, and collated with various other manuscripts of the same family. Thèse two versions belong to the same gênerai group, and either might hâve been the source of a large portion of the Apolonio. Baist states that the younger, or AP version,is the one used by the compiler of the Apolonio *, but the more récent study by Elimar Klebs makes it necessary to revise Baist's conclusion 2 . Klebs shows that the Apolonio is based directly- upon neither of the extant versions, butupon a lost mixed ver- sion which was closely related to AP and which contained several items that are especially characteristic of p. Klebs notes, however, that AP and (3 go back in origin to acommon lost manuscript 3 . Klebs calls attention to the following cases where the Apolonio agrées with AP as against g : Luciana, the name of Apollonius' wife, occurs as Lucina in AP whereas Archi- stratis is the form in 0. In the scène where Tarsiana, at the request of Antinagora, is trying to cheer up Apolonio on ^ board his ship in the harbor of Mitalina the father / • Ouo le huna ferida en el rostro a dar, Tanto que las narizes le ouo ensangrentar. (Str. 528) Cf. " de naribus eius sanguis coepit egredi " of AP, in contrast to " de genu eius coepit sanguis effluere " of (Riese, p. 97). The description of the storm encountëred on the way back to Tarsus, Quanto tenien dos horas abez auian andado, Boluieron se los vientos,el marfue conturbado. (Str. 108) corresponds to (< intra duas horas dieimutataestpelagi fides 1. Grundriss der rom. Phil^ II, 2, p. 404, note 3. 2. Op. cit., pp. 384-91. 3 . Klebs calls the older version RA and the younger RB. »» XL VI L1BRO l>E APOLONIO of AP, whereas the "duas horas " is lacking in (Riese, p. 19). Agaio, in the scène where the shipwrecked Apolo- nio dioes with King Architrastres and plajs the harp, the hero says that sin corona non sabrie violar. Non queria maguer pobre su dignidat baxar (Str. 185; and Architrastes Mando de sus corona» aduzir la meior, Dio la a Apolonio h un buea violador. (Str. 186) This idea of Architrastres giving Apolonio a " crown " is due to the fact that the Spanish version is based on a corrupt Latin version as represented by a group of manuscripts to which P belongs in the présent instance : Rex Architrastes dixit " Apolloni ut intelligo, in. omnibus es locu- plex ". Et mouit statim et corona eum capite coronauit. In the original s tory the singer must hâve worn a " wreath " which he probably put on with his own hands, and a trace of this original version is seen in MS. (}, which was clearly not the source of the Apolonio in the présent instance : Rex Archistratesait, " Apolloni, intelligo te in omnibus locupletem " Et jussit ei tradi lyram. Egressus foras Apollonius induit statum [lyri- cum], corona capud decorauit, et accipiens lyram introiuit triclinium (Riese, p. 31). On the other hand, we hâve cases where the Apolonio agrées with (3 as against AP. Klebs cites the folio wing : In str. 4 of the poem Antiocho's wife is spoken of as dead (murio se le la muger), thus agreeing with the u hic habuit ex amissa coniuge filiam " of p ; AP states simply " is habuit unam filiam " (Riese, p. 1). On Apolonio's returnto Tyre El pueblo fue alegre quando vieron su senyor. Todos lo querien veyer, que hauien de! ssabor. (Str. 30) ~- ^ ~r . INTRODUCTION XLVII which corresponds io " excipitur cum magna laude a ciuibus suis " of 3, whereas AP bas nothing corresponding in the passage (Riese, p. 9). In the scène where Apolonio recognizes his lost daughter he calls on his " vasallos " io join in the célébration of hisjoy. Antinagora cornes with the others and seizes this opportunity to ask for the hand of Tarsia. It is in this passage that we are told of Apolonio's oath : De barba nin de crinesque non çerçenase nada Fasta que a ssu fija ouiesse bien casada. (Str. 549) The oath is found in (3, but there is a large gap in AP at this point (Riese, p. 100). It seems obvions then that neither AP nor 3 could hâve been the sole source of the Apolonio, and that the real source is a Latin version which contained éléments found in both of the above-mentioned groups. A further illustration of this is seen in the passage of the Apolonio where the hero, after his famous interview with Antiocho, retires to his room to read up on the subject of the riddle, Ençerro se Apolonio en sus camaras priuadas, Do tenie sus escriios e sus estorias notadas. Rezo sus argumentas, las fazanyas passa d as, Caldeas e latines très o quairo vegadas. (Str. 31) Hère AP reads " inquisivit quaestiones omnium philosopho- rum omniumque Chaldeorum % \ and reads " iussit afferri sibi scrinia cum voluminibus Graecis et Latinis universarum quaestionum " (Riese, p. 9). As AP does not mention the 44 Latin " worksnor 3 the " Chaldean ", wehave additional rea- son for supposing that the Spanish poem was based on a ver- sion that mentioned both the u Chaldean " and the 44 Latin ". Finally, the Spanish Apolonio lacks features that are found in both AP and (}, but which are lacking in a third group designated by Klebs as Ra. The scène of the attempted murder of Tarsia by Teofllo and her rescue by pirates corresponds to the Ra group, whereas the AP and g groups contain addition- XL Vf II LintO DE APOLm*!u al material that is not found in the Apolonio : namely, Dio- nisia paU on moarning and tears her haïr in the présence of her assembled friends and neighbors. and announces to them that Tarsia had died suddenlv of stomach trouble on the ont- skirts of the citv. The storr was believed and the citixens erected a tomb in honor of Tarsia as daughter of Apollonius. More striking, however, is the fact that one of the manuscripts of the Rz group makes Tarsiana twelve years old at the time of her nurse'» death, thus corresponding to the Apolonio as against AP and 3, whick give her âge as fourteen. A striking example of the close relation between the Span- ish and Historia versions, discovered by Klebs, is illustrât- ed b y a misunderstanding of a passage in the Historia. In the construction of the casket in which Apolonio's wife is to be placed before she is cast into the sea the purpose was to make the casket water-tight as a protection both to the dead queen and the inclosed documents which declared her royal birth, the circumstances of her death, and the object of the inclosed pièces of gold. Hence the Historia reads : et facere loculum amplisstmum et caria plumbea obtura ri jubet eu m in ter iuncturas tabularum ^Riese, p. 47, top). The Spanish poem renders as follows : Escriuyo en hun plomo coq h un grafio de azero Letras, qui la fallase por onde fuese çertero. (Str. 282) In other words, the translator mistookthe 4< carta plumbea ,J for a sheet of lead tobe used as a writing tablet. In one instance the Apolonio shows a resemblance to the Gesta Romanorum as against the Historia MSS. On the day of Apolonio's arrivai in theharbor of Mitalena,he commanded his sailors to celebrate the day, for the reason that Naçiera en tal dia e era disantero. (Str. 459) The Historia at this point uses the word " neptunalia", and LNTRODUCTION XLIX it is only in the Gesta Romanorum that we read " natalia " or " natalicia " *. It is quite probable, however, that the " natalia " reading may hâve occurred in the same mixed text of the AP group that servedjas a basis for the major por- tion of theSpanish poem. The reason for this supposition lies in the fact that the Timoneda story likewise makes a birth- day festival of the " neptunalia M , ànd shows in other fea- tures a close resemblance to the AP group of the Historia. In one détail the Apolonio resembles the Panthéon of Godfrey of Viterbo as against the Historia. After Luciana had been restored to life by the physician in Ephesus she became eventually " abadessa " (Str. 581, 594) in " el templo que dizen de Diana " (579). Now, the only document earlier than the Apolonio that contains this item is the Panthéon, which reads : Sic apud Ephesios velut abbatessa, but the passage occurs as a later addition 2 . Gower, whose sources for the Confessio Amantis were the Historia and the Panthéon, also made Apollonius' wife an " abesse " of Diana's temple. Of the close relation between the Apolonio and the Latin Historia there can be no doubt, but the question naturally arises : Was the Historia the direct source or was it known through a French prose translation or adaptation ? This ques- tion is especially difficult since the French prose translations are very literal. To be sure, none of the MSS. of the French translations antedate the fourteenth century, but we must admit the possibility that earlier manuscripts existed 3 . If we compare the proper names in the Spanish, Latin, and French versions, we see that the Spanish forms, taken as a whole, are nearer the Latin. In but two cases does the Spanish 1. Cf. Klebs, p. 390; Singer, p. 95. 2. Cf. Macauley's édition of Gower, III, p. 537 ; also Klebs, pp. 467- 68. 3. For the texts of thèse translations, cf. Lewis, op. cit. L L1BRO DE ÀPOLOSIO approach nearer the French, i.e. Span. Luciana, Fr. Lucienne, Lat. Lucina; and Span. Tir, Fr. Thir, Lat. Tyrus. In the case of Luciana, Lucienne, neither the Spanish nor the French form can be explained by the Latin, Lucina 1 , and it seems probable that the Latin text that served as a basis for the French nrast hâve had the form Luciana — a form that would also accoont for the Spanish name. As for the word Tir, it occors bot once in the Spanish poem and then in rhyme (Str. 446), in contrast to twenty-seven examples of Tiro, one of which is in rhyme (Str. 218). We can conclude that Tiro was the regtdar form, and that the single occurrence of Tir is due primarily to the exigencies of rhyme. In many of the proper naraes there is no clue to the source, since they may corne as readily firom either the French or the Latin form ; thus : Lit in Spanish French Aegyptus Egiplo Egipte Antiochus Antioco, Antiocho Anthiocp Anlbiocus Antiochia Antiocha Anthioche Anthioce Archistrates Architrastes Architrates Architrastres Archistrates Architartes Arcistrates Alcestras Diana Diana Dyane Ephesus Efesio, Effesio Ephese, Efesse Effessio, Efeso Efeze Stranguillio Estraogilo Stragulioo Estrangtllo Stragulio Strangulius Strangilius Estragulion Tharsus, Tharsia Tarso, Tarsso Tarce, Tharse Tharsia Tarsiana, Tarssiana Tarsie, Tharse Theophilus Teofilo, Teoffîlo Théophile Teophilo Theophilus i. Klebs, op. cit. y p. 42, has an interesting note on Latin Lucin* which he thinks originated in a scribal misinterpretation. The correct name of Apollonius's wife was Archistratis. INTRODUCTION Ll In the following list, however, the Spanish forms dérive more clearly from the Latin than from the French : Latin Spanish French Apollonius Apolonio Appollonius Apolonyo Appolloin Appollonion Ardalion, Ardaleo Aguylon Ardenio Ordalius Athenagora Antinagora Anathegoras Atbenagoras Antenagos Antegor Dionysias Dionisa Denise Dionysiada Hellenicus Elanico Helican Elanicus Elains Lycoris 4 Licorides Liqueride Luigorande Luigorinde Luiguorinde Aluigorinde Mytilene * Mitalena Militene Pentapolis » Pentapolin Pentbapole Pentapose Taliarchus Taliarco, Talierco Taliarche Tbaliarchus 1 Tbaliart Ânother remarkably close relation between the Latin and Spanish versions, as opposed to the French, is seen in the ren- dering of the phrase " in subsannio '\ The Historia relates Apollonius 1 grief at the news of his daughter's death, and how he returns on board his ship, saying : " Proicite me in subtannio nauis; cupio enim in undis efflare spiritus* quem in terris non licuit lumen videre ". Proicens se in tubtannio nauis sublatis ancoris altum pelagus petiitad Tyrum reuersurus (Riese, 79). Ail other occurrences of the phrase " in subsannio " are 1. The oblique forms Lycoridis, Ly cor idem occur in Riese's texts. 2. The oblique forms Mytilen&e, My Menant occur in Riese. 3. Accus. Penlapolim. LU L1BR0 DE APOLONIO likewise connectée! with Apollonius' retirement to mourn for his daughter, and in every instance the French translations lack a literal équivalent, either omitting the phrase or render- ing it by ' lavai ', i en la mer \ etc. * In the correspond- ing épisode in the Spanish jpoem where King Antinagora visits Apolonio on the ship, Boluio sse Apolonyo vn poco en el escanyo ; Si de los suyos fuesse reçibria mal danyo ; Mas quando de tal guisa vio omne estranyo, Non le recudio nada, enfogo el sossanyo. (Str. 471) Whether we accept this unique example of " sossanyo " as meaning 4 anger ', ' contempt ', or emend the verse so as to make it mean ( hold of a ship ', its relation to the Latin subsannio remains equally obvious. The first interprétation seems, however, the most probable one, in which case the Spanish poet clearly misinterpreted an original Latin text, and we hâve an instance somewhat similar to the " carta plumbea " mentioned previously 2 . One other item of translation seems to point to a direct Latin source in contrast to a French. When the coffin contain- ing Queen Luciana had been opened by the physician of Ephesus, Fallaron huna ninya de cara bien tajada. (Str. 288) The Latin text, in the corresponding passage, calls the queen a puellam (Riese, p. 49), whereas the French transla- tion uses dame (Lewis, p. 21). Clearly, the Spanish ninya is more closely related to the Latin than to the French render- ing. To conclude, the additional material derived from the French versions tends to confirm Klebs's hypothesis that the Spanish Apolonio is based on a lost mixed text of the Latin Historia. 1. Cf. Lewis 1 s édition, pp. 32, 4 ; 33, 5 ; 34, 4 ; 34, 18. 2. Cf. tupra, p. xlviii. INTRODUCTION LUI Before leaving the question of the French prose versions, note should be made of the Vienna manuscript already men- tioned in its relation to Timoneda's Patrafiuela x . This manu- script, which has points of si mi la ri ty to Timonefla's story, has also points of similarity to the Libro de Apolonio. Singer calls attention to the opening sentence, " Seigneurs, or entendez ystoire de tresgrant Seigneurie et de noble lignée ", which sug- gests the beginning of a poem. He thinks, furthermore, that he finds traces of assonance elsewhere in the manuscript, ail of which leads him to the conclusion that one of the sources of the Vienna version was an Old French poem 2 . The manuscript bears a resemblance to the Apolonio in making Tarsiana a jongleuse and in naming her Tarsienne in the latter part of the s tory. Hence it seems possible that the author of the Vienna version may hâve had at hand the Libro de Apolo- nio or some later Spanish version which had utilized this Spanish poem 3 . To return to the antécédents of the Apolonio, in but one instance does the author refer to the source of his informa- tion. In introducing the épisode of the slave commissioned to murder Tarsiana we hâve the statement, Su nombre fue Teofilo si lo saber queredes, Catat lo en la estoria si a mi non creyedes. (Str. 372) where the " estoria " may be the Latin Historia in which the slave in question bears the name of Theophilus. In one passage we can see that the author is using borrowed material not found in the Latin or French versions. Discours- ing on the various vices which are so closely allied that it is difficult to separate one from the other, he illustrâtes as follows : De hun ermitanyo santo oyemos retrayer. Porquel fiço el pecado el vino beuer, 1. Cf. supra, pp. xxxviii, xlix. 2. Aufsàïze und Vortrâge, p. 91. 3. Cf. Lewis, p. 247. ltx Liimf' iir *mimit L»ur> eu aduheno por elir< a caver. T»espuï* ei. omiLiidn I» nuinr* b mêler. Str. 5r> This if- a rf-ferenoe 1» tue t!SvmjUam oJ tb* mmik ■wbo choose* dnixikemtew- as Lhe mwsI of Ibe thref suu- and tfaew commit* tbt- olher tvo. A discussion o' the probabk 1 wmroe of the Spanish reîeronee ■wîK l»e innuc in tbe note lo Strophe îiî>. As if lbe înûnenot- nf coniemporarr Spanwl iheraturt' ujkto liir Ajmitinif; sncii influent* w«m. u be exerteo i« tbe 2_i*i à* _4i'm»»ct une » entctJj variai Min-eJ-Falm h«* cj.liftd attention tc> liit- îmc; tba: in AirTsnà-*. Tfc. Er. Ômemlj-ir. euôr- rritraim e' j&nen Ex th. riii nusnierr et rin tu- Saniem. î.1k swnnc Tfirst i* j-.hrm^ iQenu=al -w-ej. Alfitmii. i3ï* h : Emil teulier - me» the ru'irvniç BÔânional «milaritâcs w-.;t tn* Put» VS. n" ait AJr^mnirT viui-j. ranbraee ««miiUïtf verses r mmiMon A*. EL npraor. ouf uunrj m n lams Tm:ir e mhir Itniir * rat w "-=* INTRODUCTION LV Commo diz la palabra que suelen rretraher, Alex. 409. Coramo dize el prouerbio que suele retrayer, Apol. 57. Quando vino el tienpo que ouo de parir, Alex. 338. Quando vino el iermino que houo ha parir, Apol. 268. Que non podien los otros las lagremas tener, Alex. 1217. Non podie Apolonio las lagrimas tener, Apol. 160. Fu ante de medio dia el corner aguisado. Alex. 2572. Fue ante de medio dia el corner aguisado, Apol. 461. The foregoing verses seem to show that the author of the Alexandre knew the Apolonio, or vice versa, according to the relative date of the two poems. We hâve even the possibil- ity that the same author may hâve written both poems. The fréquent similarity of verses is ail the more striking in con- trast to the one verse that I hâve noted as resembling Berceo : Ouo ha ssosacar hun mal ssosacamiento, Apol. 14. Nunqua fue sosacado tan mal sosacamiento, S. Mil. 373. Mùller notes the phrases ' nop valer un figo ' and k non preçiar un figo ' in the Alexandre as compared with * non valer un figo ' in the Apolonio. There are, however, many fixed phrases, generally forming a complète hemistich, which occur in both poems ; for example : como costumbre era, Apol. 281 a ; Alex. 957 a. loquellas ni sermones, Apol. 558 d ; Alex. 1518 d. cantando los responssos, Apol. 597 b; Alex. 1520b. cuydo seyer artero, Apol. 225 a ; Alex. 1649 c. ministra del pecado, Apol. 445 b ; Alex. 2569 a. todos por huna boca, Apol. 190 a ; Alex. 387 a, 693 d. non pudo echar lagrima, Apol. 448 d ; Alex. 1357 c. ropa de grant valia, Apol. 621 d ; Alex. 1585 b. omne de rayz ma la, Apol. 371 c ; Alex. 1883 a. de conducho cargadas, Apol. 258 b; Alex. 1937 d. Such hemistich phrases do not show, however, direct bor- M. I *• O * » ?', »«*<+ » r.^r *vïî *r* tr,rr.Tv^e*t*t^* -f -ie Jft .. i**.*%t*^r,j ;U'^ t.".* f'.^TTL^ ZATi~*iLs **Z IfalBU iv*7"> *ie U poster», ±; *; />;». 3 *. t/fWt •* if/ />i^,*^»e, 22 d : ÏM,m. io^ 4_ 4e d,.^r*a* tuzt&t**. fri c; /Km. ?70 •:, el #>'* der;ve jra;ar. 65£b; />>*•, 25*> i, Uu4*r e bervJizjr, 61 d ; /»m, 31 i b. h//oo ^r»nt aJegria, 311 a; />>/». 314 d. cjivo k a k* pMr^ f 407 a ; /»/n. 3>» d : Jkfr//. it* a. pn*> lo por b ma no, 68 c ; /*>/n, 344 b. veriieron rnucban Ia;rrima9. 283 c : £)o/n. 414 d. 544 c. corbo* como fozino, 513 b; /fom. 468 d. JJio» le daria cormeio, 161 d; Ijom. 502 d. Ilorando de lo# ojo* f 334 b ; Zto/n. 579 c. en tierra debatîdo, 88 b; Aom, 595 b. tmio »e por guarido, 88 a ; J/i7/. 79 b. el Scnyor espirital, 110 d ; J/ï//. 170 a. de *o*pîro* cargado, 174 a ; ifi//. 310 d. niuebda del pecado, 26 c; A/t//. 387 c; Milag. 727 b. grado al Criador, 318 c; Mina. 160 d. la »u ueriut aagrada 482 c; Missa 141 d. c»ta on la uerdat, 438 d ; Missa 161 b. ParallcU are likéwise found in the Poema de Fernan (tonçalfiz 2 : ouo on oitte comedio, 5 c ; Fn Gz 42 c. olro clin manyana, 140 a ; Fn Gz 82 a. (juundo vino la hora, 262 a; Fn Gz 169 a. non nyadoi pauor, 318 b; Fn Gz 221 a. cuerpo de buenas manyat, 147 a ; Fn Gz 225 a. todoi por huna boca, 190 a ; Fn Gz 277 c. \, Kd. Juncr, Portas vaut. ont. al siglo XV, pp. 39-144. Cf. also Vida tfa Snnto Domingo de Silo$, od. J. D. Fitz-Gerald, Paris, 1904; Sacrifia * % in de la Mina, od. A. G. Solalinde, Madrid, 1913. 1 Kd. C. C. Mnrden, Baltimore, 190V. INTRODUCTION LVI1 començo de ffablar, 598 d; Fn Gz 297 a. rica de gran manera, 281 d ; Fn Gz 377 b. de toda voluntat, 167 a ; Fn Gz 503 a. de façienda granada 95 a ; Fn Gz 518 a. touo se por guarido, 88 a; Fn Gz 633 a. a chiquos e a grandes, 556 c ; Fn Gz 661 b. non alongaron plazo, 611 a ; Fn Gz 682 c. With ihe élimination of the material taken from ihe earlier works and the conscious or unconscious verbal borrowings, there still remains in the Apolonio a considérable élément that is due to the Spanish poet. This élément is parti y of a moral- izing character which detracts not a little from the swing of the excellent story. On the other hand, the very fact that the author had at his command the Latin prose versions bas proved of advantage to the Spanish poem. With the original story ready at hand, it was possible for the Spanish poet to dévote more than usual attention to the development of characters and to other accessories, and to reveal a personal touch far removed from that of a mère translator and versifier. The characters, though pagan in name, hâve become Castilianized in thought, senti- ment, and action; and many of the scènes are vivid pictures of thirteenth-century civilization. Finally, with the détails of the legend already prepared for him, the Spanish author was enabled to produce a work remarkably free from the commonplaces and fillers which are so characteristic of the early « mester de clerecia ». LIBRO DE APOLONIO Fol . i. 4 E(e)n el nombre de Dios e de Santa Maria, Si ellos me guiassen estudiar querria, Conponer hun romance de nueua maestria, w " Del buen rey Apolonio e de su cortesia. 2 El rey Apolonio de Tiro natural, Que por las auenturas visco grant tenporal, Commo perdio la fija e la muger capdal, Como las cobro amas, ca les fue muy leyal. 3 En el rey Antioco vos quiero començar Que poblo Antiocha en el puerto de la mar. Del su nombre mismo fizo la titolar ; Si estonçe fuesse muerto nol deuiera pesar. 4 Ca murio se le la muger con qui casado era, Dexo le huna fija genta de grant manera ; Nol sabian en el mundo de bel ta t conpanyera, Non sabian en su cuerpo sennyal reprendedera. 5 Muchos fijos de reyes la uinieron pedir, Mas non pudo en ella ninguno abenir ; Note. — Parenthèses are used in the foot-notes to designate words that remain legible after having been crossed out by the scribe. lab. Thèse verses are written continuously with querria overflowing to the second Une of the Ms., on which lineoccurs also thetitte of the poem, thus : E en el nombre de dios e de santa maria Si ellos me guiassen estudiar querria Libre de appollonio Conponer hun romance de nueua maestria. il SUl *SV To* +?JTWïZ+*\ é 9 . *-* v^« *n vjia'&za * r*r^*^i* -* i^ ir-^r J£*t t'jui tt&a ?>^sra c^fc -* w«s irztrêa U'*u ***S>,% <;..y*„ *r*t *v* E-*& &,i p«i— - RtV, q *e v^ ve;*e/>r% *n t«.;vra lo A'^/rat »*o*, %*-Mj<>r4. tç& <%<** s*as &::» fiiieK-ts. ■ 10 * \>*u^\ vo a*> c^/civfeio. cuos crever nse Lo dew»3e*- Al f*?y >u£*tro padr* * o* non lo enfamedes : , M^'^f %r<*ut *r» la per4:da, mas *al que lo caLe;>r-> (/**>? al r^y * a uo* en mal previo ecbedes. • 11 - y A ma, dixo la 'JtMroya, iamas por mal pecado Non d^uo cU mi padre seyerclamado. l'or llarnar nu* el fija tengo lo por pesado ; H» «I nombre derechero en amos enfogado. » ^o| 2, 12 " M;iH quando ail non puedo, desque so violada, Prendn: vueatro con^eio, la mi nodriçia ondrada. Mftn hum ueo que fuy de Dios desemparada ; A disrftchfl* men tengo de vo» aconseiada. »> , 13 Bien nmi que tanto fue ell enemigo en el rey encamado Que non auia el poder de veyer el pecado ; Mantenia mala vyda, era de Dios ayrado, (la non le façia miruiçio don fuese su pagado. 14 l'or finenr con hu lija, escusar casamiento, Que pudieHHC con ella conplir su mal taliento, i * L1BRO DE APOLONIO 3 Ouo ha ssosacar hun mal sBosacamiento ; Mostro ge lo el diablo, vn besiion mascoriento. / 15 Por fincar sin verguença que non fuese reptado, t Façia huna denjanda e vn argumente çerrado : U * *- fc ^ ^ ^\ Al que lo adeuinase que ge la daria de grado, El que no lo adeuinase séria descabeçado. 16 Auian muchos por aquesto las cabeças coriadas ; Sedian sobre las puertas de las almenas colgadas. Las nueuas de la duenya por mal fueron sonadas, A mucho buen donçel auian caras costadas. 17 « La verdura del ramo es corne la rayz, Fol. 2 t. De carne de mi madré engruesso mi seruii. » "S-A^-^y El que adeuinase este vieso que ditz, Esse auria la fîja del rey enperadriz. 18 El rey Apolonio, que en Tiro regnaua, Oyo daquesta duenya quen grant preçio andaua ; Queria casar con ella, qua mucho la amaua ; La hora del pedir veyer non la cuydaua. 19 Vino ha Antiocha > entro en el reyal, Saluo al rey Antiocho e a la corte gênerai. Demando le la fîja por su muger capdal, Que la metrie en arras en Tiro la çibdat. 20 La corte de Antiocha, firme de grant uertut, Todos ouieron duelo de la su iuuentut. Diçian que non se supo guardar de mal englut, Por mala de nigromançia perdio buena salut. 21 Luego de la primera deirçetio su raçon ; Toda la corte escuchaua, ténia buena saçon ; • Pusol el rey la ssua proposion, Que le daria la cabeça o la osoluçion. 22 Como era Apolonio de letras profundado, Por soluer argumentas era bien dotrinado ; Entendio la fallença e el suçio pecado Como si lo ouiese por su ojo prouado. Fol. 3. 23 Auia grant repintençia porgue era hi uenido, t Entendio bien que era en fallença caydo ; 48 b : The scribe wrote damya and changea lo duenya. — 49 d : cibdat. ( .--.- .- - - % M** portai €pe no foesepor haut*** Dio a la pregunta boen respooso coapLâdo. 24 Lhxo : * Xoo denes. rey, Ul ©osa demasax. Que a todo* adoze uergoença e pesar. Eftio, m la tardât noo qmsieres negar. Entre ta e tu fija sse deue terminar. * 25 « Ta ères b rayz, ta fija el çimal : Ta pereçes pur ella por pecado mortal. Ca la fija ereda la depda carnal T La quai tu e sa madré amedes cominal. » 26 Fae de la profe^ia el rey rnny mal pagado ; Lo qoe sienpre boscaua lo haoia fallado. Metio lo en locora muebda del pecado. Aguiso le en cabo como faesse mal porfaçado. 27 Magoer por encobrir la ssa inyquitat, DixoL\polonio quel dixera falsedat, Que non lo querria fer por nenguna eredat : Pero todos asmauan qoe dixera verdat. 28 Dixol que metria la cabeça ha perder, Fol. a t. Que la adeuinança non podria asoloer; Avn treynta dias le quiso anyader, Que por mengua de plaço non pudiese cayer. 29 Non quiso Apolonio en la vylla quedar ; • Ténia que la tardança podia en mal finar ; Triste e desmanido penso de naueyar; -w-*-*» Fasta que fue en Tiro el non sse dio bagar. 30 E(e)l pueblo fue alegre quando vieron su senyor. T(o)odos lo querien veyer, que hauien de[l] ssabor ; Rendian grandes e chicos gracias al Criador, La villa e los pueblos todos en derredor. 31 Ençerro se Apolonio en sus camaras priuadas, Do tenie sus escritos e sus estorias notadas. Rezo sus argumentos, las fazanyas passadas, Caldeas e latines très o quatro vegadas. 25 a : tu(f)fija. — 25 b : pereces. — 26 a : profecia. — 29 b : tardança. - AO c : gracias. — 31 a : Encerra. ^-o LIBRO DE APOLONIO t 32 En cabo otra cosa non pudo entender Que al rey Antioco pudiese responder. Çerro sus argumentes, dexo se de leyer, En laçerio sin fruto non quiso coniender. 33 Pero mucho teniajque era mal fallido K ' *' ' V En non ganar la duenya e ssallir tan escarnido. Fol. 4. Quanto mas comidia quelauia conteçido, r-> Tanto mas se ténia por peyor confondido. 34 Dixo que non podia la verguença durar, Mas queria yr perder sse o la uentura mudar. De pan e de tresoro mando mucho cargar, Metio se en auenturas por las ondas del mar. • 35 Pocos leuo conssigo que no lo entendiessen ; Fuera ssus criaçones otros no lo sopieron. Nauearon a priessa, buenos vientos ouieron, - H_ Ambaron en Tarsso, termino hi prisieron. »♦ * * "* '*' \ >-sr " 36 En el rey Antioco vos queremos tornar, Non nos ende tan ayna quitar. Auia de Apolonio yra e grant pesar, Quejria lo de grado ssi lo pudiese matar. 37 Clamo a Taliarco que era su priuado, El que de sus conseios era bien segurado. Auian lo en su casa de pequenyo criado ; Acomendol que fuese recapdar hun manda do. -*~V 38 Dixo el rey : « Bien sepas, el mio leyal amigo, 9 Que non dirya ha otrie esto que a ti digo, Fol. 4 v. Que so de Apolonio capital enemigo; Quiero fablar por esto mi conseio contigo . » 39 « De lo que yo façia el me a descubierto ; Numca me fablo ombre ninguno tan en çierto ; Mas si me lo defiende poblado nin yermo Tener me ya por nada mas que vn seco ensierto. » 40 « Yo te dare tresoros quantos tu quisieres ; Da contigo en Tiro quanto tu mas pudieres. Por gladio o por yerbas si matar lo pudieres, 34 a : verffuenca . — 39 b : cierto. - c t \ 6 LIBRO DE APOLONIO Desde aqui te prometo quai cosa tu quisieres. » 41 Talierco non quiso grande plaço prender, Por araor que fiçiesse a su sennyor placer. Priso mortal conseio, aguiso grant auer, Fve al rey de Tiro seruiçio prometer. 42 Quando entro en Tiro fallo hi grandes Uantos, Los pueblos doloridos, afîblados los mantos, Lagrimas e sospiros, non otros dulçes cantos, Façiendo oraçiones por los logares santos. 43 Vio cosa mal pues ta, çiudat tan denegrida, Fol. 5. Pueblo tan desm[a]yado, la gente tan dolorida ; Demando que esta cuyta por quera hi venida, Por que toda la gente andaua amortida. 44 Respusol hun ombre bueno, bien raçonado era : w « Amigo, bien pareçe que ères de carrera. Si de la tierra fueses cuyta auries llenera ; Dirias que nunqua vieras tal en esta ribera. » 45 « El rey nuestro senyor, que nos solia mandar, Apolonio le dizen por nombre, si lo oyste contar, Fue a Antioco su fija demandar ; Nunqua podria con ombre mas honrrado casar. » 46 « Pusol achaque mala, non la pudo ganar. i - Touo se lo a onta por sin ella tornar. Mouyo lo de su casa verguença e pesar; A quai parte es caydo non lo podemos asmar. » 47 « Auiemos tal senyor quai a Dios demandamos, Si este non auemos nunqua tal esperamos ; • Con cuyta non sabemos quai conseio prendamos, Quando rey perdemos nunqua bien nos fallamos. » Fol. 5 v. 48 Fue con aquestas nueuas Taliarco pagado, Tenie que su negoçio auie bien recabado. Torno se al rey Antioco, que lo auie enbiado, Por contar le las nueuas e dezir le el mandado. 49 Dixol que de Apolonio fuesse bien descuydado, 41 b : fiçiesse. — 42 d : oraçiones. — 43 a : ciudat. — 44 a : raçonado. — 48 a : nueuas added in modem hand. #t Lïimo DE APOLONIO Que era con su miedo de tierra desterrado. « Non sera, diz Antiooo, en tal logar alçado Que de mi lo defienda yermo nin poblado. » 50 Puso avn sin este) ley mala e complida : Qui quiere que lo matase o lo prisiese a vida Que le darie de sus aueres huna buena partida, Al menos çieni quin taies de moneda batida. 51 Confonda Dios tal rey de tan mala mesura, Biuia en pecado e asmaua locura, Que querie matar al omne que dixera derechura, « Que abrio la demanda que era tan escura. 52 Esto façie el pecado que es de tal natura, Ca en otros muohos en que mucho atura u * A pocos dias dobla que traye gran abscura. Traye mucho enxemplo desto la escriptura. Fol. 6. 53 Por encobrir vna poca de enemiga, Perjura se omne, non comide que diga. Dell omne periurado es la fe enemiga ; Esto que yo vos digo la ley vos lo pedrica. 54 Esto mismo contesçe de todos los pecados ; Los hunos con log otros son todos enlaçados. Si no fueren ayna los hunos emendados, Otros mucho mayores son luego ayuntados. 55 De hun ermitanyo santo oyemos retrayer. Porquel fiço el pecado el vino beuer, Ouo en adulterio por ello a cayer, Despues en omeçidio las manos a meter. 56 Anthioco, estando en tamanya error, Andaua si pudiese por fer otra peyor ; Del pecado primero si ouiese dolor, De demandar tal oosa non auria sabor. 57 Commo dize el prouerbio que suele retrayer, Que la copdiçia mala saco suele ronper, Fiço la promesa a muchos falleçer, Que lo querrian de grado ho matar o prender . 54 b : enlaçados. — 55 d : D. e. adulterios. 8 L1BR0 DE APOLONIO f ' '■»_ 58 Por negra de cobdiçia que por mal fue aparada, Fol. 6 v. Por ganar tal tresoro, ganançia tan famada, Muchos auien cobdiçia, non la tenien çelada, Por matar a Apolonio por quai quiere enirada. 59 Los que solia iener por amigos leyales Tornados se le(s) son enemigos mortales. Dios confonda tal sieglo, meîytales, Se trastornan los omnes por sseer desleyales. 60 Mando labrar Antioco naues de fuerte madera, Por buscar a Apolonio, tôlier lo de carrera, Bastir las de poderes, de armas e de çiuera ; Mas aguiso Dios la cosa en otra manera. 61 Dios, que nunqua quiso la sob[e]ruia sofrir, Destorbo esta cosa, non se pudo conplir. Nol pudieron fallar nil pudieron nozir. Deuiemos a tal senyor laudar e bendiz[i]r. 62 El rey Antioco vos quiero destaiar, Quiero en Apolonio la materia tornar. En Tarso lo lexamos, bien nos deue membrar. 63 Quando llego a Tarso, corao Uazdrado era, Fizo echar las ancoras luego por la ribera. Fol. 7 Vio logar adabte, sabrosa costanera Por folgar del lazerio e de la mala carrera . 64 Mando comprar conducbos, ençender las fogueras, Aguisar los comeres, sartenes e calderas, Adobar los comeres de diuersas maneras ; Non costauan dinero manteles ni forteras. 65 Los que sabor [aui]an de su conducho prender, Dauan ge lo de grado, non lo querian vender ; Auia toda la tierra con ellos gran plazer, Que era mucho cara e hauian lo menester. 66 Mala tierra era de conducho menguada, Auie gran carastia, era de gente menguada. Podrie corner hun ninyo rafez la din[a]rada, . ' * Conbrie très el yuguero quando vinise de la arada ; 58 a : cobdiçia. — 58 b : ganançia. — 60 a : f . manera. — 63 c : s. estanera. — 64 a : ençender. L1BR0 DE APOLONIO 9 67 Como era Apolonio omne bien raçonado, Vinyen todos veyer le, fazian le aguisado ; Non se partie del null omne despagado. 68 Vino hun ombre bueno, elayco e cano, Fol. 7 v. Era de buena parte, de dias ançiano ; Metio en el mientes, priso lo por la mano, Aparto se con el en hun campiello piano. 69 Dixol el omne bueno que auie del dolor, Àprisiera las nueuas, era bien sabidor : « j Ay, rey Apolonio, dignode grant Valor, Si el tu mal supieses deuies auer dolor ! » 70 « Del rey Antioco ères desafiado, Nin en çiudat ni en burgo non seras albergado ; Quien matar te pudiere sera bien soldado. Si estorçer pudieres seras bien auenturado. » 71 Respondio Apolonio como ascalentado : i^r^ &* c a Digas me, omne bueno, si a Dios ayas pagado, l Por quai razon Antioco me anda demandando, al quien me matar quai don le atorgado? » 72 — « Por esso te copdiçia o matar ho prender, Por lo que es el tu quisiste seyer. Çient quintales promete que dara de su auer Al qui la tu cabeça le pudiere render. » 73 Estonçe dixo Apolonio : « Non es por el mio tuerto, Fol. 8. Ca yo non fiçe cosa por que deua seyer muerto. Mas Dios, el mio sennyor, nos dara buen esfuerço, El que de los cuytados es carrera e puerto. » 74 1. 46 LIBRO DE APOLONIO Fazien contra nos toda vmilitat. Quando dende nos partiemos, por dezir te verdat, Todos fazien gran duelo de toda voluntat. » 129 « Quando en la mar entramos fazie tiempo pagado ; Luego que fuemos dentro el mar fue conturbado. Quanto nunca traya alla lo he dexado ; Tal pobre quai tu veyes abez so escapado. » 130 « Mis vasallos que erancomigo desterados, Avères que traya, tresoros tan granados, Palafres e mulas, cauallos tan preçiados, Todo lo he perdido por mis malos pecados. » 131 « Sabe lo Dios del çielo que en esto non miento, Mas non muere el omne por gran aquexamiento ; Si yo vogues con ellos auria gran plazimiento, Sino quando viene el dia del pasamiento. » ,->»AaJX 132 « Mas quando Dios me quiso a esto aduzir, Que las limosnas aya sin grado a pedir, Fol. u. Ruego te que, si puedas ha buena fin venir, Que me des algun conseio por o pueda beuir. » 1 33 Callo el rey en esto e fablo el pescador ; Recudiol como omne que hauia del grant dolor. « Rey, dixo el omne bueno, desto sso sabidor, En gran cuyta te veyes, non podries en mayor. » 134 « El estado deste mundo siempre asi andido, Cada dia sse camia, nunca quedo estido ; En tôlier e en dar es todo su sentido, Vestir al despoiado e despoiar al vestido. » 135 « Los que las auenturas quisieron ensayar, A las vezes perder, a las vezes ganar, Por muchas de maneras ouieron de pasar. Que quier que les abenga an lo de endurar. » 136 « Nunqua sabrien los omnes que eran auenturas Si no perdiessen perdidas ho muchas majaduras. rv^^^ 4 *^ 430 c : preçiados. — 432 c : fin venir; a heavy blot of black ink has obliterated a part of thèse words and we can read only fi . . . enir ; the same blot ha* obliterated a part of Rey on the verso of the page {431 c), leaving legible only Ihe final y and the beginning of the initial R. LIBRO DE ÀPOLOMO Quando an passado por muelles e por duras, Despues sse iornan maestros e cren las escripturas. » 137 «El que poder ouo de pobre te tornar Puede te si quisiere de pobreza sacar. Fol. u v. Non te querrian las fadas, rey, desmanparar; Puedes en poca dora todo tu bien cobrar. » 138 « Pero tanto te ruego, sey oy mi conbidado ; De lo que yo houiere sseruir te he de buen grado. Un vestido he solo fflaco e muy delgado ; Partir lo he contigo e ten te por mi pagado, » 139 Fendio su vestido luego con su espada, Dioal rey el medio e leuo lo a su posada. Diol quai çena pudo, non le ascondio nada. Auia meior çenado en alguna vegada. 140 Otro dia manyana quando fue leuantado, Gradeçio al omne bueno mucho el ospedado. 9 Prometiol que si nunca cobrasse su estado, El seruiçio en duplo te sera gualardonado. 141 « As me fecho, huespet, grant piedat, Mas ruego te ençara por Dios e tu bondat ^***-* Quen muestres la via por ho vaya a la çiudat. » Respuso le el omne bueno de buena voluntat. 142 El pescador le dixo : « Sennyor, bien es que vayas, # Algunos buenos omnes te daran de sus sayas. ' L 4 ^-* Fol. i5. Si conseio non tomas quai tu menester ayas, Por quanto yo houyere tu lazerio non ayas. » 143 El benedito huespet metio lo en la carrera, Demostro le la via, ca bien a çerqua hera ; Lego lo a la puerta que fallo mas primera, Poso sse con verguenza fuera a la carrera. 144 Avn por venir era la ora de yantar, Sallien se los donzelles fuera a deportar ; Comenzaron luego la pellota iugar, Que solian ha esse tiempo esse iugar. 145 Metio se Apolonio, maguer mal adobado, 137 c : cf. 132 c ; te added above the Une. — 140 d : seruiçio sin d. 6 t. > 18 LIBRO DE APOLONIO Con eilos al trebeio, sa manto afiblado. Abinie en el iuego, fazie tan aguisado Como_si faesse de pequenyo hi criado. 1 46 Fazia la yr derecha quando le daua del palo, Quando la reçibie nol sallia de la mano ; Era en el depuerto sabidor e liuiano. Entendrie quien se quiere que non era villano. 147 El rey Architartres, cuerpo de buenas manyas, Fol. 15 v. Sallie sse ha deportar con sus buenas companyas. Todos trayen consigosus ver ges e sus canyas t x ' w Eguales e bien fechas, derechas e estranyas. 148 Touo mientes ha todos cada huno como iugaua, Como ferie la pella o como la recobraua ; • i t ^^fvX. Vio en la rota que espessa andaua /v^^ 4 ^ ^ Que toda la meioria el pobre la leuaua. 149 Del su continiente ouo grant pagamiento, Porque toda su cosa leuaua con buen tiento. * Semeiol orane bueno de buen entendimienio ; , De deportar con ell tomo grant taliento. • Vk 150 Mando posar losotros, quedar toda la rota ; Mando que les dexassen a amos la pellota. El capdiello de Tiro, con su mesquindat toda, Bien se alimpiaua los oios de la go ta. 151 Ouo gran pagamiento Architrastes del juego ; Que grant omne era entendio ge lo luego . Dixo alpelegrino : « Amigo, yo teruego Que yantes oy comigo, non busqués otro fuego. » 152 Non quiso Apolonio atorgar el pedido, Fol. 16. Ca non dixo nada, de verguença perdido. Todos lo combidauan maguer mal vestido, Ca bien entendien todos donde era estorçido. jlxV^ ' * ^ s 153 Vino en este comedio la hora de yantar ; Ouo en la villa el rey a entrar. « Derramaron todos cada huno por su lugar ; Los hunos a los otros non se querien esperar. m., ~- m. :*.** -J?^ \ *w— L1BR0 DE APOLONIO 19 154 Apolonio de miedo de la corte enojar, Que non tenie vestido ni adobo de prestar, Non quiso de verguença al palaçio entrar. Torno se de la puerta, comenzo de Uorar. 155 El rey non touomientes fasta que fue entrado ; Luego lo vio menos quanto fue assentado. Lamo a vn escudero que era su priuado ; • Preguntol por tal orane que do era parado. 156 Sallo ell escudero fuera, vio como sçya, Torno al rey e dixo que verguença auia ; Ca peligro en la mar, perdio quanto traya, Con mengua de vestido entrar non sen trevia. Fol. 16 v. 157 Mandol elrey vestir luego de panyos honrrados, Los meiores que fueron en su casa trobados ; . Majido que lo metiessen suso a los sobrados ^* A M Do los otros donzelles estauan asentados. 158 Dixo el rey : « Amigo, tu escoie tu logar, Tu sabes tu fazienda con quien deues posar ; Tu cata tu mesura como deues catar, ^i^ Ca non te connyosçemos e podriemos errar. » 159 Apolonio non quiso con ninguno posar, Mando sse en su cabo hun escanyo poner, De derechodel rey non se quiso tôlier. Mandol luego el rey quel diessen a corner. 160 Todos por el palaçio comien a grant poder, Andauan los seruientes cada huno con su mester. Non podie Apolonio las lagrimas tener, Los conducbos quel dauan non los podie prender. 161 Entendio lo el rey, començo le de fablar : « Amigo, diz, mal fazes, non te deuies quexar. ^ ; Sol jjue tu quisieres la cara alegrar Dios te daria conseio, non se te podrie tardar. » Fol. 17. 162 El rey Architrastres, por la corte mas pagar, A su fija Luçiana mando la hi venir. La duenya vino luego, non lo quiso tardar, 136 c : Ca(llo). — 158 c : tu (fazienda) mesura. n Kr J- *~ 20 L1BRO DE APOLOMO Ca quiso a ssu padre obediente esiar. 163 Entro por el palaçio la infante bien adobada, Beso al rey manos comrao bien ensenyada, Saluo a los ricos omnes e a toda su mesnada. Fue la corte desta cosa alegree pagada. 164 Finco entre los otros oio al pelegrino, Quiso saber quien era ho de quai parte vino. « Fija, dixo el rey, omne es de camino, Oy tan bien [en] el iuego ninguno non auino. » 165 « Siruio me en el iuego onde so su pagado, Pero non lo conosco, e le yo muy gran grado. Segunt mi connyosçençia del mar es escapado, Grant danyo a preso onde esta desmayado. » 166 « Fija, si vos queredes buscar me gran placer. Que vos yo siempre aya mucho que gradeçer, Sabet de su fazienda quanto pudierdes saber, Fol. 17 v. Contra ell que sepamos como nos captener. * 167 Aguiso se la duennya de toda voluntat, Fue contra Apolonio con gran simpliçitat; Fue Iuego diziendo palabras de amiztat, Como cosa ensennyada que amaua bondat. 168 « Amigo, dixo ella, faces grant couardia. Non te sabre co[n]poner entre tal compannya. Semeia que non amas gozo nio al[e]gria ; Tenemos te lo todos a muy gran villania. » 169 « Si lo fazes por perdida que te es auenida, Si de linage ères, tarde se te oluida, Es(s) tota tu bondat en fallençia cayda. Pocol mienbra al bueno de la cosa perdida. » 170 « Todos dizen que ères omne bien ensenyado, Veyo que esel rey de ti mucho pagado. El tu buen continente que hauias mostrado Con esta grant tristeza todo lo as afollado. » 17 1 « Pero que ères en tan grande dolor, 164 b: p. venido. — 165 c : connyosçençia. — 168 b : sabre or saber. — 168 c : Semeia(ua). — 169 c : fallençia. ,.JL*r LIBRO DE APOLONTO 21 Quifiro que por mi fagas aqueste amor, Que digas el tu nombre al rey mio senyor. De saber (de) tu fazienda avriemos gransabor. » Fol. 18. 172 Respondio Apolonio, non lo quiso tardar. Dixo : « Amiga cara, buscas me grant pesar. El nombre que hauia perdi lo en la mai», El mio linage en Tiro te lo sabrien contar. » 173 Porfio le la duenya, non lo quiso dexar. Dixo : « Si Dios te faga a tu casa tornar, Que me digas el nombre que te suelen Uamar. Sabremos contra ti como deuemos far. » 174 Començo Apolonio, de sospiros cargado, Dixol toda su cuyta por o auia pasado, Su nombre e sutierra e quai era su regnado. Bienlo ascucho la duenya e ouo le gran grado. 175 En cabo, quando houo su cosa bien contada, El reyfue mas alegre, la duenya fue pagada. Querie tener las lagrimas mas nol valia nada; Renouo se le el duelo e la hocasion passada. 176 Estonze dixo el rey : « Fija, [fe] que deuedes, Si Apolonio llora non vos marauelledes. Tal omne a tal cuyta vos venir non sabedes, Mas vos me pensât del si a mi bien queredes. » Fol. 18 v. 177 « Fiziestes lo llor(r)ar, auedes lo contristado, Pensât como lo tornedes alegre epagado, Fazet le mucho algo, que omne es honrrado. Fija, ren non dubdedes e fazet aguisado. » 178 Aguiso sse la duenya, fizieron le logar, Tenpro bien la vihuella en hun son natural, Dexo cayer el manto, paro se en hun brial, Començo hunalaude, omne non vioatal. 179 Fazia fermosos sones efermosas debayladas; Quedaua a sabiendas la boz a las vegadas. Fazia a la viuela dezir puntos ortados ; . v- - - ' J Semeiauan que eran palabras afirmadas. 175 a : contado. — 479 a : fermosos debaylados. c <- **' 23 uwmo *C A*0(jû9*) 1 80 Los aIt/>* e los baxos ftodo» délia dinan. La doeaTa e la Traela tas bien se aHmî»n Que lo tenien ha fazannra qnantos que lo renies. Fazia otros depuertos que macho mas raliem. u * 181 Alabauan la todos, Apolonio callana. Fue pensando el rey por que el non fablaua. Demando le e dixol que se maraueUaaa Que con todos lo» otros tan mal se acordaua. 1 82 Recudio Apolonio como firme raron : Fol. 19, « Ftejj de tu fija non digo si bien non, Mas si prendo la rihuela cuydo fier bon tal son Que entendredes todos que es mas con raxon. » 183 « Tu fija bien entiende huna gran partida, A comienço bueno e es bien entendida, Mas aun non se tenga por maestra complida ; Si] io dezir quisiere tenga se por rençida. » 184 — e Amigo, dixoella, si Dios te benediga, Por amor si la as de la tu dulçe amiga, Que cantes huna laude en rota ho en gigua ; Si no, as me dicho soberuia e enemiga. » 185 Non quiso Apolonio la duenya contrastar. Priso huna viuela e sopo la bien tenprar ; Dixo que sin corona non sabrie violar. Non queria maguer pobre su dignidat baxar. 186 Ouo desta palabra el rey muy gran sabor, Semeio le que le yua amansadô la dolor ; Mando de sus coronas aduzirla meior, Dio la a Apolonio hun buen violador. Kol. 19 v. 187 Quando el rey de Tiro se vyo coronado Fue de la tristeza ya quanto amansando ; Fue cobrando el seso, de color meiorando, Pero que non houiesse el duelo oluidado. 1 88 Alço contra la duenya vn poquiello el çeio ; Fue ella do verguenza presa hun poquilleio. Fue trayendo el arquo egual e muy pareio ; 187 d : P. non que h, C*v LIBRO DE APOLONIO 23 Abes cabie la duenya de gozo en su pelle io. 189 Fue leuantando hunos tan dulçes son es, Doblas e debayladas, temblantes semitones. A todos alegraua la boz los corazones ; Fue la duenya toquada de malos aguigones. j 190 Todos por huna boca dizien e afirmauan Que Apolo nin Orfeo meiornon violaua[n]; El cantar de la duenya, que mucho alabauan, Contra el de Apolonio nada non lo preçiauan. 191 El rey Architrastres non séria mas pagado Sy ganasse hun regno ho hun rico condado. Dixo ha altas bozes : « Desque yo fuy nado Nonvi, segunt mio sseso, cuerpo tan acabado. » Fol. 20. f 92 — « Padre, dixo la duenya al rey su sennyor, * Vos me lo condonastes que yo por vuestro amor (Que) pensasse de Apolonio quanto pudiesse meior. Quiero desto que me digades como auedes sabor. » 193 « Fija, dixo el rey, ya vos le mandado. m So £- Seya vuestro maestro, auet lo atorgado ; Daldedemi trasoro, que tenedes alçado, v > A Quanto sabor ouieredes, que ell seya pagado. » 194 E con esto la fija, quel padre seguraua, Torno a Apolonio alegre e pagada. « Amigo, diz, la gracia de el rey as ganada ; Desque so tu diçipla quiero te dar soldada. » 195 « Quiero te dar de buen oro dozientosquintales, Otros tantos de plata e muchos seruiçiales ; : ~ Auras sanos conduchos e los vinos naturales ; Tornaras en tu fuerça con estas cosas atales. » 196 Plogo a Apolonio, touo se por pagado Porque en tanto tienpo auie bien recabado ; Pensso bien de la duenya, ensenyaua la de grado. 197 Fue en este comedio ell estudio siguiendo, Fol. 20 v. En el rey Apolonio fue luego ent[end]iendo. ^ ^ 190 b : Que apolonio Ceteo m.; it is possible to read Feteo or ffeteo. — 190 d : preçiauan. — 194 a : E or Q; thetcribe seems to hâve copied the initial Qof 193 d, andthen Iried to change it into E. 24 LIBRO DE APOLONIO Tanto fue en ella el amor ençendiendo Fastajjue cayo en el lecho muy desflaquida. « 198 Buscaron le maestros que le fiziesen metgia, Que sabien de la iisica toda la maestria, Mas non hi fallaron ninguna maestria Nin arte por que pudiesen purgar la maletia. 199 Todos auian pesar de la su enfermedat, Por que non entendian de aquella la uerdat. Non tenye Apolonyo mas triste su voluntat En la mayor cuyta que houo por verdat. 200 El rey Architrastres fyera mientre se dolie, y Non auie marauyllaque fija la auye. Pero con Apolonyo grant conorte prendie, ^" El amor de la fija en el lo ponye. 201 Ouo sabor hun dia el rey de caualgar, Andar por el mercado ribera de la mar ; Fizo ha Apolonio su amigo Uamar, Rogo le que sallyese con el ha deportar. 202 Priso lo por la ma no, non lo queria mal. Fol. 21. Vyeron por la ribera mucho buen menestral, f k* L "" • Burzeses e burzesas, mucha buena senyall. Sallieron del mercado fuera al arenal. 203 Ellos asi andando huno con otro pagados, Vynieron très donzeles, todos bien adobados; Fijos eran de reyes, ninyos bien ensenyados ; Fueron bien reçebidos commo omnes muy honrrados. 204 Todos fablaron luego por lo bien recabdar, Por amor si pudiesen (luego) ha sus tierras tornar. Todos vinyen al rey la fija le demandar, Sy ganar la pudiesen por con ella casar. 205 « Rey, dixeron ellos, tienpos ha pasados Que te pidiemos tu fija, cada huno con sus regnados, Echeste lo en fabla, estamos afiuzados, « - Por hoyr tu repuesta somos a ti tornados. » 206 « Somos entre nos mismos asi acordados 202 d : S. al m. f. a. reyal. — 204 a : 1. vynien r. LIBRO DE ÀPOLONIO 2& A quai tu la dieres que seyamos pagados ; Estamos en tu fiuza todos très enredados, An ha yr encabo los dos envergonçados. » 207 Respondio les el rey : « Amigos, bien fiziestes, Que en esti conseio tan bien vos abiniestes. Fol. Jt v. Pero por recapdar lo en mal tiempo vinyestes, La duenya es enferma, entender lo pudiestes. » 208 « Dell estudio que lieua es tan enflaquida, Que es de la flaqueza en enfermedat cayda. Por malos de pecados en tanto es venida Que son desGuzados los metges de su vida. » r \^^ * • 209 « Pero non me semeia que en esto andedes. \f ^ Escreuit sendas cartas, ça escreuir sabedes ; Escreuit vuestros nombres, quearras le daredes. Quai ella escoiere otorgado lo auredes. » 210 Escriuieron sendas cartas, que eran escriuanos ; Escriuyeron sus nombres con las sus mismas manos, Sus tierras e sus logares, los montes e los pianos, Como desçendian de pa rien tes loçanos. 211 Sello ie las el rey con su mismo anyello, u> -j c - Non podien seyellar las con mas primo seyello. Dio las a Apolonyo, hun caro mançebiello, Que fuesea la duenya con ellas al castiello. 212 Fue luego Apolonyo recabdar el mandado, Leuo las a la duenya como le fue castigado. Fol. 22. Ella, quando lo vio venyr atan escalentado, Mesturar non lo quiso lo que hauia asmado. >j» ^^^ 213 « Maestro, dixo ella, quiero te demandai*, iQue buscas a tal ora, o que quieres recabtar? (Que) a tal sazon como esta tu non sueles aqui entrai*. Nunca liçion me sueles a tal hora pasar. » 214 Entendio Apolonyo la su entençion. « Fija, dixo, non vengo por pasar uos liçion. Desto seyet bien segura en vuestro corazon, 208 a : estando enflaquida. — 240 d : desçendian. — 211 c : Leuo las apolonio. HT *pr*S,T-* Ww mtasaaœ •*■*> tu : per-rn* m-3-^tia srm iiko « E". r*y v»***r-3 pair* **_!■: *•■ :» iemirtar. Fui.) rp* fa—e •ira •£* T»njr ha yi3".ar : V^»et-ia tr« iniii'.^s pin **» 4?rr^vft.t*t. If A/* ma y fcni»v>». a ibie* * -le pr»star. • 2l"> « âofrt le* vaettro pa.i.-» rica miecte rwebir. Mas non «U»e ata&io ip* puiiese deair. Ma&do Im «ettdas carUs a t>io* escrecyr. V'i» veyet quai operedes de todos escoeir. • 21' Pn.v> ei!a la* carta* ma?uer enferma en. Abrî'j las c cato la» fasta la vea te rçq» . Non tm> bi el nombre en carta ni en fera. Con cuyo caajmieato «lia fuese plaientera. 2 1 H Calo ha Apotonyo e dix© con ?ran sospiro : - Di^as me. Apolonyo. el mvo baen rey de Tîro. En este casamiento de li mucho me miro : Si te plaze bo si non. yo ta vohmtat requin». » 219 Respuso Apolouyo e fablo con grau cordnra : " Duenya, m me pesasse faria uray «rran locora. Lo que al rey pionnière e foere vnestra ventura, Yosi lo destaiasse faria grau locora. •< 220 » E vos yo bien ensenyada de lo que jo sabia : Mas vos preçiaron todos por la mi maestria. Desaqni si casardes ha vnestra meioria, Avre de vuestra hondra muy grant plazenteria. » 221 — « Maestro, dixo ella, si amor te tocase •-*- J Non querries que tu lazeryo otrie lograse ; *■ - Nunqua lo creyeria fasta que lo prouase, Que del rey de Tiro desdenyada fincase. » 222 Escriuyo huna carta e çerro la con çera ; Dyo la Apolonyo, que mensaiero era, ™ r que estaua en la glera. a andada la carrera. ,rta e lizo la catar. , sopo la bien dictai-: o LIBRO DE APOLONIO 27 Que con el pelegrino queria ella casar, Que con el cuerpo solo estorçio de la mar. 224 Fizo se de esta cosa el rey marauyllado, Non podia entender la fuerça del dicta do. Demando que quai era ell infante venturado Que lidio con las ondas e con el mar yrado. 225 Dixo ell huno de ellos, e cuydo seyer artero, Aguylon le dizen por nombre bien çertero : « Rey, yo fuy esse e fuy verdadero, Ca escape apenas en poco dun madero. » 226 Dixo el huno dellos : « Es mentira prouada, Yo lo se bien que dizes cosa desaguisada ; En huno nos criamos, non traspasso nada, ^ ' ÂK * * Bien lojse que nunqua tu prendiste tal espadada. » 227 Mientre ellos estauan en esta tal entençia, Entendio bien el rey que dixera fallençia. Asmo entre su cuer huna buena entençia, Ca era de buen seso e de gran sapiençia. - 228 Dio a Apolonyo la carta ha leyer Fol. 23 v. Si podrie por auentura la cosa entender ; Vio el rey de Tiro que auia de seyer; Començo le la cara toda a enbermeieçer. 229 Fue el rey metiendo mien tes en la razon, Fue se le demudando todo el cor[a]zon ; Echo ha Apolonyo mano al cabeçon, Aparto se con ell sin otro nuyll varon. 230 Dixo : « Yo te coniuro, maestro e amigo, Por ell amor queyo tengo estableçido contigo, Çomo tu lo entiendes que lo fables comigo ; Si non, por toda tu fazienda non daria hun fi go. » 231 Respuso Apolonyo : « Rey, mucho me enbargas, Fuertes paraulas me dizes e mucho me amargas. / Creyo que de mi traen estas nueuas tan largas, Mas si a ti non plazen son pora mi amargas. » 232 Recudio le el rey como leyal varon : 225 b : certero. — 227 c : entençia. — 228 d : Conmeço. 28 LIBRO DE APOLONIO « Non te mintre, maestro, que séria trayçon. Quando ella lo quiere plaze me de corazon. Otorgada là ayas sin nulla condiçion. » 233 Destaiaron la fabla, tornaron al conçeio. ^ « Amigos, diz, non quiero trayer uos en trasecho. Fol. 24. Prendet vuestra carrera, buscat otro conseio, Ca yo uo entendiendo dello hun poquelleio. » 234 Entraron a la villa que ya querien corner, Subieron al castiello la enferma veyer. Ella, quando vidod rey çerqua de si seyer, Fizo se mas enferma, començo de tremer. 235 « Padre, dixo la duennya con la boz enfla quida, iQue buscastes a tal hora ? iQual fue vuestra venida? De coraçon me pesa e he rencura sabida, Porque uos es la yantar a tanto deferida. » 236 — « Fija, dixo el padre, de mi non vos quexedes, Mas cuyta es lo vuestro que tan gran mal auedes. Quiero vos fablar hun poco que non vos enoiedes, 9 Que verdat me digades quai marido queredes. » 237 — « Padre, bien vos lo digo quando vos me lo deman- Que si de Apolonio en otro me camiades, [dades, Non vos miento, desto bien seguro seyades, En pie non me veredes quantos dias biuades. » 238 — « Fija, dixo el rey, gran placer me fiçiestes, De Dios vos vino esto que tan bien escogiestes. Condonado vos seya esto que uos pidiestes ; Bien lo queremos todos quando vos lo quisiestes. » Fol. 24 v. 239 Sallo, esto partido, el reypor el corral, , s*^ '* Fallo se con su yerno en medio del portai ; Afirmaron la cosa en recabdo cabdal. \' x ' Luego fue abaxando a la duenya el mal. 240 Fueron las bodas fechas ricas e abondadas, Fueron muchas de yentes a ellas conbidadas ; Duraron muchos dias que non eran pasadas ; 233 a : conseio. — 234 c : cerqua. — 235 d : a tan tarde ferida. ,X >..-< i»u^ w LIBRO DE ÀPOLOMO 29 » Por esos grandes tienpos non fueron oluidadas, 241 Entro entre los nouyos muyt gran dilecçion, El Criador entre ellos metio subendiçion ; Nunca varon ha fembra, nin fembra ha varon, Non seruio en este mundo de meior coraçon. 242 Un dia Apolonyo sallo a la ribera, Su esposa con ell, la dulçe companyera. Podria auer siete meses quecasado era, Fue luego prenyada la semana primera. 243 Ellos asi andando hia querian fer la tornada, Vieron huna naue ya era ancorada ; Semeioles fermosa, rica miente adobada. Por saber Apolonio donde era arribada, r t^ — * Y • 244 Demando al maestro, el que la gouernaua, Fol. ». Que verdat le dixese de quai tierra andaua. Dixo el marinero, que en somo estaua, ^ Que todo el maior tienpo en Tiro lo moraua. 245 Dixo Apolonio : « Yo hi fuy criado. » Dixo el marinero : « ; Si te veyas logrado ! » Dixo le Apolonio : « Si me ouieres grado, Dezir te puedo senyales en que seya prouado . » 246 Dixol el marinero que aurie gran placer : « Tu, que tanto me dizes, quiero de ti saber Al rey Apolonio sil podries conesçer. » — Dixo : « Como a mismo, esto deuedes creyer. » 247 — « Si tu lo conesçieses, dixo el marinero, trobar lo pudieses por algun agorero, Ganaries tal ganançiaque séries plazentero. Nunqua meior la houo peyon ni cauallero. » 248 « Dil que es Antioco muertoe soterrado. Con el murio la fija quel dio el pecado, Destruyo los ha amos hun rayo del diablo. A el esperan todos por dar le el reynado. » 249 Apolonio alegre torno ha su esposa. Dixol : « Non me creyedes vos a mi esta cosa ; 244 a : D. el m. — 244 c : q. e. serao. — 247 a : conesçieses. /r .i * <* '>*' 30 LIBRO DE APOLONIO Fol. 25 v. Non querria que fuese mi palabra mintrosa ; Bien ténia sines dubda la voluntat sabrosa. » 250 « Mas quando tal gana[n]çia nos da el Criador, E tan buena bengança nos da de el traydor, Quiero hir reçebir la con Dios nuestro sennyor, Ga no es Antiocha atan poca honor. » 251 — « Senyor, dixo la duenya, yo so embargada ; Bien anda en siete meses o en mas que so prenyada. Para entrar en carrera esto mal aguisada, Ca so en gran peligro fasta que seya librada. » 252 « Si a Dios quisiere so del parto vezina, Si uentura houiere deuo parir ayna. Si tuluenye estudieses allende de la marina, Deuies bien venir dende conortar tu reyna. » 253 » Si atender quisieres o luego quisieres andar, Ruego te que me lieues, non me quieras dexar. Si tu aqui me dexas reçibre gran pesar ; Por el tu gran deseyo podria peligrar. » 254 Dixo Apolonio : « Reyna, bien sepades, Sol que a uuestro padre en amor lo metades, Leuar uos e comigo a las mis eredades, Meter uos e en arras que pagada seyades. » Fol. 26. 255 Dixo ella al padre : « Senyor, por caridat, Que me dedes licencia de buena voluntat. Que hir quiere Apolonio veyer su heredat, Si yo con el non fuere perder me de verdat. » 256 « El rey Antioco, quel hauia yrado, Murio muerte sopitanya, es del sieglo pasado. Todos ha el esperan por dar le el reyna do, Et si yo con el no fuere mi bien es destaiado, » 257 — « Fija, dixo el padre, cosa es derechera Si quisiere Apolonio entrar en la carrera ; Si el leuar vos quisiere vos seyet su companyera. Dios uos guie, mi fija, la su potençiauera. » 258 Fueron luego las naues prestas e apareiadas, De bestias et daueres e de conducho cargadas, L1BRO DE ÀPOLONIO 31 Porseyer mas lige ras con seiio bien vntadas ;. Entro en fuerte punto con naues auesadas. y j 259 Dio el rey a la fija, por hir mas acompanyada, Licorides, ell ama que la auie criada ; Diol muchas parteras mas huna meiorada, Que en el rey no todo non hauia sucalanya. 260 Bendixo los ha amos con la su diestra mano ; Fol. 26 v. Rogo al Criador que esta mas en alto Quel guiase la fija hiuyerno e verano, Quel guardase el yerno como tornase sano. 261 Alçaron las vêlas por ayna mouer, Mandaron del arena las ancoras toller ; Començaron los vientos las vêlas ha boluer Tanto que las fizieron de la tierra toller. 262 Quando vino la hora que las naues mouieron, Que los hunos de los otros ha partir se houieron, Muchas fueron las lagrimas que en tierra cayeron, Pocos fueron los oios que aguanon vertieron. 263 Los vientos por las lagrimas non querian estar, Àcuytaron las naues, fizieron las andar Asi que las houieron atanto de alongar Que ya non las podian de tierra deuissar. 264 Auien vientos derechos quales a Dios pidien. Las ondas mas pagadas estar non podien. Todos ha Apolonio meior[ar] lo querien Los tuertos e los danyos que fecho le auien. 265 Atal era el mar como carrera llana, Todos eran alegres, toda su casa sana ; Alegre Apolonio, alegre Luçiana, Fol. 27. Non sabien que del gozo cuyta es su ermana. 266 Auian de la marina gran partida andada, Podien auer ayna la mar atrauesada, Touo les la ventura huna mala çellada Quai nunca fue ha omnes otra peyor echada. 267 Ante uos lo houiemos dicho otra vegada 258 d : auesades. ~^< 32 L1BR0 DE APOLONIO Commo era la duenya de gran tienpo prenyada, Que de la luenga muebda e que de la andada Era al mes noueno la cosa allegada. 268 Quando vino el termino que houo ha parir, Ouo la primeriça los rayos ha sentir ; Cuytaron la dolores que se queria morir ; Dizia que nunca fembra deuia conçebir. 269 Quando su sazon vino naçio huna criatura, Vna ninya muy fermosa e de grant apostura ; ? , / Mas como de recabdo non houo complidura, ^ : Ouieron se auenyr en muy gran estrechura. 270 Commo non fue la duenya en el parto guardada, Cuajo [se] le la sangre dentro en la corada; •***" De las otras cosas non fue bien alimpiada ; * Quando mientes metieron fallaron la pasada. 'A-'**' \" Fol. 27 v. 271 Pero non era muerta mas era amortida, Era en muerte falsaçia con el parto cayda ; Non entendien en ella ningun signo de vida. Todos eran creyentes que era(n) transida. 272 Metien todos bozes, Uamando : « ; Ay, sennyora ! Salliemos de Pentapolin conbussco en fuerte hora. Quando vos sodés muerta i que faremos nos agora ? A tan mala sazon vos perdemos, senyora. » 273 Oyo el marinero estos malos roydos, Deçendio del gouernio a pasos tan tendidos, Dixo ha Apolonio : « £ En que sodés caydos ? Si defunto tenedes todos somos perdidos. » 274 « Quien se quiere que sia, echad lo en la mar ; Si non, podriemos todos ayna peligrar. Acuytat uos ayna, non querades tardar, Non es aquesta cosa pora dar le gran vagar. » 275 Respuso Apolonyo : « Galla ya, marinero. Dizes estranya cosa, semeias me guerrero. . Reyna es honrrada que non pobre romero. Semeia en tus dichasque ères carniçero. » 270 b : Cayo. L1BRO DE APOLONIO 33 » *■ 276 « Fizo contra mi ella cosiment tan granado, yt^r^^- Fol. 28. Non dubdo porque era pobre desenparado ; Saco me de pobreza que séria lazdrado ; Contra varon non fizo fembra tan aguisado. » 277 « ^Commo me lo podriael coraçon sofrir Que yo atal amiga pudiese aborrir ? Séria mayor derecho yo con ella morir Que tan auiltada mientre a ella de mi partir. » 278 Dixo el marinero : « En vanidat contiendes, Al logaren que estamosloca razon defiendes; Si en eso (nos) aturas mas fuego nos ençiendes. - V • Tengote por errado que tan mal lo entiendes. » 279 « Ante de pocha hora, si el cuerpo tenemos, Seremos todos muertos, estorçer non podemos ; Si la madré perdemos buena fija auemos. Mal fazes, Apolonyo, que en esto seyemos. » 280 Bien^eye Apolonyo que se podrien perder, Mas aun non podie su corazon venzer ; Pero al marinero houo lo ha creyer, Que ya veye(n) las ondas que se querien boluer. 281 Balsamaron el cuerpo como costumbre era, Fizieron le armario de liuiana madera, Fol. 28 v. Engludaron las tablas con englut e con çera, Boluieron lo en ropa rica de gran manera. 282 Con el cuerpo abueltas el su buen co[n]panyero Metio XL pieças de buen oro en el tablero ; Escriuyo en hun plomo con hun grafio de azero Letras, qui la fallase por onde fuese çertero. . l > ^ 283 Quandofue el ministerio todo acabado, El atahut bien preso, el cuerpo bien çerrado, Vertieron muchas lagrimas mucho varon rascado, " * - Fue ha pesar de todos en las ondas echado. 284 Luego al terçer dia, el sol escalentado, Fue al puerto de Efeso el cuerpo arribado ; Fue de buen maestro de fisica trobàdo, 278 c : ençiendes. — 280 a : que perder se podrien. — 282 d : certero. 7 \* ** Lift ko I-£ ApvjLOMo Ca hauie hnn diçiplo sanio e bien letrado. 2*5 Por beoir mas viçioso e seyer mas a ssa sabor, Como faera de las rouas bine omne meior, Auia todos sus auere* do era morador. En ribera del agita, los montes en derredor. 286 Andaua por la ribera a sabor de el viento, De buenos escolanos trahira mas de çiento. Fallaron esta obra de grant engludimiento. Pol. 79. Que non fixo en e 1 la el agua nuyll enorimiento 287 Fixo la el maestro a su casa leuar, Demando bon ferrero e Gzo la desplegar : Fallaron este cuerpo que oyestes conptar, Començo el maestro de duelo ha llorar. 288 Fallaron huna ninya de cara bien tajada, Cuerpo bien asentado, rica miente adobada, Gran tresoro con ella, casa bien abonda da, v Mas de su testamento non podien saber nada. 289 En cabo del tabllero en hun rencon apartado, Fallaron ell escrito en hun plomo deboxado. Priso lo el maestro e leyo el dictado. Dixo : « Si non lo cumplo non me veya logrado. » 290 Quiero vos la materia del dictado dezir : « Yo rey Apolonyo enbio merçet pedir : Qui quier que la fallare faga la sobollir, Lo quenol pudiemos sobre la mar conplir. » 291 « El medio del tresoro lieue por su lazerio, Lo al por la su aima preste al monesterio ; Sallir le an los clerigos meior al çimenterio, Rezaran mas de grado los ninyos el salterio. » Fol. 29 v. 292 « Si esto non cunpliere plega al Criador Que ni en muerte ni en vida non aya ualedor. » Dixo el metge estonze : « Tal seya ho peor Si (assi) non ge lo cunpliere bien asi ho meior. » 293 Mando tomar el cuerpo, poner lo en hun lecho Que por hun grant auer non podrie seyer fecho ; 284 d : diciplo. — 28H a : P. b. mas (s) v. e s. m. a ss. placer. LIBRO DE APOLONIO 35 Fizo le ioda honrra como hauia derecho ; Deurie, si al fiziese, homne auer despecho. 294 Fecha toda la cosa poral soterramiento, Fecha la sepultura con iodo cunplimiento, Entro el buen diçiplo de grant entendimiento, Lego se al maestro con su abenimiento. 295 « Fijo, dixo el maestro, grant amor me fiziestes, Gradezco vos lo mucho porque tal ora vin i est es. Somos en hun ministerio, a tal otro non viestes ; Vn cuerpo que fa 11 a mo s, bien cuydo que lo oyestes. » l^^ 1 % " * "^ 296 « Desque Dios te aduxo en tan buena sazon, Finca con tu maestro en esta proçeçion ; Ondremos este cuerpo, ca debdo es e razon ; ' n t Quiero de la ganançia que lieues tu quinyon. » Fol. 30. 297 « Por tu bondat misma e por mi amor, Prende en huna ampolla del balsamo meior, Aguisa bien el cuerpo, ca ères sabidor ; Non aguisaras nunca tan noble ho meior. » 298 Elescolar fue bueno, hun maestro valie, Tollio de siel manto que a las cuestas trahia, Priso del puro balsamo, ca bien lo conesçia, Allego se al cuerpo que en el lecho iazie. 299 Mandol tôlier la ropa que dessuso tenya, Despoio le los vestidos preçiosos que uestie ; Non lo daua a otrye lo que el fer podie ; Ninguno otro en la cosa tan bien no abynie. 300 Su cosaaguisada por fer la hunçion, El benedito omne con grant deuoçion Pusol la huna mano sobrell su corazon ; ^ Entendio hun poquiello de la odiçepçon. • ' l " r 301 Fizo alçar el balsamo e el cuerpo cobrir, Fuel catando el polso sil queria bâtir, E otras maestryas quell sopo comedir. Fol. 30 v. • Asmo que por ventura aun podrye beuyr. 296 a : te a(duya) duxo. — 296 b : procecion. — 299 b : preçiosos. — 300 d : E. h. (de la) p. de la odiçenpcon. 36 LIBRO DL APOI.ONIO 302 Torno ha su maestro que estaua a la puerta : « Senyor, esta rêyna que tenemos por muerta, Creyo que non ternas la sentençia por tuerta, Cosa veyo en e[l]la que mucho me conuerta. » 303 « Yoentendo en ella espirament de vida, Ca ell aima de su cuerpo non es encaraexida. Por mengua de recabdo es la duenya perdida, Si tu me lo condonas yo te la dare guarida. » 304 — « Fijo, dixo el maestro, dizes me grant amor, . Nunca fijo a padre podrie dezir meior ; Si tu esto fazes acabas gran honor ; De quantos metges oy biuen tu ères el mejor. » 305 « Nunca morra tu nombre si tu esto fizieres, De mi auras gran honrra mientre que tu visquieres, En tu vida auras honrra, e despues que murieres Fablaran de tu seso varonçs e mugeres. » 306 Mando leuar el cuerpo luego a su posada, Por fer mas a su guisa en su casa priuada ; Fizo fer grandes fuegos de lenya trasecada Fol. 31. Que non fiziesen fumo nin la calor desaguisada. 307 Fizo poner el cuerpo en el suelo barrido, En huna riqua colcha, en hun almatraque batido ; Pusol sobre la cara la manga del vestido, Ca es pora la cara el fuego dessabrido. 308 Con la calor del fuego, que estaua bien biuo, Aguiso hun hunguente caliente e lexatiuo, Vnto la con sus manos, non se fizo esquiuo ; Respiro hun poquiello el espirito catiuo. 309 Fizo aun sin esto ell olio calentar ; Mando los vellozinos en ello enferuentar, Fizo con esta lana el cuerpo enbolcar ; Nunca de tal megia hoyo omne contar. 310 Entro le la melezina dentro en la corada, Desuyo le [la] sangre que estaua cuagada ; -„ t Respiro ell almiella que estaua afogada, 306 a : ponsanda. ,r f~ »l Si nracho nos cuvtaredes faredes recadia ; Prendra mala finada toda nuestra metgia. » 320 logo en paz la duenya, non quiso mas fablar. Fue el santo diçiplo sa maestro buscar. « Maestro, ditz, albriça te tengo dedemandar, Fol. 32 t. Guarida es la duenya, bien lo puedes prouar. » 321 Fue se hiego el maestro, non lo quiso tardar, Fallo bina la duenya, magner con flaqnedat ; Dixo al diçiplo, non porporidat, Que la su maestria non auye egualdat. 322 Pensa ron amos de la duenya fasta que fue leuantada ; Nunca viyo omne en el mundo duenya mejor guardada. La bondat de los metges era a tan granada, Deuye seyer escripta, en hun libro notada. 323 Quando fue guarida e del mal alimpiada Porfi[j]o la el metgeqne la hauia sanada; Del auer nol tomaron quanto huna dinarada, ' Todo ge lo guardaron, nol despendieron nada. 324 Por amor que toviese su castidat meior, Fizieron le vn monesterio do visquiese seror, Fastajjue Dios quisiere que venga su senyor Con otras duenyas de orden seruie al Criador. 325 Dexemos vos, la duenya, guarde su monesterio, Sierua su eglesia ereze su salterio. Fol. 3^ En el rey Apolonyo tornemos el ministerio, Que por las auenturas leuo tan gran lazerio. 326 Desque la muger en las ondas fue echada Sienpre fue en tristiçia hi en vida lazdrada ; Sienpretrayo de lagrimas la cara remoiada, Non amanesçiedia que nonfuese llorada. 327 La companya rascada e el rey descasado Touieron su carrera maldiziendo su fado ; Guiyo los Santi Spiritus, fue les el mar pagado, Arribaron en Tarssoen su logar amado. 328 Tanto era Apolonyo del duelo esmarrido 321 b : maguer ndded at end ofverne. — 321 c : diçiplo. — 327 d : Arrîbo. LIBRO DE APOLONIO 39 Non quiso escobrir sse por seyer conosçido ; Fue pora la posada del su huespei querido, Estrangilo, con que ouo la otra vez manido. 329 Fue çierto a la casa, ca anies la sabia ; Non entro tan alegre como enirar solia ; Saluo duenyas de oasa mas non se les reye ; Espantaron se todos porque tan triste venie. 330 De los omnes que h ouo, quando dende fue, leuados, Non paresçio ninguno nin de los sus prhiados. * - Fol. 33 v. Los sus dichos corteses auiya los ya oluidados ; Fazian se desta cosa mucho marauyllados. 331 Trayenla criatura, ninya rezien nada, Enbuelta en sus panyos en ropa orfresada ; Con ella Licorides que era su ama, La que fue por nodriça ha Luçiana dada. 332 Dixo le la huespeda, que hauyia gran pesar : « Apolonyo de Tiro, quiero te preguntar, iQae fue de tus co[n]panyas, mesnadas de prestar? De tantas que leueste non veyemos huno tornar. » 333 « De toda tu fazienda te veyemos camiado ; Abes te connosçemos, tanto ères demudado. Alegrar te non puedes, andas triste e pesado. Por Dios, de tu fazienda que sepamos mandado. » 334 Recudiol Apolonyo, entro en la razon, * Lorando de los oios ha huna gran mesion ; Dixo le la estoria e la tribulaçion, , Como perdio en la mar toda su criazon. 335 Dixo les de quai guisa estorçio tan lazdrado, Fol. 34. Commo entro en Pentapolin, como fue conbidado, Commo canto antel rey e como fue casado, Commo salliera dende tan bien aconpanyado. 336 Dixo les de la duenya commo lauye perdida, Commo murio de parto la su muger querida ; Commo fizieron délia depues que fue transida, Commo esta ninyuela auye romanesçida. 330 b : paresçio. — 331 a : r. nasçida. — 332 a : hauyia or hauya. — 333 b ; connosçemos. — 336 d ; romanesçida. .. v 42 L1BRO DE *APOLONIO 354 Çerqua podie de terçia a lo menos estar Quando los escolanos vinien a almorzar; Non quiso Tarsiana la costumbre pasar ; *. w Su liçion acordada, vinye a almorzar. Fol. 3*. 355 A su ama Licorides, que la auie criada, Trobo la mal enferma, fuerte mien te cuytada. ^ Maguerque era ayuna, que non erayantada, En el cabo del lecho poso sse la criada. 356 " Fija, dixo Licorides, yo me quiero pasar, Pero antique me passe quiero te demandar, l Quai tienes por tu tierra segunt el tu cuydar, porpadre o por madré quales deues catar? » 357 — « Ama, dixo la duenya, segunt mi conosçia, Tarsso es la mi tierra, yo otra non sabria ; Estrangillo es mi padre, su muger madré mia ; Sienpre asi lo toue e terne oy en dia. » 358 — « Oyd me, dize Licorides, senyora e criada, Si en eso touieredes seredes enganyada, Ca la vuestra fazienda mucho es mas granada ; lo uos fare çertera si fuere escuchada. » 359 « De Pentapolin fuestes de raiz e de suelo, Al rey Architrastres ouiestes por auuelo ; Su fija Luçiana ementar uos la suelo, Esa fue vuestra madré que delexo gran duelo. » 360 « El rey Apolonio, vn noble cauallero, Senyor era de Tiro, vn reçio cabdalero ; Ese fue vuestro padre, agora es palmero, Por tierras de Egipto anda como romero. » 361 Conto le la estoria toda de fundamenta, En mar como entro en hora carbonenta,~ Como caso con ella a muy gran sobreuienta, Como murio de parto huna cara iuuenta. 3G2 Dixol como su padre fîzo tal sagramento : Fastajjuell a la fija dièse buen casamiento 356 d : m. que les d. c. — 357 a : conoscencia. — 358 a : dize added above the Une, — 359 d : que (duelo) delexo gran duelo. Fol. 36 v. V. LIBRO DE APOLONIO 43 Que iodo su Image ouiese pagamiento, Que non se çerçenase por null falagamiento. 363 Quando esio le ouo dicho e ensenyado, E lo ouo la ninya todo bien recordado, Fue perdiendo la lengua, e el ora legando, Despidio se del mundo e de su gasanyado. V 1 '^ r * 364 Luego que fue Licorides deste mundo pasada Aguiso bien el cuerpo la su buena criada, Mort ai o la muy bien, diol sepultura honrrada, Manteniel cutiano candela e oblada. 365 La infante Tarsiana, d Estrangilo nodrida, Fue salliendo tan buena, de manyas tan conplida, Que del pueblo de Tarso era tan querida Como série de su madré que la ouo parida. 366 Vn dia de fi esta, entrante la semana, Pasaua Dionisa por la rua manyana ; Vinye a su costado la infante Tarsiana, Otra ninya con ella que era su ermana. 367 Por o quier que pasauan, por rua o por calleia, De donya Tarsiana fazian todos conseia ; Dizjan que Dionisa nin su conpanyera Non valien contra ella huna mala erueia. 368 Por poco que de enbidia non se querie perde r. Conseio del diablo ouo lo a prender ; Todo en cabo ouo en ella a cayer; ( ^ \ Esta boz Dionisa houo la a saber. 369 Asmaua que la fiziese a escuso matar, Ca nunqua la vernie el padre a buscar ; El auer que le diera poder se lo ye lograr ; Non podrie en otra guisa de la llaga sanar. 370 Dizie entre su cuer la mala omiçida : « Si esta moça fuese de carrera tollida, Con estos sus adobos que la fazen vellida Casaria mi iija, la que houe parida. » 37 1 Comidiendo la falsa en esta trayçion, 371 a : Comidiendo or Comediendo. ^^- , 40 L1BRO DE APOLONIO 337 Los huespedes del rey quando esto oyeroû Por poco que con duelo de seso non sallieron. Fizieron muy gran duelo, quantomayor pudieron, Quando la tenien muerta mayor non lo fizieron. 338 Desgue ouieron fecbo su duelo aguisado, ^ nwl ^ "^ Torno en Apolonyo el huespet honrrado : « Rey, dize, yo te ruego e pido te lo endonado, Lo que dezir te quiero que seya escuchado. » 339 « El curso deste mundo, en ti lo as prouado, Non sabe luenga mientre estar en vn estado ; En dar e en tôlier es todo su vezado. Quien quier llore ho riya, el non a ningun cuydado. » 340 « En ti mismo lo puedes esto bien entender, Fol. 34 t. Si corazon ouieses deuies lo connosçer, Nunqua mas sopo omne de ganar e perder ; Deuye te a la cuy ta esto gran pro tener. » - ' - ***" " 341 « Non puede a nuyll omne la cosa mas durar Si non quanto el fado le quiso otorgar ; Non se deuie el omne por perdida quexar, Ca nunqua por su quexa lo puede recobrar. » 342 « Somos de tu perdida nos todos perdidosos, Todos con tal reyna seriemos muy gozosos ; Desque seyer non puede nin somos ventur[os]os, En perder nos por ella seriemos muy astrosos. » 343 « Si comprar la pudiesemos por lanto o por duelo, Agora finchiriemos de lagrimas el suelo ; Mas, desque la a presa la muerte en el lençuelo, t Fagamos nos por ella lo que fizo ella por su auuelo. » 344 « Si buena fue la madré, buena fija auemos ; En logar de la madré la fija nos guardemos ; Avn quando de todo algo nos tenemos, • Bien podemos contar que nada non perdemos. » 345 Recudiol Apolonyo lo que podrie estar : Fol. 35. « Huespet, desque a Dios non podemos reptar, 339 c : vezado or vegado; apparently the scribe wrote vegado *nn— '+. k„ *„^y» » y*^s» i* îi â-iur: f/n*) ta Sri»*.* s Tï--itausi_ *■ ii:c ;*r-3 3»f • -î» Tw> v: *1 v„i*j*> Çf,t nr=T sut *^ir*=iij'io. (fo*rria que w,n fw*£ «a «1 pieryïo eatruV) : Min» «a *»ruid:imbr*. ouata «>•!•• fae q^ntwio. * Udroo** a todo sa poder. i'My&Ht>ru ha Teophilo alcançar ho premier, Ma* tjn^mio a es*o dod podieron aeaeçer Ouieron en la duenya la saura a rerteT. .'"*2 Vieron la ninra de mur eran parescer, Aumaron de leuar la e sa car la a Tendra; Podrien ganar por ella macho de buen aner, Que limita mas pudieMen en pobreza cajer. 3il3 Foe la mesquin relia, en ffoerte punto nada, Puesta en la galea de nmos bien poblada. Him.iron a priesa,ca sse temien de relada : Arriho en Milalena la catiua lazdrada. 3M Vue presa la catiua, al mercado sacada. Kl uendedor con ella, su boisa apareiada. Vinyeron compradores sobre cosa tachada, (Jue comprar la qoerien, e por quanto série dada. ÎI'JS Kl scnyor Antinagora, que la villa tenie enpoder, i de muy gran parescer ; dclla que sen querie perder, jor ella diez pesas de auer. l> * mue malo, seanyor de soldaderas, :oa esta ganançias tau pleneras ; ella luego dos tanto de las primeras, ha cambio luego con las otras caseras. I. a. — 3U6 b : ganançias. LIBRO DE APOLON10 47 397 Prometio Antinagora quel daria las treynta, Dixo el garçon malo quel daria las quarenta. Luego Antinagora puyo a las çinquenta, El malo fîdiondo subio a las sexenia. 398 Dixo mayor paraula el mal auenturado : Que de quanto ninguno dièse por ell mercado, ssi mas lo quisiese, de auer monedado El enyadrie veyente pesas de buen oro colado. 399 Non quiso Antinagora en esto porfiar, i Asmo que la dexasse al traydor conprar, Quando la houiesse comprada que ie la yrie logar; - !^ fc Podrie por menos preçio su cosa recabdar. 400 Pago ie la el malo, ouo la de prender, Fol. 4o v. El que no deuie huna muger valer. Aguiso se la çiella poral mal menester, Escriuyo en la puerta el preçio del auer. 401 Esto dize el titulo, qui lo quiere saber : « Qui quisiere a Tarsiana primero conyosçer Vna liura de oro aura hi a poner ; Los otros sendas onzas [auran] ha ofreçer. » 402 Mientre esta cosa andaua reboluiendo, Fue la barata mala la duenya entendiendo ; f Rogo al Griador, de los oios vertiendo : « Senyor, diz, tu me val, que yo a ti me acomiendo. » 403 « Senyor, que de Teophilo me quesiste guardar, Que me quiso el cuerpo a trayçion matar, • Senyor, la tu uertud me deue anparar Que non me puedan el aima garçones enconar. » 404 En esto Antinagora, prinçep de la çibdat, Rogo al traydor de firme voluntat Que le dièse el preçio de la virginidat, Que ge lo otorgase por Dios en caridat. 397 a : treynta, treinta or trenta ; the scribe has either changea or cross- edout the y. — 397 c : cinquante. — 397 d : sexanta. — 398 a : el mal (o) auenturado. — 398 c : (quisiesse) quisiese. — 398 d : pesos. — 399 d : preçio. — 400 c : siella. — 401 b : conyosçer. — 403 b : trayçion. .-* '* 48 LIBRO DE APOLONIO 405 Ouo esta primiçia el prinçep oiorgada. ^ Fol. 41. La huerfana mesquina, sobre gente adobada, Jt* ^ wX ** "* - * Fuecon gran proçesion alapostol enuiada; v. *- Veyer ge lo ye quien quiere quella yua forçada. 406 Sallieron sse los otros, finco Tarsiana senyera, •>« Romaneçio el lobo solo con la cordera ; 9^* Mas como Dios lo quiso ella fue bien artera, Con sus palabras planas meiio lo en la carrera. 407 Cayo le a los pies, començo a dezir : « Senyor, merçet te pidp que me quieras oyr, Que me quieras vn pôco esperar e sofrir. Auèr ta Dios del çielo por ello que gradir. » 408 « Que tu quieras agora mis carnes quebrantar, Podemos aqui amos mortal mientre pecar ; lo puedo perde r mucho, tu non puedes ganar, Tu puedes en tu nobleça mucho menoscabar. » 409 « lo puedo por tu fecho perder ventura e fado, Cayeras por mal cuerpo tu en mortal pecado. Omne ères de preçio, si te veyas logrado, Sobre huerfana pobre non fagas desaguisado. » 410 Conto le susperiglos quantos auie sofridos, Fol. 41 v. Como ouo de chiquiella sus parientes perdidos ; Aviendo de su padre muchos bienes reçebidos, Commo houiera amos falsos e descreydos. 411 El prinçep Antinagora, que vinie denodado, Fue con estas paraulas fieramient amanssado. Torno contra la duenya, el coraçon camiado, Recudio le al ruego e fue bien acordado : 412 « Duenya, bien entiendo esto que me dezides, Que de linatge sodés, de buena parte venides ; Esta petiçion que uos a mi pedides Veyo lo por derecho, ca bien lo concluydes. » 413 « Todos somos carnales e auemos a morir, Todos esta ventura auemos ha seguir. 405 a : prinçep. — 407 b : mercet. — 407 d : cielo. — 409 c : precio. — 412 a : entiendo or entendo. LIBRO DE APOLONIO 49 Demas ell omne deue comedir Que quai aqui fiziere tal aura de padir. » 414 « Dio me Dios hunafija, tengo la por casar, Atodo mio poder q[ue]rria la guardar; Ponjue no la querria veyer en tal logar, Por tal entençion vos quiero perdonar. » 41 Su « Demas por ell buen padre de que uos me ementastes, Fol. 42. E por la razon buena que tan bien enformastes, Quiero uos dar agora mas que uos non demandastes, Que uosuenga emiente en quai logar me viestes. » 416 « El preçio que daria pora con vos pecar Quiero uos lo endonado ofreçer e donar, Que si uos non pudierdes por ruego escapar, Al que a uos entrare dat lo pora uos quitar. » 417 « Si uos daquesta manya pudierdes estorçer Mientre lo mio durare non uos faldra auer. El Criadoruos quiera ayudar e valer, Que vos vuestra fazienda podades bien poner. » 418 Con esto Antinagora ffue sse pora su posada. Presto souo otro pora entrar su vegada. Mas tanto fue la duenya sauia e adonada Que gano los dineros e non fue violada. 419 Quantos ahi vinieron e a ella entraron, Todos se conuertieron, todos por tal passaron. Nengun danyo nol fizieron, los aueres lexaron, De quanto que aduxieron con nada non tornaron. 420 Quando vino (a) la tarde, el medio dia passado, Fol. 42 v. Avie la buena duenya tan gran auer ganado Que série con lo medio el traydor pagado. Reye sse le el oio al mal auenturado. 421 Vio a ella alegre, e fue en ello artera ; Quando el tal la vido plogol de gran manera. Dixo : « Agora tienes, fija, buena carrera, Quando alegre vienes e mue stras cara soltera. » 422 Dixo la buena duenya vn sermon tan tenprado : « Senyor, si lo ouiesse de ti condonado, 8 I 50 LIBKO DE APOLONIO Otro mester sabia ques mas sin pecado, Que es mas ganançioso e es mas ondrado, » 423 « Si tu me lo condonas por la tu cortesia, Que meta yo estudio en essa maestria, Quanto tu demandases yo tanto te daria ; Tu auries gran ganançia eyo non pecaria. » 424 « De quai guisa se quiere que pudiesse seyer, Que mayor ganançia tu pudieses auer, Por esso me oompreste e esso deues façer. A tu prouecho fablo, deues me lo creyer. » 425 El sermon de la duenya fue tan bien adonado Que fue el coraçon del garçon amansando. Fol. 43. Dio le plaço poco ha dia senyalado, • Mas que ella ca$ase que bauie demandado. 426 Luego el otro dia de buena madurguada Leuanto se la duenya rica miente adobada ; Priso huna viola buena e bien tenprada, E sallio al mercado violar por solda da. 427 Començo hunos viesos e hunos sones taies Que trayen grant dulçor e eran naturales. Finchien se de omnes a priesa los portâtes, Non les cabie en las plaças, subien se a los poyales. 428 Quando con su viola houo bien solazado, A ssabor de los pueblos houo asaz cantado, Torno les a rezar hun romance bien rimado De la su razon misma por ho hauia pasado. 429 Fizo bien a los pueblos su razon entender. Mas valie de çient marquos ese dia el loguer. Fue sse el traydor pa ga ndo del menester ; Ganaua por ello sobeiano grant auer. 430 Cogieron con la duenya todos muy grant amor, Todos de su fazienda auian grant sabor ; Demas como sabian que auia mal senyor, Fol. 43 v. Ayudauan la todos de voluntat meior. 431 El principe Antinagora meior la querie ; 429 b : el (aue) loguer. LIBRO DE APOLONIO 51 Que si su fija fuese mas non la amarie. El dia que su boz o su oanto non oye * Conducho que comiese mala pro le tenie. \ 432 Tan bien sopo la duenya su cosa aguisar Que sabia a su amo la ganançia tornar. Reyendo e gabando con el su buen catar, ' ' Sopo se, maguer ninya, de follia quitar. - *' f> v * 433 Visco en esta, vida hun tiempo porlongado, Fasta que a Dios plogo, bien quita de pecado. Mas dexemos a ella su menester vsando, Tornemos en el padre que andaua lazdrado. 434 A cabo de diez anyos que la houo lexada v ( Recudio Apolonyo con su barba trençada ; Cuydo fallar la fija duenya grant e criada, Mas era la fazienda otra miente trastornada. 435 Estrangilo, el de Tarso, quando lo vio entrar Perdio toda la sangre con cuy ta e con pesar ; Torno en su encubierta a la muger a rebtar, Mas cuydaua se ella con mentiras saluar. Fol. 44. 436 Saluo el rey sus huespedes e fue los abraçar, Fue dellos reçebido como deuia estar. Cataua por su fija que les dio ha criar, Non se podie sin ella reyr ni alegrar. 437 « Huespedes, dixo elrey, £ que puede esto seer? Pesa me de mi fija que non me viene veyer. Querria desta cosa la verdat entender, Que veyo auos tristes, mala colortener. » 438 Recudiol Dionisa, dixol grant falssedat : « Rey, de tu fija esta es la uerdat : Al coraçon le priso mortal enfermedat, Passada es del sieglo, esta es la uerdat. » 439 Por poco Apolonio quel seso non perdio, Passo bien vn gran rato quel non les recudio, Que tan mala colpada el nunca reçibio. Paro sse endurido, la cabeça primio. 439 a : P. p. a. (la) quel s. n. p. — 439 c : recibio. — 439 d : cabeca. n f 52 UBHO DE APOLO.MO 440 Despues bien a la tarde recudio el uaron ; Demando ha beuer agua, que vino non. Torno contra la huespeda e dixol huna razon Que deuie a la falsa quebrar el coraçon. Fol. 44 v. 441 « Huespeda, diz, querria mas la muerte que la vida, Quando por mios pecados la fija he perdida. La cuyta de la madré que me era venida, Con esta lo cuydaua aduzir ha medida. » 442 « Quando cuyde agora que podria sanar, Que cuydaua la Uagua guarir e ençerrar, E preso otro colpe en esse mismo logar ; Non he melezina que me pueda sanar. » 443 « Pero las sus abtezas e los sus ricos vestidos, •**"*!' Poco ha que es muerta, avn non son mollidos. Tener uos lo e a grado que me sean vendidos, De que fagamos fatilas los que somos feridos. » \ ' ' 444 « Demas quiero hir luego veyer la sepultura, Abraçare la piedra maguer fidra e dura, t Sobre mi fija Tarsiana planyere mirencura, Sabre de su façienda algo por auentura. » 445 Cosa endiablada, la burçesa Dionisa, Ministra del pecado, fizo grant astrosia : Fizo hun monumento rico a muy gran guisa, De hun marmol tan blanquo como huna camisa. Fol. 45. 446 Fizo sobre la piedra las letras escreuir : « Aqui fizo Estrangilo ha Tarsiana sobollir, Fija de Apolonyo, el buen rey de Tir, Que a los XII anyos abes pudo sobir. » 447 Reçibio Apolonyo lo que pudo cobrar, Mando lo a las naues a los omnes leuar ; Fue el al monumento su ventura plorar, Por algunas reliquias del sepulcro tomar. 448 Quando en el sepulcro cayo el buen uaron, Quiso façer su duelo como hauie razon ; Abaxo se le el duelo e el mal del coraçon, Non pudo echar lagrima por nenguna misioo. UBRO DE APOLONIO 53 449 Torao coatra si mismo, començo de assmar : « ; Ay, Dios, que puede esta cosa esiar ! Si mi fija Tarsiana yoguiesse en este logar, Non deuien los mis oios tan en caro se parar. » • 450 « Asmo que todo aquesto es mentira prouada. % • Non creyo que mi fija aqui es soterrada, Mas ho me la han vendida ho en mal logar echada. Seya, muerta ho biua, ha Dios acomendada. » Foi. 45 v. 451 Non quiso Apolonyo en Tarso mas estar, Qua hauie reçebido en ella gran pesar. Torno sse ha sus naues cansado de Uorar, Su cabeça cubierta, non les quiso fablar. 452 Mando les que mouiesen e que pensasen de andar, La carrera de Tiro penssasen de tomar, Que sus dias eran pocos e querrie alla fînar, Que entre sus parientes se querrie soterrar. 453 Fueron luego las ancoras a las naues tiradas, Los rimos aguisados, las vêlas enfestadas ; Tenien viento bueno, las ondas bien pagadas, Fueron de la ribera ayna alongados. 454 Bien la média carrera o mas hauien andada, Auian sabrosos vientos, lamariazie pagada, Fue en poco de rato toda la cosa camiada, Tollio les la carrera que tenien començada. 455 De guisa fue rebuelta e yrada la mar Que non auien nengun conseio de guiar; El poder del gouernyo houieron lo ha desemparar, Non cuydaron ningunos de la muerte escapar. 456 Priso los latempesta e el mal temporal, Fol. 40. Ssaco los de caminos el oratge mortal ; Echo los su uentura e el Rey espirital En la vilaque Tarsiana pasaua mucho mal. 457 Fueron en Mitalena los romeros arribados, Auian mucho mal passado e andauan lazdrados ; Prisieron luego lengua, los vientos hia quedados, Rendian a Dios gracias porque eran escapados. 449 d : s. partir. 54 LTBRO DE APOLONIO 458 Ancoraron las naues en ribera del puerto, Ençendieron su fuego que se les era muerto, Enxugaron sus panyos lasos e del mal puerto ; ^ * ', A^ El rey en todo esto non tenye nuyll conuerto. eu 459 El rey Apolonyo, lazdrado cauallero, Naçiera en tal dia e era disant ero. Mando les que comprassen conducho muy Uenero, E fiziessen rica fiesta e ochauario plenero. 460 En cabo de la naue en hun rencon destaiado, Echo sse en hun lecho el rey tan deserrado ; luro que quien le fablasse série mal soldado, Dell huno de los pies série estemado ; Y 461 Non quisieron los omnes ssallir de su mandado, Conpraron gran conducho de quanto que fue fallado. Fol. 46 v. Fue ante de medio dia el corner aguisado, Quai quiere que vinye non era repoyado. 462 Non osauan ningunos al senyor dezir nada, Qua auye dura ley puesta e confirmada. Cabdellaron sucosacomo cuerda mesnada, Penssaron de corner la conpanya lazdrada. 463 En esto Antinagora por la fiesta passar Sallo contra el puerto, queria sse deportar. Vio en esta naue tal conpanya estar, Entendio que andauan como omnes de prestar. 464 Ellos quando lo uieron de tal guisa venir Leuantaron sse todo s, fueron lo reçebir. Gradesçio lo el mucho, non los quiso fallir, Assento sse con ellos por non les desdezir. 465 Estando a la tabla en solaz natural, v Demando les quai era el senyor del reyal. « Iaze, dixieron todos, enfermo muy mal, E por derecho duelo es perdido, non por al. » 466 « Menazados nos a que aquell que li fablare De corner nin de beuer nada le ementare ; Perdera el hun pie de los dos que leuare, Por auentura amos si mucho lo porfiare. » LIBRO DE ÀPOLOMO 55 467 Demando quel dixiesen por quai ocasion Fol. 47. Gayo en tal tristiçia e tal ocasion. Contaron le la estoria e toda la razon Quel dizien Apolonyo de la primera sazon. /y^~^ ^ 468 Dixo les el : « Gomo yo creyo, si non sso trastornado, Tal nombre suele Tarsiana auer mue ho vsado» A lo que me salliere fer me quiero osado, Dezir le he que me semeia villano descoraznado. » l 469 Mostraron le los homnes el logar hon iazia, Que con el omne bueno a todos mucho plazie. Vio lo con fiera barba que los pechos le cobrie, Touo lo por façanya porque atal fazie. 470 Dixol : « Dios te salue, Apolonyo amigo. Ohi (fablar) de tu fazienda, vengo fablar contigo. Si tu me conosçiesses auries placer comigo, Qua non ando pidiendo nin so omne mendigo. » 471 Boluio sse Apolonyo vn poco en el escanyo ; Si de los suyos fuesse reçibria mal danyo ; Mas quando de tal guisa vio omne estranyo, ' Non le recudio nada, enfogo el sossanyo. l ' y ^ 472 Afinco lo ell otro, non le quiso dexar ; ^^ ^ x Omne era de preçio, queria lo esforçar. Dixo : « Apolonyo, mal te sabes guardar ; Deuyes te de otra guisa contra mi mesurar. » ^o' f 473 « Senyor sso desta villa, mia es pora mandar, Dizen me Antinagora si me oysste nombrar. Caualgue de la villa e salli me a deportar, Las naues que yaçien por el puerto a mirar. >» 474 « Quando toda la houe la ribera andada, Pague me desta tu naue, vi la bien adobada; Sallieron me a reçebir toda la tu mesnada, Reçebi su conbido, yante en su posada. » 47 S « Vy omnes ensenyados, companya mesurada, La cozina bien rica, la mesa^bien abondada ; Demande que quai era el senyor de la aluergada ; 469 b : com. — 470 c : conosçiesses. — 471 c : reçibria. — 474 b : recebir. Fol. 47 v. 56 LIBRO DE APOLONIO Dixoron me tu nombre e tu vida lazdrada. » 476 « Mas ssi tu a mi quisieres escuchar e creyer, Saldries desta tiniebra la mi çibdat veyer ; Veries por ella cosas que auries grant placer, Por que podries del duelo gran partida perder. » 477 « Deuyes en otra cosa poner tu uoluntat, Que te puede Dios façer aun gran piedat. Que cobraras tu perdida, cirjrdo que sera uerdat ; Perderas esta tristiçia e esta crueldat. » 478 Recudio Apolonyo e lorno ha el la faz, Fol. 48. Dixol : « ; Quien jjuier que seyas, amigo, ue en patz ! Gradezco te lo mucho, feziste me buen solaz, Entiendo que me dizes buen conseio asaz. » 479 « Mas sso por mis pecados de tal guisa llagado Que el coraçon me siento todo atrauesado ; Desque beuir non puedo e so de todo desfriado, De çielo nin de tiera veyer non e cuydado. » 480 Partio se Antinagora del mal deserra do, Veye por mal achaque omne bueno danyado ; Torno a la mesnada fiera miente conturbado, Dixo les que el omne bueno fuert era deserra do. 481 Non pùdo comedir nin asmar tal manera Por quai guisa pudies meter lo en la carrera : « So en sobeiana cuyta, mas que yer non era ; 7 Nunca en tal fuy por la creença vera. » 482 « Pero cuydo e asmo vn poco de entrada, Qi\iero que lo prouemos, que non perdemos nada ; Dios mande que nos preste la su uertut sagrada, % Ternia que auiemos a Ierico ganada. » 483 « En la çibdad auemos huna tal iuglaresa, Furtada la ouieron, enbiare por essa. Si ella non le saca del coraçon la quexa, A null omne del mundo nol fagades promesa. » 484 Enbio sus siruie[njtes al malo a dezir Fol. 48 ▼. Quel dijese a Tarsiana quel viniese seruir ; 476 b : cibdat. — 479 d : cielo. — 484 b : Quel diesen a. LIBRO DE ÀPOLOMO ' 57 Leuarye tal ganançia, sil pudiese guarir, Quai ella se pudiese de su boca pedir. 485 La duenya fue venida sobre gent adobada, Saluo Antinagora e a toda su mesnada ; Por la palabra sola, luego de la entrada, Fue de los pelegrinos bien quista e amada. 486 Dixol Antinagora : « Tarsiana, la mi que rida, Dios mande que seyades en buen punto venida ; La maestria uuestra tan gran e tan conplida Agora es la ora de seyer aparesçida. » 487 « Tenemos vn buen omne, senyor destas companyas, Omne de gran fazienda, de rayç e de manyas : Es perdido con duelo por perdidas estranyas. Por Dios, quel acorrades con algunas fazanyas. » 488 Dixo ella : « Mostrat me lo, qua comoyo so creyda, Yo trayo letuarios e espeçia tan sabrida ^ • Que, si mortal non fuere ho que seya de vida, lo le tornare alegre tal que a corner pida. » 489 Leuaron la al lecho a Tarsiana la infante. Dixo ella : « Dios te salue, romeroo merchante. Mucho so detucuyta(da), sabe lo Dios, pesante. » Su(e) estrumente en mano paro se le delante. Fol. 49. 490 « Por mi solaz nonjtengas que ères aontado, Sy bien me conosçieses tener te y es por pagado, Qua non so iuglaresa de las de buen mercado, Nin lo e por natura, mas fago lo sin grado. » 491 « Duenya so de linatge, de parientes honrrados, Mas dezir non lo oso por mios graues pecados ; Naçi entre las ondas on naçen los pescados, Amos houe mintrosos e tray dores prouados. » 492 « Ladrones en galeas que sobre mar vinyeron, Por amor de furtar me de muerte me estorçieron ; Por mi uentura graue a omne me uendieron Por que muchas de virgines en mal fado cayeron. » 493 « Pero fasta agora quiso me Dios guardar, 490 b : conscieses. — 492 b : estorçieron. • • K8 LIBRO DE APOLONIO Non pudo el pecado nada de mi leuar. Maguer en cuyta biuo, por meior escapar Busco menester que poeda al sieglo enganyar. » v 494 « Et tu, si desta guisa te dexares morir, Siempre de tu maliçia auremos que dezir. v*\~^-<--*- Camya esta posada si cobdiçias beuir ; Io te dare guarido si quisieres ende sallir. » 495 Quando le houo dicho esto e mucho al, Mouyo en su viola hun canto natural, Copias bien assentadas, rimadas a senyal ; Fol. 49 v. gj en en tendie el rey que no lo fazie mal. 496 Quando houo bien dicho e ouo bien deportado, Dixo el rey : « Amiga, bien so de ti pagado. Entiendo bien que vienes de linatge granado ; Ouiste en tu dotrina maestro bien letrado. » 497 « Mas si se me a guisa re e ploguiere al Criador, Entendries que de grado te fana amor ; s j " Si uender te quisiere aquell tu senyor, Io te quitaria de muy buen amor. » 498 « Mas por esto senyero que me has aqui seruido, Dar te he diez libfas de oro escogido. Ve a buena uentura que muy mal so ferido, Que quantos dias biua nunqua sere guarido. » 499 Torno a Antinagora Tarsiana muy desmayada, Dixol : « Nos non podemos aqui meiorar nada. Mando me dar diez libras de oro en soldada, Masavn por prender las non so yo acordada. » 500 — « Fazes, diz Antinagora, en esto aguisado. Non prendas su oro, qua séria gran pecado. Io te dare dos tanto de lo que te el a mandado ; Non quiero que tu laçerio vaya en denodado. » * 501 « Mas avn te lo ruego e en amor te lo pido, Que tomes a ell e mete hi tu son complido. Fol. 50. gj t u kj en entendieres e yo bien so creydo, Que querra Dios que seya por tu son guarido. » 502 Torno al rey Tarsiana faziendo sus trobetes, c 7 LIBRO DE APOLONIO 59 Tocando su viola, cantando sus vesetes. « Omne bue no, diz, esto que tu a mi pr orne tes, Ten te lo pora tu si en razon non te metes. » 503 « Vnas pocas de demandas te quiero demandar. Si tu me las supiesses a razon terminar, Leuar hia la ganançia que me mandeste dar ; Si non me recudieres quiero te la dexar. » 504 Ouo el rey dubda que si la desdenyasse Que asmarien los omnes, quando la cosa sonasse, , Que por tal lo fiziera que su auer cobrasse. >^ Torno se contra ella, m^ndo le que preguntase. * 505 (Dixo) « Qi. me quai es la casa, pregunto la mallada, ^ c Que nunca seyequeda, sienpre anda lazdrada, Los huespedes son mudos, da bozes la posada. Si esto adeuinases séria tu pagada. » 506 — « Esto, diz Apolonyo, yo lo uo asmando : El rio es la casa que corre murmuiando, Los peçes son los huespedes que siempre estan callan- Foi. 50 v. — « Esta es terminada, ve otra adeuinando. » [do. » 507 « Parienta so de las aguas, amiga sso del rio, Fago fermosas crines, bien altas las enbio, Del blanco fago negro, qua es ofiçio mio. Esta es mas graue, segunt que yo Go. » 508 — « Parienta es del agua mucho la canya uera Que çerqua ella cria, esta es la cosa vera ; Ha muy fermosas crines altas de grant manera, Con ella fazen libros. Pregunta la terçera. » 509 — « Fija sso de los montes, ligera por natura, Ronpo e nunqua dexo senyal de la rotura, Guerreyo con los vientos, nunca ando segura. » — « Las naues, ditz el rey, trayen essa figura. » 510 — « Bien, dixo Tarssiana, as a esto respondido ; ^ Paresçe bien que ères clerigo entendido. Mas por Dios (te ruego) pues que ères en responder [metido, 507 a : P. s. (de las rio) de las aguas. — 507 c : oficio. — 508 a : P. e. de las aguas. o».A 60 LIBRO DE APOLONIO Ruego te que non cansses e ten te por guarido. » 51 1 « Entre grandes fogueras que dan gran calentura, Iaçe cosa desnuda, huespet sin vestidura, N(n)il nueze la calor, nil cuyta la friura. Esta puedes iurarque es razon escura. » 512 Estonçe dixo elrey : « Yo me lo fana Fol. &i. Si fuesse tan alegre como seyer ssolia ; Por entra r en los banyos yo desnudo séria. i / Fablar en tan vil cosa ssemeia bauequia. » *™ 513 — « Nin he piedes nin manos ni otro estentino, Dos dientes be sennyeros corbos como fozino, Fagoal que me traye fincar en el camino. » — « Tu ffablas dell ancora », dixo el pelegrino. 514 — « Nassçi de madré dura, sso mueyell como lana, Apesga me el rio que sso por mi liuiana ; j> • t' "* Quando prenyada sseyo semeio fasscas rana. » ( *^*~ — « Tu fablas de la esponia, dixo el Rey, ermana. » 515 — « Dezir te he, [dixo] Tarssiana, ya mas alegre sse- A bien verna la cosa, segunt que yo creyo ; fyo, Dios me dara consseio, que buenos signosveyo, Avn por auentura vere lo que desseyo. » 516 « Très demandas tengo que son assaz rafeçes. j- Por tan poca de cosa por Dios non enperezes ; _ Si demandar quisieres yo te dare las vezes. » 517 — « Nunqua, ditz el rey, vi cossa tan porffiosa. Si Dios mebenediga, que ères mucho enoiossa. Si mas de très dixeres tener te por mintrosa. Fol. 51 v. Non te esperaria mas por ninguna cosa. » 518 — « De dentro sso vellosa e de fuera rayda, * ' Siempre trayo en sseno mi crin bien escondida ; Ando de mano en mano, traen me escarnida ; Quando van a yantar nengun non me conbida. » 519 — « Quando en Pentapolin entre desbaratado, Si non ffuesse poressa andaria lazdrado. > 512c : yo me lo fana. — 514 a : mueyll, mueyl or mueyell; the word i% written over anerasurt. LIBRO DE APOLONIO 61 Fuy del rey Architrastres por ella onrrado ; Si no, non me ouiera a yantar conbidado. » 520 — « Nin sso negro [nin blanco], nin he color çertero, Nin lengua con que fable vn prouerbio senyero, Mas sse render a todos, ssiempre sso refe^tero, v Valo en el mercado apenas vn dinero. » 521 — « Da lo por poco preçio el bufon ell espeio ; Nin es ruuio nin negro, nin blanquo nin bermeio ; El que en el sse cata veye su mismo çeio, A altos e a baxos riende los en pareio. » 522 — « Quatro ermanas ssomos, sso vntecho[moramos], Corremos en pareio, ssiempre nos ssegudamos, Andamos cadal dia, nunqua nos alcançamos, Iaçemos abraçadas, nunqua nos ayuntamos. » Fol. 52 323 — « Raffez es de coniar aquesta tu question, Que las quatro ermanas las quatro ruedas son ; Dos a dos enlazadas tira las vn timon, Andan, e non sse ayuntan en ninguna sazon. » 524 Quisol aun otra prégunta demandar, Assaz lo quiso ella de quenta enganyar ; Mas ssopo quantos eran Apolonyo contar, Dixol que sse dexasse e que estouies en paz. 525 u Amiga, dixo, deues de mi seyer pagada, De quanto tu pidiste bien te he abondada ; Et te quiero avn anyader en soldada ; Ve te luego tu via, mas non me digas nada. » 526 « Querries me, bien lo veyo, tornar en alegria, Mas por ninguna cosa non te lo ssofriria. Ternye lo a escarnio toda mi compannya ; Demas de mi palabra por ren non me toldria. » 527 Nunqua tanto le pudo dezir nin predicar Que en otra letiçia le pudiesse tornar. Con grant cuyta que ouo non sopo que asmar, Fue le amos los braços al cuello a echar. 520 a : certero. — 520 c : rendar. — 522 d : abraçadas. — 526 a b : the orderof thèse verset i$ inverted in the M$. — 527 b : leiicia. **•- *' v. ■* 18 L1BH0 m ÀPOLONIO 528 Duo sse ya con esto et rey a enssanyar, Ouo con i'ellonia el braço a tornar ; Duo le huna ferida en el rostro a dar, ïanto que las narizes le ouo ensangrentar. 529 La duenya fueyrada, començo dellorar, Començo sus rencuras todas ha ementar; Bien querrie Antinagora grant auer a dar Que non fuesse entrado en aquella yantar. 530 Dizia : « ; Ay, mesquina, en mal ora fuy nada ! Sienpre fue mi uentura de andar aontada ; Por las tierraa agenas aodo mal sorostrada, Por bien e por seruiçio prendo mala soldada. » 531 « Ay, madré Luçiana, ssi mal fado ouiste, A tu fija Tarssiana meior non lo diste ; Peligreste sobre mar e de parto moriste. Ante quen pariesses afogar me deuiste. » 532 « Mi padre Apolonyo non te pudo prcstar, A fonssario ssagrado non te pudo leuar; ■ %v * En ataud muy rico écho te en la mar, Non sabemos del cuerpo do pudo arribar. » 533 « A mi tono a vida por tanto pesar tomar ; Dio me a Dionisa de Tarsso a criar ; Por derecha enbidia quiso me fer rnatar. Si estoDçe fuesse muerta dod me deuiera pesar. > 534 « Oue por mis pecados la muerte ha escusar; Los que me acorrieron non me quissieron dexar, Vendieron me a omne que non es de prestar, ell aima e el cuerpo danyar. m ia del çielo que me quiso ualler, >.' ninguno faeta aqui uençer ; nés buenos tanto de su auer, ! mi arao de todo mio loguer. » >tras cuytas esta mes la peyor : uscana seruiçio e amor, a tan gran desonor. .u~ L1BRO DE APOLONIO 63 Deuria tan gran soberuia pesar al Criador. » 537 « Ay, rey Apolonyo, de ventura pesada, Si ssopieses de tu fija, tan mal es aontada, Pesar auries e duelo, e séria bien vengada ; Mas cuydo que non biues, onde non sso yo buscada. » 538 « De padre nin de madré, por mios graues pecados, Non sabre el çiminterio do fueron ssoterrados; Trayen me como a bestia ssienpre por los mercados, De peyoresde mi faziendo susmandados. » 539 Reuisco Apolonyo, plogol de coraçon, Fol. 53 v. Entendio las palabras que vinien por razon ; n Torno se contra ella degrado el uaron, Preguntol por para ula si mintie o non. 540 « Duenya, si Dios te dexe al tu padre veyer, Perdona me el fecho,, dar te de mio auer ; Erre con fellonia, puedes lo bien creyer, Ca nunqua fiz tal yerro nin lo cuyde fazer. » 541 « Demas si me dixiesses, qua puede te menbrar, El nombre del ama que te ssolie criar, Podriemos nos por ventura amos alegrar, lo podria la fija, tu el padre cobrar. » 542 Perdono lo la duenya, perdio el mal taliento, Dio a la demanda leyal recudimiento : « La ama, diçe, de que siempre menguada me siento, Dixieronle Licorides, sepades que non uos miento. » 543 Vio bien Apolonyo que andaua carrera, Entendio bien senes falla que la su fija era ; Sallo fuera del lecho luego de la primera, Diziendo : « ; Val me, Dios, que ères vertut uera ! » 544 Priso la en sus braços con muy grant alegria, Diziendo : « Ay, mi fija, queyo por uos muria. Agora he perdido la cuyta que auia. Fol. 54. Fija, non amanesçio pora mi tan buen dia. » 545 « Nunqua este dia no lo cuyde veyer, 539 cd : Torno se contra ella demandol si mintie o non | Preguntol por paraula de grado el uaron. 64 L1BKO DE APOLONIU Nunqua en los mios braços yo uos cuyde tener. Ouepor uos tristiçia, ahora he placer; Siempre aure por ello a Dios que gradeçer. » 546 Començo a llamar : « Venit, los mios vasallos ; Sano es Apolonyo, ferit palmas e cantos ; Echat las coberturas, corret vuestros cauallos, \^ - "* *T l Alçat tablados muchos, penssat de quebrantar los. » « * 547 « Penssat como fagades fiesta grant e complida ; Cobra da he la fija que hauia perdida ; Buena fue la tempesta, de Dios fue prometida, Por onde nos ouiemos a fer esta venida. » 548 El prinçep Antinagora por ninguna ganançia, Avn si ganase el imperio de Francia, Non série mas alegre, e non por alabança, Ca amostro en la cosa de bien grant abundança. 549 Avye lo ya oydo, dizie lo la mesnada, Que auie Apolonyo palabra destaiada De barba nin de crines que non çerçenase nada Fasta que a ssu fija ouiesse bien casada. Fol. 54 v. 550 Por acabar su pleyto e su seruiçio complir, Asmo a Apolonyo la fija le pedir ; Quando fuesse casada que lo farie tundir, Por seyer salua la iura e non auria que dezir, 551 Bien deuie Antinagora en escripto iaçer, Que por saluar vn cuerpo tanto pudo ffaçer. Si cristiano fuesse e sopiesse bien creyer, Deuiemos por su aima todos clamor tener. 552 « Rey, dize Antinagora, yo merçet te pido Que me des tu fija, que seya yo su marido. Seruiçio le he fecho, non sso ende repentido ; Valer me deue esso por ganar vn pedido. » 553 « Bien me deues por yerno reçebir e amar, Ca rey sso de derecho, rey no he por mandai*. Bien te puedes encara, rey, marauillar, Si meior la pudieres oganyo desposar. » 548a : ganançia. — 553 a : B. m. deuos p. y. LIBRO DE APOLOMO 65 554 Dixo le Apolonyo : « Otorgo tu pedido ; Non deue tu bien fecho cayer te en oluido. As contra amos estado muy leyal amigo, Délia fuste maestro e a mi as guarido. » 555 « Demas yo he iurado de non me çerçenar, Nin rayer la mi barba, nin mis vnyas taiar, Fol. 55 Fasta que pudiesse a Tarsiana desposar. Pues que la he casada quiero me afeytar. » 556 Sonaron estas nueuas luego por la çibdat. Plogo mucho a todos con esta vnidat. A chiquos e a grandes plogo de uoluntat, Pueras al traydor falsso que sse dolie por verdat. 557 Con todos los roydos, maguer que sse callaua, Con este cas[a]miento a Tarssiana non pesaua. El amor quel fiziera quando en cuyta estaua, Quando ssallida era non sse le oluidaua. 558 Aguisaron las bodas, prisieron bendiçiones, Fazien por ellos todos preçes e oraçiones ; Fazien tan grandes gozos e tan grandes missiones Que non podrian contar las loquelas ni sermon es. 559 Por esto Tarssiana non era ssegurada ; # Non sse tenye que era de la cuyta ssacada, Si el traydor falsso que la [auye] conprada Non ffuesse lapidado ho muerto a espada. 560 Sobresto Antinagora mando Uegar conçeio ; Fueron luego Uegados a vn buen lugareio. Dixo ell : « Ya, varones, oyd hun poquelleio. Fol. 55 v. * Mester es que prendamos entre todos conseio. » 561 « El rey Apolonyo, omne de grant poder, Es aqui aquaesçido, quiere uos conosçer. Vna fija, que nunqua la cuydo veyer, A la aqui fallada, deue a uos placer. » 562 « Pedi la por muger, sso con ella casado ; Es(s) rico casamiento, sso con ella pagado. 558 a : bendiçiones. — 559 c : Nin e. t. f. — 561 b : The oo/* conosçer ëdded above the Une. 9 .> * 66 LIRRO DE APOLONIO Quai es vos lo ssabedes, que aqui ha morado ; Todos uos lo veyedes como ella ha prouado. » 563 « Gradesçe uos lo mucho, tiene uos lo en amor, Que tan bien la guardastes de cayer en error. Fuemos hi bien apresos, grado al Criador ; Si non, auriemos ende grant pesar e dolor. *> 564 « Enbia uos vn poco de présent prometer ; Quinientos mil marquos doro, pensât los de prender ; En lo que uos querredes mandat los despender ; En esto lo podedes quai omne es veyer. » 565 ce Pero ssobre todo esto enbia uos rogar, Del malo traydor quel quiso la fija difamar, Que le dedes der^çho quai ge lo deuedes dar, / < i ^<* * Que non pueda el malo desto sse alabar. » Fol. 56. 566 Todos por huna boca dieron esta respuesta : « Dios de a tan buen rey vida grant e apuesta. Quando el esta uengança ssobre nos la acuesta, Cumplamos el su ruego, non le démos de cuesta. »' tl - v>1 ^ v 567 Non quisieron el ruego meter en otro plazo ; Mouio sse el conçeio como que ssanyudazo, Fueron al traydor, echaron le el laço, Mataron lo a piedras como a mal rapaço. 568 Quando el rey ouieron de tal guisa vengado Que ffue el malastrugo todo desmenuzado, Echaron lo a canes como a descomulgado» Fue el rey de Tiro del conçeio pagado. 569 Tarssiana a las duenyas que el tenie conpradas Dio les buenos maridos, ayudas muy granadas ; Sallieron de pecado* visquieron muy onrradas, Ca sseyen las catiuas fiera mientre adobadas. 570 Touo sse el conçeio del rey por adebdado, Ca por verdat auie les fecho bien aguisado ; Fablaron quel fiçiessen guallardon ssenyalado, Por el bien que el fizo que non fuesse oluidado . Fol. 56 v. 571 Mandaron fer vn ydolo al ssu mismo estado ; 566 c : uengança. L1BR0 DE AP0L0N10 67 De oro fino era de orençe labrado ; Pusieron lo derecho en medio del mercado, La fija a los piedes de supadre ondrado. 572 Fizieron en la basa huna tal escriptura : « El rey Apolonio, [omne] de grant mesura, Echo lo en esta villa huna tenpesta dura ; Fallo aqui su fija Tarsiana por grant uentura. » 573 « Con gozo de la fija perdio la enfermedat * Dio la a An t inagora, ssenyor desta çibdat; Dio le en casamiento, muy gran solepnidat, El regno de Antiocha, muy grant eredat, » 574 « Enriquesçio esta villa mucho por su venida ; A qui tomar lo quiso dio auer sin medida ; Quajito el sieglo dure fasta la fin venida, Sera en Mitalena la su fama tenida. » 575 El rey Apolonyo, ssu cuyta amanssada, Quiso entrar en Tiro con su barba treçada ; Metio sse en las naues, ssu barba adobada ; Non podrie la riqueza omne asmar por nada. 576 Iendo por la carrera asmaron de torçer, Fol. 57. De requérir a Tarsso, sus amigos veyer, Cremar ha D ionisa, su marido prender, Que atan mal ssopieron el amiztat tener. 577 Auiendo, esto puesto, el guyon castigado, Vinol en vision vn omne blanqueando ; Angel podrie seyer, qua era aguisado. Lamo lo por su nombre, dixol a tal mandado : 578 « Apolonyo, non as ha Tiro que buscar, Primero ve a Efesio, alla manda guiar; Quando fueres arribado e sallido de la mar lo te dire que fagas por en çierto andar. » 579 « Demanda por el templo que dizen de Diana. Fuera yaze de la villa en huna buena plana, Duenyas moran en el que visten panyos de lana, A la meior de todas dizen le Luçiana. » 572 a : 1. baissa. — 574 a : En Riquesçio. — 577 a : guyon or gunyo. *8 UBBO DE APOLOÎUO 580 « Quando a la puerta faeres, ssi Vieres que es hora, Fiere con ell armeDa e saldra la priora ; Sabra que omne ères e hira a la senyora ; Saldran areçebir te la génie que deotro mora. » 581 « Verna ell abadessa mu? bien acompanyada ; Ta faz ta abenençia, qoa duenya es honrrada ; Fol. bi v. Demandai que te muestre el arqua consagrada Do iazen las reliquias en su casa ondrada. » 582 « Hira ella contigo, mostrar te ha el logar. Luego a altas boxes tu pienssa de contar Quanto nunqua sopieres por tierra e por mar ; Non dexes huna cosa ssola de ementar. » 583 « Si tu esto fizieres ganaras tal ganançia Que mas la preçiaras que el regno de França ; Despues hiras a Tarsso con meior alabança, Perdras todas las cuytas que prisiste en infançia. » 584 Razon no alonguemos, que séria perdiçion. Desperto Apolonyo, ffue en comediçion, Entro luego en ello, cumplio la mandaçion. Todo lo fue veyendo ssegunt la vision. 585 Mi entre que el contaua su mal e su laçerio, Non penssaua Luçiana de rezar el ssalterio ; Entendio la materia e todo el misterio, Non le podie de gozo caber el monesterio, 586 Cayo al rey a piedes e dixo a altas bozes : « Ay, rey Apolonyo, creyo que me non conosçes. Non te quyde veyer nunqua en estas alfoçes. r v Fol. 58. Quando me conosçieres non_creyo que te nongozes. » 587 « lo sso la tu muger, la que era perdida, La que en la mar echeste, que tienes por transida ; Del rey Architrastres fija fuy muy querida, Luçiana he por nombre, biua sso e guarida. » 588 « lo sso la que tu sabes como te houe amado. Iaziendo mal enferma veniste me con mandado ; De très que me pidien tu meaduxiste el dictado. 583 a : ganançia . — 584 a : perdiçion . — 584 c : mandaçion . LIBKO DE APOLONIO 69 Io te di el escripto quai tu sabes notado. » 589 Entendio (dize) Apolonyo toda esta estoria, Por poco que con gozo non perdio la memoria ; Amos huno con otro vieron sse en gran gloria, Car auie les Dios dado grant gracia e grant Victoria. 590 Contaron sse huno a otro por lo que auien passado, Que auie cada huno perdido ho ganado. Apolonyo del metge era mucho pagado, Avyen le Antin agora e Tarssiana grant grado. 591 A Tarssiana con todo esto nin marido nin padre Non la podien ssacar de braços de ssu madré. De gozo Antinagora, el cabosso confradre, § Loraua de los oios corao ssi fuesse ssu fradre. . ( Foi. 58 v. 592 Non sse tenie el metge del ffecho por regiso, , r * **"" " Porque en Luçiana tan gran ffemençia miso ; 4 * **" Dieron le présentes quantos el quiso, Masporganar buen preçio el prender nada non quiso. 593 Por la çibdat de Effessio corrie grant alegria, Auien con esta cosa todos plazenteria ; n Mas llorauan las duenyas dentro en la mongia, . » Ca sse temien de la senyora que sse queria yr ssu via. 594 Moraron hi vn tiempo quanto ssabor ouieron ; Fizieron abadessa a la que meior vieron ; Dexaron les aueres quantos prender quisieron, Quando el rey e la reyna partir sse quisieron. 595 Entraron en las naues por passar la marina, Doliendo a los de Effessio de la buena vezina ; En el puerto de Tarsso arribaron ayna Alegres e gozososel rey ela reyna. 596 Antes que de las naues ouiessen a ssallir, Sopo lo el conçeio, ffue los ha reçebir ; Nunqua non pudo omne nin veyer nin oyr Omnes a huna cosa tan de gozo ssallir. 597 Reçibieron al rey como ha ssu ssennyor, Fol. 59. Cantando los responssos de libro e de cor ; 589 a : Entiendo. — 589 d : gracia. — 590 d: Avyel Antinagora. — 592 b ; ffemençia. *N 70 UnO DE APOLOHIO Bien les vinye emîente del antigo amor, Mas avie Dioaisa con ellos mal ssabor. 598 Ante que a la villa ouiessen a entrai-, Finco el pueblo todo, non sse quiso madar ; Entro el Rey en medio, començo de ffablar : # 599 « Oyt me, conçeio, ssi Dios nos benediga, Non me vos reboluades ffasta que mi razon diga. Si ffiz mal ha alguno-quanto val buna figa, Aqui ante nos todos quiero que me lo diga. » 600 Dixieron luego todos : « Esto te respondemos : Por tu ffincamos biuos, bien te lo conosçemos ; De lo que te prometiemos non te nos camiaremos ; Que quiere que tu mandes nos en ello sseremos. » 601 — « Quando vine aqui morar la segunda vegada. De la otra primera non uos emiento nada, Aduxe mi fija, ninya rezient nada, Ca auia la madré por muerta dexada. » 602 « A los falssos mis huespedes, do solia posar, Con muy grandes aueres di ge la a criar ; Los falssos con enbidia mandaron la matar, Fol. 59 t. Mas, malgrado a ellos, houo a escapar. » 603 a Quando tome por ella, que séria ya criada, Dixieron me que era muerta e ssoterrada. Agora por mi ventura e la biua fallada, Mas en este comedio grant cuyta he passada. » 604 « Si desto non me feches iustiçia e derecho, Non entrare en Tarsso, en corrall nin so techo ; Auriedes desgradeçido todo uuestro bienffecho. » 605 Fue de ffiera manera rebuelto el conçeio ? Non dauan de grant huno a otro consseio. Dizien que Dionisa ffiziera mal ssobeio, Meresçie resçebir por ello mal trebeio. 606 Fue presa Dionisa e preso el marido, Metidos en cadenas, ell auer destruydo; Fueron antell con ellos al conçeio venido ; Fue en pocode rato esto todo boluido. * * L1BH0 DE ÀPOLOMO 71 * 607 Como non sabie Dionisa que Tarssiana hi vinye, Touo en ssu porffîa como antes tenie ; Dizie que muerta ffuera e por verdat lo prouarye, Do al padre dixiera en esse logar iaçie. Fol. 60. 608 Fue luego la mentira en conçeio prouada, Qua leuanto sse Tarssiana do estaua assentada ; Como era maestra e muy bien razonada, Dixo todas las cuytas por o era passada. 609 Por prouar bien la cosa, la uerdat escobrir, Mandaron ha Teoffilo al conçeio venir ; Que antel rey de miedo non osarie mentir, Avrie ante todos la uerdat a dezir. 610 Fue antel conçejo la verdat mesturada, Como la mando matar e sobre quai ssoldada Como le dieron por ella cosa destaiada. Con esto Dionisa fue mucho enbargada. 61 1 Non alongaron plazo nin le dieron vagar ; Fue luego Dionisa leuada a quemar, Leuaron al marido desende a enforquar ; Todo ffue ante ffecbo que fuessen ha yantar. 612 Dieron a Teofilo meiorada raçion Porque le dio espaçio de ffer oraçion ; Dexaron lo a vida e ffue buen gualardon ; De eatiuo que era dieron le quitaçion. Fol. 60 v. 613 El rey, esto ffecho, entro en la çibdat ; Fizieron con el todos muy grant solepnitat. Moraron hi vn tiempo segunt ssu voluntat, Dende dieron tornada pora ssu eredat. 614 Fueron pora Antiocha, esto ffue muy priuado, Qua ouieron buen viento, el tiempo ffue pagado. Como lo esperauan e era desseyado, Fue el pueblo con el rey aiegre e pagado. 615 Dieron le el emperio e todas las ffortalezas, Tenien le ssobrepuestas muy grandes riquezas, Dieron le los varones muchas de sus altezas. ; Mal grado ha Antiocho con todas sus malezas ! 72 LIBRO DE APOLOMO 616 Priso les omenatges e toda segurança, Fue ssenyor dell emperio huna buena pitança ; Non gano poca cosa en ssu adeuinança, Mucho era camiado de la otra mal andança. 617 Desque ffue en el regno ssenyor apoderado, E vio que todo el pueblo estaua bien pagado, Fizo les entender el rey auenturado Commo auie el regno a ssu yerno mandado. ,^ * v "•" '*' Fol. 6i. 618 Fue con este ssenyorio el pueblo bien pagado, Qua veyen omne bueno e de ssen bien esfforçado ; & Xf Reçibieron lo luego de sabor e de grado. la veye Antinagora que no era mal casado. 619 Quando houo ssu cosa puesta e bien recabdada Salïo de Antiocha, ssu tierra aconsseiada ; Torno en Pentapolin con su buena mesnada, Con muger e con yerno e con ssu fija casada. 620 Del rey Architrastres ffueron bien reçebidos, Ca cuydaua(n) que eran muertos ho pereçidos ; Car bien eran al menos los XV anyos conplidos t Como ellos asmauan que eran ende ssallidos. 621 El pueblo e la villa houo grant alegria ; Todos andauan alegres, diziendo : « j Tan buen dia ! » Cantauan las palabras todos con alegria, Colgauan por las carreras ropa de grant valia. 622 El rey auian viejo, de dias ançiano, N(n)in lesdexaua fijo nin fincaua ermano ; Por onde era el pueblo en duelo ssobegano Que senyor non fincaua a quien besasen la mano. Fol. 6i v. 623 Por ende eran alegres, qua derecho fazien, Porque de la natura del senyor non saldrien ; A guisa de leyales vassallos comidien, Las cosasenque cayentodas las conosçien. 624 De la su alegria i quien uos podrie contar? Todos se renouaron de vestir e de calçar, Entrauan en los banyos por la color cobrar, 618 c: Reçibieron. — 622 a : vieijo. — 623 d: conosçien. LIBRO DE APOLONIO 73 Avian los alffagemes priessa de çerçenar. -^ % v ' 625 Fumeyauan las casas, ffazian grandes cozinas, Trayen grant abundançia de carnes montesinas, De toçinos e de vacas rezientes e çeçinas ; Non costauan dinero capones ni gallinas. 626 Fazia el pueblo iodo cada dia oraçion Que al rey Apolonyo naçiesse criazon. Plogo a Dios del çielo e a su deuoçion, Conçibio Luçiana e pario fijo varon. 627 El pueblo con el ninyo que Dios les auie dado Andaua mucho alegre e mucho assegurado ; Mas a pocos de dias fue el gozo torbado, Qua murio Architrastres, vn rey muy acabado. 628 Del duelo que fizieron ementar non lo queremos, Fol. 62. A los que lo passaron a essos lo dexemos. Nuestro cursso ssigamos e razon acabemos ; Si non, diran algunos que nada non sabemos. 629 Quando el rey fue deste ssieglo passado, Commo el lo meresçie fue noble miente ssoterrado ; £1 gouernio del rey e todo el dictado Finco en Apolonyo, qua era aguisado. 630 Por todos los trabaios quel auian venido Non oluido el pleito que auie prometido ; Menbrol del pescador quel auie acogido, £1 que houo conel el mantiello partido. 631 Fue buscar lo el mismo, que sabie do moraua. Finco el oio bien luenye e vio lo do andaua ; • Enbio quel dixiesen quel rey le demand[a]ua, Que viniesse antel, que el lo esperaua. 632 Vino el pescador con ssu pobre vestido, Ca mas de lo que fuera non era enriquesçido ; Fue de tan alta guisa del rey bien reçebido Que pora vn rico conde séria amor conplido. 633 Mandol luego dar honrradas vestiduras, Fol. 62 v. Seruientes e seruientas e buenascaualga duras, 626 c : deuoçion. — 633 b : Sieruentes. 74 L1BR0 DE APOLONIO De campos e de vinyas muchas grandes anchuras, Montanyas e ganados e muy grandes pasturas. 634 Dio le grandes aueres, e casas en que morase, Vna villa entera en la quai eredase, Que nunqua a null homne seruiçio non tornase Nin ell nin ssu natura, ssino qua[n]do sse pagasse. 635 Dios que biue e régna, très e huno Uamado, Dépare atal huespet a toi orne cuytado ; Bien aya atal huespet, cuerpo tan acordado, Que tan buen gualardon da a hun ospedado. 636 Fizieron omenatge las gentes al moçuelo, Pusieron le el nombre que hauia su auuelo, Dieron le muy grant guarda como a buen maiuelo,*' ; Metieron en el mientes, oluidaron el duelo. 637 El rey Apolonyo, cuerpo auenturado, Auye a sus faziendas buen fundamento dado, Qua busco a la fija casamiento ondrado ; Era, como oyestes, el fîjo aconseiado. 638 Acomiendo los a todos al Rey espirital, Fol. 63. Dexo los a la gracia del Senyor çelestial ; El con ssu reyna, hun seruiçio tan leyal, Torno sse pora Tiro donde era naturall. 639 Todos los de Tiro desque ha ell perdieron Duraron en tristiçia* ssiempre en duelo uisquieron ; Non por cosa que ellos assaz non entendieron, Mas como Dios non quiso, ffablar non le pudieron. 640 Quando el rey uieron houieron tal plazer Commo omnes que pudieron de carçell estorçer; Veyen lo con los oios, non lo podien creyer, Mas avn dubdauan de çerqua non lo tener. 641 Plogo a ell con ellos, e a ellos con ell, Como ssi les viniesse ell angel Gabriel ; Sabet que el pueblo derecho era e fiell ; Non auien, bien ssepades, de auer rey nouell. 642 Fallo todas ssus cosas assaz bien aguisadas, 634 c : seruiçio. — 638 c : seruiçio. LIBRO DE ÀPOLONIO 75 Los pueblos ssin querella, las villas bien pobladas, Sus lauores bien fechas, ssus arquas bieù çerradas, Las que dexo moçuelas ffallaua las casadas. 643 Mando Uegar sus pueblos en Tiro la çibdat. Lego sse hi mucho buen omne e mucha riqua potes- Fol. 63 v. Gonto les ssu ffazienda, por quai nécessitât [tat. Âuia tanto tardado, como era uerdat. 644 Peso les con las cuytas por que auia passado, Que por raar e por tierra tanto auie lazdrado ; Mas de que tan bien era de todo escapado Nondaua ninguna cosapor todo lo passado. 645 « Sennyor, dixieron todos, mucho as perdido, Buscando auenturas mucho mal as ssofrido. Pero todos deuemos echar lo en oluido, Ca ères en grant gracia e grant prez caydo. » 646 « El poder de Antiocho, que te era contrario, A tu sse es rendido, a tu es tributario ; Ordeneste en Pentapolin a tu fijo por vicario * Tarsso e Mitalena tuyas sson ssin famario. » 647 « Des dende, lo que mas uale, aduxiste tal reyna Quai saben los de Tarsso do fue mucho vezina. Onde es nuestra creyença e el cuer nos lo deuina Que la vuestra prouinçia nunqua sera mesquina. » 648 « Por tu ventura buena asaz auies andado, Por las tierras agenas assaz auies lazdrado ; Fol. 64. Desque as tu cosa puesta en buen estado, Senyor, desaqui deues ffblgar assegurado. » 649 Respondio les el rey : « Tengo uos lo en grado. Tengo me por uos muy bien aconsseiado. Por verdat uos dezir, ssiento me muy canssado. Desaqui adelante lograr quiero lo que tengo ganado. » 650 Finco el omne bueno mientre le dio Dios uida, Visco con ssu muger vida dulçe e sabrida ; Quando por hir deste ssieglo la hora fue venida Fino como buen rey en buena ffin conplida. 643 c : nécessitât. — 646 b : tribu tado. UBRO DE APOLONIO y*^" 1 651 Muerto es Apolonyo, nos a morir auemos : Por quanto nos amamos la fin non olnidemos. Quai aqui fizieremos alla tal reçibremos ; Alla hiremos todos, nunqna aqua saldremos. 652 Lo que aqui dexamos otrie lo lograra ; Lo que nos escusaremos por nos non lo dara ; Lo que por nos fizieremos esso nos huuiara, Qua lo que fara otro tarde nos presiara. 653 Lo que por nuestras aimas en vida enduramos Bien lo querran alçar los que biuos dexamos ; Foi. 64 v. Nos por los que sson muertos raçiones damos. Non daran mas por nos desque muertos sejamos. 654 Los homnescon enbidia perdemos los sentidos, Echamos el bienfecho tras cuestas en oluidos, Guardamos pora otrie, non nos seran gradidos ; Eli auer aura otrie, nos hiremos escarnidos. 655 Destaiemos palabra, razon non allongemos, , Pocos seran los dias que aqui moraremos. t Quando daqui saldremos i que vestido leuaremos Si non el conuiuio de Dios de aquell en que creyemos? 656 El Sennyor que los vientos e la mar ha por mandar, El nos de la ssu gracia e el nos denye guiar ; El nos dexe taies cosas comedir e obrar Que por la ssu merçed podamos escapar.